Banque pour les indépendants : une offre pas au rendez-vous !

Banque pour les indépendants : une offre pas au rendez-vous !

Compte bancaire, souscription de crédit, assurance : l'offre bancaire pro des établissements traditionnels à destination des travailleurs indépendants ne répond pas aux attentes. Pour combler les lacunes, le Comité consultatif du secteur financier publie une série de préconisations. Précisions.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 01 Aout 2018

banques revoient leur offre pour les independants

Une offre bancaire professionnelle pour les indépendants peu adaptée

Dans son rapport intitulé « Les relations bancaires et financières d’un particulier devenant travailleur indépendant » publié en février 2018, le Comité consultatif du secteur financier (CCSF) pointe les difficultés financières des travailleurs indépendants. Le premier constat est le refus des banques de leur ouvrir l’accès à un compte bancaire classique pour des raisons d’obligations prudentielles. Or, le coût d’un compte bancaire professionnel est plus élevé d’où la préconisation du CCSF d’un développement d’une offre mieux adaptée « en prix et en contenu aux besoins des travailleurs indépendants ».

L’organe consultatif évoque aussi la grande complexité pour les travailleurs non salariés à souscrire un crédit bancaire. Le financement participatif n’est pas une solution plus efficace. Les investisseurs sont forcément peu attirés par le soutien à un projet modeste aux risques jugés trop élevés. Pour lutter contre cet obstacle, le CCSF invite à mettre plus en avant le rôle des organismes de microcrédit. Les experts déplorent aussi la méconnaissance des professionnels sur l’existence de filets de sécurité en cas de défaillance comme la procédure de rétablissement professionnel. A ce titre, il faut rappeller qu’un quart des micro-entrepreneurs seulement demeure en activité cinq ans après leur immatriculation.

Le vaste chantier de l’assurance pro pour les indépendants

Le CCSF note enfin le faible nombre de travailleurs indépendants qui souscrivent une assurance individuelle leur permettant pourtant d’être totalement indemnisés en cas d’impossibilité de travailler. Ils ne disposent généralement pas d’assurance en responsabilité civile, estimant leur activité peu risquée à l’égard de tiers. Une étude de l’Adie remontant à 2006 relevait que 40 % les micro-entrepreneurs pensaient que l’assurance n’était pas un élément déterminant dans la pérennisation de leur activité (deux tiers des micro-entrepreneurs avouaient ne pas avoir d’assurance).

Dans le même sens, une étude du Lloyd’s et de Deloitte parue en juillet 2018 indiquait que la moitié seulement des utilisateurs des plateformes de l’économie collaborative étaient assurés. Cette même étude souligne qu’un free-lance sur cinq seulement évoluant sur ces plateformes avait pris une assurance de responsabilité ou augmenté le niveau de leurs couvertures. Les analystes invitent les assureurs à se pencher sur cette problématique citant la cible potentielle de 13,5 millions de travailleurs indépendants victimes de non-paiement, 44 % d’entre eux étant prêts à s’assurer.

En France, une étude OuiShare évalue à 830.000 le nombre de travailleurs indépendants, un chiffre qui croît à un rythme annuel de 8,5 %. Certains acteurs s’engouffrent dans la brèche, comme la plateforme spécialisée Malt qui vient d’ouvrir Sésame en partenariat avec Qonto (néobanque) et Alan (assurance en ligne). Le CCSF recommande lui de faire un effort de sensibilisation sur l’intérêt de la micro-assurance pour les TNS.

Pour aller plus loin

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