Les femmes, l'épargne et les finances personnelles

Les femmes, l'épargne et les finances personnelles

On dit qu'elles se détournent des questions d'argent et qu'elles ne prennent aucun risque. Les clichés sur le rapport des femmes à l'épargne sont-ils vraiment sérieux ?
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 21 Avril 2017

Les femmes épargne finances personnelles

Les femmes plus concernées : une évolution générationnelle

1907 : les femmes mariées accèdent au droit de disposer d’un salaire. 1965 : les femmes obtiennent le droit d’ouvrir un compte bancaire. Et 2017 ? Un sondage réalisé en février dernier par l’Ifop pour l’Union financière de France (UFF) interrogeait 600 femmes sur leurs habitudes de gestion des finances personnelles. Premier constat, les femmes sont autonomes. 40 % disent prendre les décisions seules et 40 % partagent les décisions dans un couple. Seules 8 % délaissent cette question de l'épargne à leur conjoint.

Contrairement aux idées reçues, les femmes ne sont que 24 % à indiquer « assurer l’avenir des enfants » contre 31 % des hommes. En revanche, elles se protègent plus face au risque de perte d’autonomie. Ces résultats prouvent que la bascule générationnelle se réalise. Les femmes ont par ailleurs une espérance de vie plus longue et font pleinement partie de la vie économique d’une société même si leur salaire à travail égal reste inférieur à celui des hommes.

Épargne : les femmes plus prudentes ?

Selon une étude de Blackrock menée en 2016, les Françaises épargnent plus que les Français : 60 % disent mettre de l’argent de côté tous les mois. En revanche, elles ne sont qu’un quart à épargner et à investir (contre 40 % des hommes). Pour Stéphanie Fawcett, responsable de l’étude, « les Françaises sont de grandes épargnantes par rapport aux autres Européennes. Il y a toutefois un manque de confiance qui les amène à avoir plus d'aversion pour le risque et elles sont du coup frileuses pour investir, comme aux Pays-Bas. ».

Le sondage de l’Ifop signale que 72 % d’entre elles se définissent comme des « investisseurs prudents » (contre 50 % pour les hommes) dont 27 % ne prennent aucun risque en capital se contentant volontiers d’un rendement faible. Les femmes craignent notamment de n’avoir pas de ressources suffisantes à leur retraite ou anticipent plus fortement les imprévus dans leur situation patrimoniale. Paul Younès, directeur général de l’UFF rappelle par exemple que « la majorité des familles monoparentales sont toujours aujourd’hui assumées par des femmes ».

Certes, les femmes prennent moins de risque dans leurs finances personnelles, mais rien ne les empêche d’être plus efficaces. Chercheur australien, Peter Swan a observé les transactions d’actions locales en Finlande. Sa conclusion est que les femmes comprendraient mieux les dynamiques du marché (21 % améliorent leur position annuelle), étant moins crédules que les hommes et plus intuitives. Une invitation à méditer sur ces clichés.



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