Une cascade de frais pour les clients des banques en difficulté

Une cascade de frais pour les clients des banques en difficulté

Frais pour un chèque sans provision, pour un rejet de prélèvement, pour un découvert financier… les ménages fragiles doivent payer une multitude de frais bancaires qui finissent par leur coûter cher. Une situation en chaîne qu'il est difficile d'endiguer.
Banques en ligne

Rédigé par Stéphane LORMEAU

le 28 Décembre 2017

Une cascade de frais pour les clients des banques en difficulté

Être à découvert ou voir des prélèvements bancaires rejetés est une situation compliquée pour les ménages. Mais quand s’ajoute à ce problème initial des frais pour incidents de paiement, sortir la tête de l’eau devient quasiment impossible. C’est le constat dressé dans une étude, publiée le 26 octobre 2017 et réalisée par l’Union nationale des familles françaises (Unaf) et l’Institut national de la consommation (INC), via son magazine 60 millions de consommateurs.

Pour étayer leurs propos, ces deux structures distinguent dans leur enquête deux types de population. D’un côté les familles suivies par l’Unaf qui sont confrontées à des difficultés financières (appelée « population Unaf ») et de l’autre, des lecteurs « lambda » du magazine 60 millions de consommateurs (appelée « population INC »), sans difficulté particulière. Il en ressort que le montant annuel moyen des frais d’incidents et agios pour la population Unaf est de 296 euros, contre seulement 34 euros pour la population INC. Pire : dans la population Unaf, 12% des ménages ont eu des frais d’incidents ou agios supérieurs à 750 euros en 2016 (remboursements éventuels déduits), tandis qu’ils sont 1% dans ce cas dans la population INC.

Inégalité dans les remboursements

Ces écarts sont creusés par un autre constat : alors que 28% de la population INC ayant eu des frais d’incident a pu s’en faire rembourser plus de la moitié, ce chiffre dégringole à 4% pour la population Unaf. « Seuls les meilleurs clients peuvent avoir des rendez-vous pour faire un point, ou bénéficier de remboursements importants, regrette l’Unaf. Or, c’est au moment précis du dépassement du découvert autorisé que les clients auraient besoin du soutien de leur banque ».

Suite à cette étude, l’Unaf a annoncé, le 12 décembre 2017, que le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Lemaire a demandé au Comité consultatif du secteur financier (CCSF), qui réunit des représentants des banques, des assurances, des associations de défense des consommateurs, des parlementaires et des personnalités qualifiées, de « transmettre un diagnostic précis et des propositions concourant à une meilleure maîtrise des frais bancaires facturés aux consommateurs, notamment en cas d’irrégularités de fonctionnement de compte ».

Le ministre a également missionné le CCSF de suggérer « différentes pistes pouvant permettre d’éviter les cas de facturations excessives notamment pour les publics modestes ou fragiles ». Une prise de conscience des pouvoirs publics qui pourrait améliorer la situation des ménages les plus modestes.

Pour aller plus loin

Si vous avez constaté que des frais bancaires ont été prélevés par votre banque alors qu'ils n'auraient pas dû l'être, voici comment les contester efficacement.



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