Grands changements en 2018 pour la banque privée

Grands changements en 2018 pour la banque privée

Afin de modifier les rapports tendancieux qu'entretiennent les banques privées avec leurs clients, l'Union européenne a décidé d'agir. L'encadrement réglementaire MIF2 se déploie dès janvier 2018 pour plus de transparence et d'informations. Vraiment ?
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 05 Janvier 2018

Grands changements en 2018 pour la banque privée

MIF2 : quel impact pour les banques privées ?

Le 3 janvier 2018 entre en vigueur la directive européenne sur les marchés d’instruments financiers dites MIF2 (ou MiFiD2). Sa vocation est de souffler un vent de transparence et d’informations en faveur des investisseurs particuliers face à des pratiques jugées floues, complexes voire opaques. La MIF2 a été adoptée suite à la crise financière de 2008 qui a illustré notamment des lacunes dans la protection des investisseurs et des conflits d’intérêts néfastes. Si la réglementation européenne bouleverse les relations entre les banques privées, les conseillers en investissements financiers ou bien les sociétés de gestion de portefeuille, et leurs clients, quelles sont les conséquences concrètes ?

Plus de transparence pour bonifier la relation client

Les besoins et les attentes du client sont désormais relatés dans un cahier des charges pour une évaluation client affinée. Une chaine de renseignements et de vigilance sur la comptabilité des produits est instaurée, mettant fin à la vente de véhicules financiers adaptés en fonction du profil du client. Le service de gestion sous mandat est plus encadré : fin des rétrocessions sur les fonds, système d’alerte quand la moins-value atteint 10 %, etc. Enfin, la tarification s’affiche avec plus de transparence et de détails comme l’obligation d’un reporting annuel des opérations ou l’affichage des frais directs ou indirects perçus par les banques privées et leurs partenaires.

Les banques privées réorganisent leur tarification

Les banques privées risquent de perdre de précieuses rentrées d’argent suite à la fin des rétrocessions. Selon les chiffres publiés par le cabinet McKinsey dans Les Echos, elles représentaient 10 points de base sur 77 par euro collecté en 2016. Toutefois, la directrice de JP Morgan en France, Annabelle Azoulay, explique que « la plupart des banques privées prévoient de rehausser leur tarification en répercutant sur les frais de mandat l’impact de la disparition des rétrocessions ». Sébastien Lacroix, directeur associé sénior chez McKinsey renchérit : « Pour compenser la fin de rétrocommissions, les banques pourront valoriser demain des services qu’elles ne facturent pas aujourd’hui comme l’ingénierie patrimoniale ».

D'ores et déjà, pour réduire les coûts liés aux exigences administratives d’informations et de reporting, certains comptent sur les outils de la digitalisation (agrégateurs, didacticiels et autres simulateurs de gestion par objectif clients) à l'image de BNP Paribas Wealth Management ou de JP Morgan.



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