La Bourse attire, mais les épargnants demeurent prudents

La Bourse attire, mais les épargnants demeurent prudents

Le 7 février 2018, l'Autorité des marchés financiers a présenté son premier baromètre de l'épargne et de l'investissement. Sans surprise, une majorité des Français affirme sa préférence pour les placements garantis, comme le Livret A. Toutefois, ils sont trois sur dix à se déclarer enclins à acquérir des actions.
Banques en ligne

Rédigé par Stéphane LORMEAU

le 22 Mars 2018

La Bourse attire, mais les épargnants demeurent prudents

 

Lorsque l’on parle de stratégie pour placer ses économies, la Bourse est loin d’arriver en première position. Les épargnants français, qui adoptent dans leur grande majorité un comportement prudent, préfèrent d’abord thésauriser sur des supports sécurisés comme le Livret A, le plan d’épargne logement (PEL) ou les fonds en euros de l’assurance vie. Dans le baromètre de l’Autorité des marchés financiers (AMF), rendu public le 7 février 2018 et réalisé auprès de 1.200 personnes, ils sont plus de la moitié à affirmer refuser tout risque de perte de capital sur leur placement tout en sachant que leur rémunération sera faible.

28% des sondés déclarent cependant un intérêt pour la souscription d’actions d’entreprises en bourse. Pour ces derniers, ce type d’actifs est avant tout une façon de diversifier son patrimoine (56%) ou une possibilité de développer une épargne sur le long terme (48%). Si ces épargnants séduits par les actions sont encore loin d’être majoritaires, c’est parce que de nombreux freins doivent être levés. A celui de la prise de risques, il faut ajouter la difficulté à pouvoir disposer de son argent rapidement et la méconnaissance de ce type de placement.

Une épargne disponible

D’après le baromètre, 82% des personnes interrogées estiment qu’ils mettent de côté pour faire face à d’éventuelles dépenses imprévues, ce qui nécessite que les capitaux soient disponibles à tout moment. Viennent ensuite la possibilité de financer des frais de santé (77%) et de gros achats comme une voiture ou des équipements pour la maison (74%).

Les préoccupations sur le plus long terme, comme la préparation de la retraite et l’acquisition d’un logement, arrivent derrière avec respectivement 69% et 43% des répondants. L’étude qualifie cette dynamique de « retrait dépôt » ou encore d’épargne « volatile ». Même si en achetant des actions, il est possible de les revendre pour avoir des fonds à sa disposition, cette démarche semble, aux yeux des sondés, plus fastidieuse que si l’argent nécessaire est déposé sur un livret d'épargne, un Livret A ou sur un Livret de développement durable et solidaire (LDDS).

Une volonté de gestion autonome

Un autre phénomène peut aussi expliquer ce manque d’intention d’investir en Bourse : la volonté de gérer soi-même son épargne, sans faire appel à un tiers. Ainsi, 95% des épargnants préfèrent s’occuper seul de leur patrimoine financier. Or, 71% des individus interrogés pensent que les placements boursiers sont réservés aux personnes qui s’y connaissent. Dans ces conditions comment gérer soi-même un investissement que l’on maîtrise peu ?

Enfin, autre perception qui ne plaide pas en faveur de la détention d’actions : 61% des répondants estiment qu’elles intéressent surtout les spéculateurs qui veulent réaliser un coup financier. Une image encore négative qui peut refroidir les épargnants, même les plus motivés.



Articles les plus consultés

Patrimoine
Construire son patrimoine
L'actualité patrimoine