Ce que les pros doivent connaître du crowdfunding

Ce que les pros doivent connaître du crowdfunding

Le financement participatif (crowdfunding) permet aux professionnels de financer leurs projets sans passer directement par les banques. Toutefois, il est essentiel d'identifier le bon mode de financement et la plateforme idoine pour atteindre ses objectifs.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 27 Juin 2017

Ce que les pros doivent connaitre du crowdfunding

Les différentes solutions réunies sous la bannière du crowdfunding

La donation est un premier modèle de financement participatif. Il n’implique aucune contrepartie pour l’emprunteur vis-à-vis de ses donateurs, mais ce modèle est en grande partie réservé pour des œuvres caritatives et sociales. Le « don contre don » (ou reward model) instaure un système de récompense obligatoire. Les porteurs de projet gratifient les particuliers qui leur prêtent de l’argent. Cette gratification n’est pas forcément d’ordre financier et peut se muer en cadeaux, goodies et autres lettres de remerciement. Ce modèle de récompense se rencontre essentiellement dans les projets d’ordre artistique et culturel.

Les professionnels peuvent se financer par le crowdlending, un prêt accordé par des particuliers incluant un remboursement des intérêts étalés dans le temps. Autre possibilité : le financement participatif en capital (equity crowdfunding). L’investisseur devient un actionnaire de la PME ou de la start-up. Ce modèle permet une prise de participation en actions, ainsi qu’une rétribution financière par le biais de dividendes et de l’éventuelle plus-value réalisée. Le lien entre les investisseurs et les professionnels se fait par l’entremise des plateformes en ligne.

Crowdlending : les raisons qui poussent les PME vers le financement alternatif

Le financement participatif n’est pas réservé aux professionnels qui n’auraient pas su convaincre les banques de leur prêter de l’argent. Les PME sollicitent ce type de financement pour plusieurs raisons, comme le fait que les chefs d’entreprise n’ont pas à risquer leur patrimoine personnel (pas de garantie, ni de caution). Le financement est rapide : 14 jours en moyenne pour obtenir les fonds. Le crowdlending facilite également l’accès aux crédits bancaires complémentaires en faisant effet de levier auprès des banques. Enfin, le taux d’intérêt est fixé par l’emprunteur et aucune dilution de capital ne s’opère.

Afin d’être éligible au crowdlending, l’entreprise doit présenter plusieurs bilans comptables, disposer d’un chiffre d’affaires supérieur à un certain seuil et posséder un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (EBITDA en anglais) supérieur à zéro. Les conditions peuvent varier selon la plateforme. L’éventail des prêts oscille entre 100 000 € et 1 000 000 €. Ils permettent de financer énormément d’opérations comme une croissance externe, un besoin en fonds de roulement, un refinancement de dette, un développement commercial, une promotion immobilière ou encore une restructuration.

Bien connaître les plateformes de crowdfunding

Les porteurs de projets doivent être vigilants sur le choix de la plateforme de crowdlending, notamment sa réalité juridique. Le site de l’Orias liste ces plateformes de prêts qui doivent présenter un statut d’intermédiaire en financement participatif (IFP). Celles qui se spécialisent dans des opérations de financement plus lourdes (actions, obligation, minibons) doivent avoir un statut de conseiller en investissement participatif (CIP), que délivre l’Autorité des marchés financiers. D’autres qui travaillent à l’échelle européenne et qui affichent toute la palette d’outils d’investissements sont désignées sous le statut de prestataires en services d’investissement comme Pre-IPO, Wiseed et EOS Venture.

Les PME et les jeunes pousses ont tout intérêt à privilégier des plateformes de financement participatif qui s’adressent à elles. Ainsi, Lendix ou Unilend financent les PME et les TPE, quand Wesharebonds cible uniquement les PME, et Credit.fr les TPE et les professionnels. Par ailleurs, les plateformes généralistes se distinguent selon leur modèle de financement : le don / prévente (KissKissBankBank, Ulule...), le prêt (Bolden, Lendopolis, Les Entreprêteurs...) ou l’investissement (Anaxago, Smartangels, Sowefund, Wiseed...). Elles se déclinent aussi par leur thématique : agriculture (BlueBees, Mimosa), développement durable (Lendosphère, Lumo…), l’immobilier (Lymo, Canberra Immo…), la santé (Wellfundr, mypharma company), etc. Certaines se spécialisent même selon un critère géographique : les Alpes (Kocoriko), la Bretagne (GwenneG, Kengo), l’Ile-de-France (Ginkgo), l’outre-mer (Feedelios), etc.

Devant la croissance considérable du financement participatif ces dernières années, le législateur a décidé de mieux encadrer les professionnels. Ainsi, depuis le 1er mars 2017, les plateformes ont l’obligation de se doter d’une couverture en responsabilité civile professionnelle, à l’instar des autres professions réglementées. Cet élément consolide l’image des plateformes auprès des emprunteurs comme des investisseurs, d’autant que leurs financements ne sont pas couverts par des garanties bancaires. Cette RC pro doit offrir des garanties supérieures à 400 000 € par sinistre pour les CIP et 250 000€ pour les IFP, avec des montants minimums par année respectivement de 800 000 € et 500 000€.



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