L'IA et les banques françaises : quelles synergies ?

L'IA et les banques françaises : quelles synergies ?

A l'instar du Crédit Mutuel-CIC qui fut le premier groupe bancaire à tester l'IA, les banques Françaises ont intégré les robots pour les assister. Quelle place l'IA occupe-t-elle dans le métier de la banque ? Pour quels services ? Focus.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 13 Janvier 2018

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L’intelligence artificielle et la banque : une question en débat

L’impact de la robotisation dans l’économie a été un thème important de la dernière campagne présidentielle, notamment vis-à-vis des conséquences sur l’emploi. La place de l’intelligence artificielle s’inscrit dans cette lignée, d’autant que cette notion, sans définition tangible, entretient le flou. Dans le domaine bancaire, l’intelligence artificielle est un outil au service des plans de digitalisation des établissements bancaires, qui parallèlement s’accompagnent de la fermeture des agences bancaires, d’où un certain émoi médiatique et syndical. Afin de mieux cerner ce phénomène, l’Observatoire des métiers de la banque a décidé de mener une mission prospective en lien avec l’IA. Cette étude pilotée par le cabinet Athling a été publiée en décembre 2017 et s’interroge sur le poids de l’intelligence artificielle dans la banque, notamment ses effets sur l’emploi en termes d’évolution professionnelle et de compétences.

Chatbot, risque, ciblage : les projets IA ne manquent pas !

Avant de dresser un état des lieux, il faut rappeler que l’intelligence artificielle est un outil présent depuis des décennies dans les services financiers, par le biais des systèmes experts. D’abord utilisés aux États-Unis, ces outils se déploient en France dans les années 1980 pour les clientèles professionnelles et entreprises. L’idée est alors l’automatisation de la production des rapports de cotation des entreprises. Désormais, les cas d’application sont multiples : chatbots, assistants vocaux, dispositifs de recommandation, etc. Le cabinet Athling relève les leviers stratégiques que confèrent les banques à l’IA : mieux détecter les fraudes (89 % des établissements interrogés), abaisser le coût du risque pour le client (67 %), accroître la satisfaction client et la connaissance client (67 %), booster la productivité (56 %), etc. Tous les secteurs de la banque (marketing (100 %), informatique (63 %), innovation (50 %), etc.) sont concernés mais l’étude révèle de criantes lacunes en termes de coordination.

L’IA et les banques : pas de transformation profonde à court terme

Le champ des synergies est vaste même si le cabinet note dans son rapport que « ces projets s'apparentent plus à des études de faisabilité (proof of concept) qui testent des idées à petite échelle ». Si cette logique présente l’avantage de la rapidité de la mise en œuvre, le danger de déperdition des énergies est grand : « manque de profondeur dans les cas d'usage traités, manque d'engagement sur la durée, des aspects d'industrialisation peu abordés... ». Loin des cris alarmistes, l’intelligence artificielle demeure à usage superficiel malgré d’indéniables perspectives en matière de gains de productivité. Quant aux emplois menacés, les plans de restructuration proviennent bien de décisions stratégiques et non de l’essor des technologies cognitives. En effet, les fonctions commerciales ne sont que peu concernées par l’intelligence artificielle pour le moment.



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