Banque en ligne : les points marquants de 2017

Banque en ligne : les points marquants de 2017

L'année bancaire en 2017 a été placée sous le signe de la mobilité : mobilité bancaire avec la mesure Macron entrée en vigueur en février et mobilité dans les usages bancaires avec le smartphone comme canal incontournable. Retour sur ces évolutions amenées à s'amplifier.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 28 Novembre 2017

Les points marquants de 2017

Le secteur bancaire toujours aussi puissant en France

La Fédération bancaire française a réuni plusieurs données en septembre dernier pour dresser un panorama du secteur. Ainsi, 99 % des Français disposent d’un compte bancaire. Le marché concerne 364 acteurs qui tissent un réseau de 37 216 agences bancaires, soit 549 agences / million d’habitants. Les banques contribuent à 2,7 % à la valeur ajoutée totale en France et sont les premiers employeurs du secteur privé de l’hexagone avec 370 300 salariés (2,3 %).

En termes de crédit, les encours de prêts immobiliers atteignent 927 milliards d’euros, presque autant que pour le crédit accordé aux entreprises (933 milliards d’euros). En termes d’épargne, le taux moyen des ménages français est de 14 %, des placements déposés en assurance-vie (1 656 milliards d’euros) et sur le livret A (269 milliards d’euros). En ce qui concerne les moyens de paiement, on enregistre 21 milliards d’opérations de paiement en 2016 dont 29 opérations de paiements sans contact par seconde, et la circulation de 82 millions de cartes bancaires. Enfin, deux tiers des internautes (67 %) passent par des services bancaires digitaux pour payer en ligne.

Le mobile devient l’interface centrale

Dans le baromètre trimestriel de l’audience du e-commerce en France Médiamétrie/FEVAD, paru le 21 novembre dernier, on relève que 36,9 millions d’internautes français ont réalisé des achats en ligne (82,8 % des internautes). C’est 1,9 million de cyber-acheteurs de plus que l’année dernière sur la même période. Selon Jamila Yahia-Messaoud, Directrice du Département Consumer Insights de Médiamétrie : « Les achats en ligne continuent leur croissance, notamment grâce au développement très fort du mobile comme moyen privilégié de connexion à internet et de support d’achat en déplacement. ».

Le mobile devient bien le canal de prédilection y compris dans le secteur bancaire comme l’illustre une enquête UBS qui indique que 48 % des Français passent par leur smartphone pour accéder à leurs services bancaires (+ 50 % en une année !). Et le paiement mobile bondit aussi de 3 %. De quoi attirer les opérateurs téléphoniques, intérêt cristallisé par Orange Bank, dont la date de lancement plusieurs fois repoussée a tenu en haleine le secteur. Autres conséquences : l'univers de la banque mobile qui se dessine avec l'arrivée de néo-banques étrangères comme N26, Revolut ou iBanFirst, et répliques des acteurs traditionnels (Eko pour le Crédit Agricole, Nestor pour la MAIF, Max pour le Crédit Mutuel, etc.) ou non (C-Zam pour Carrefour, Morning pour E.Leclerc).

Mais l’usage du mobile ne se cantonne plus à la banque du quotidien (consultation des comptes, gestion de l’épargne, etc.) et envahit d’autres segments de l’activité, à l’instar du courtage en ligne. Ainsi, l’enquête Investment Trends montre l’essor des smartphones et des tablettes : + 4 points en un an. Plus de la moitié des traders en ligne (52 %) passent par un terminal mobile, poussant les acteurs à se renouveler. Boursorama a réalisé une refonte complète de sa plateforme, séduisant les Millennials. La banque en ligne obtient d’ailleurs le meilleur taux de notoriété (66 %) de cette catégorie d’âge, devançant Hello bank!, Saxo Banque et BforBank.

La mobilité pour faire bouger les lignes

Hasard ou non, la mesure sur la mobilité bancaire entrée en vigueur en février 2017 résonne avec l’évolution des comportements des usagers qui se tournent vers le mobile. Le fait de pouvoir changer d’établissement bancaire profite aux banques en ligne. Selon une étude menée par Arcane Research auprès de ses clients, Boursorama et Hello bank! ressortent grandes gagnantes, même si les mouvements demeurent encore faibles.

Le directeur général de Boursorama, Benoit Grisoni, notait qu’en facilitant les démarches, cette mesure « a incité nos clients à nous transférer progressivement d’autres prélèvements et virements. ». Alors que les banques en ligne sont souvent synonymes de comptes bancaires secondaires peu actifs, elles attirent de nouveaux clients par leurs tarifs, la qualité de leur service-client, leur souplesse d’utilisation et une offre élargie notamment sur le crédit immobilier, nerf de la guerre. Toutefois, à part Fortuneo, les banques en ligne n’arrivent pas encore à être rentables.

Ces acteurs disruptifs sont toutefois concurrencés par les Fintechs dont le modèle économique reste encore à être validé et les banques traditionnelles qui opèrent leur transformation digitale. On ne compte plus les rachats de start up par les banques, les prises de participation, les partenariats et la mise en place d’incubateurs. Au centre des débats : l’expérience client à bonifier pour renforcer la relation client et doper la fidélisation.

A l’heure des bilans, c’est le dynamisme qui prime : une vitalité interne, entretenue par le développement de la concurrence et de la digitalisation, et externe mue par l’évolution législative et technologique, et le changement des comportements des usagers.



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