Les contraintes financières des Français pèsent sur leur budget

Les contraintes financières des Français pèsent sur leur budget

La part des dépenses incompressibles ou compliquées à réduire représente 61 % du budget des Français selon une enquête TNS Sofres/BNP Paribas Personal Finance. Elle était de 58,8 % en 2012. Un chiffre qui trouve écho dans les revendications actuelles sur le pouvoir d'achat.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 05 Décembre 2018

Les contraintes financières des Français pèsent sur leur budget

Un poids plus important des dépenses contraintes

Les Français pensent que leurs marges de manœuvre financières s’étiolent. Cette perception est relayée par les chiffres recueillis lors d'une enquête de TNS Sofres menée pour BNP Paribas Personal Finance auprès de 10.000 personnes. Leurs dépenses contraintes amputent 61 % de leur budget en 2018 contre 58,8 % en 2012. Ces dépenses incompressibles correspondent aux loyers, aux impôts, aux mensualités de remboursement de crédits et aux divers abonnements (transport, téléphone). En revanche, elles ne comprennent ni les dépenses de santé ni les frais de carburant.

Evidemment, plus les rentrées d’argent sont faibles, plus ces dépenses contraintes pèsent. Les personnes disposant d’un revenu net mensuel inférieur à 1300 euros voient leurs charges grignoter 68,6 % de leur budget contre 65,7 % six ans plus tôt. Mais ce constat touche plus généralement les ménages français avec l’éclatement du noyau familial et la hausse du coût du logement, y compris pour les foyers les plus aisés. Au final, un sondé sur deux déclare n’être « plutôt pas » ou « pas du tout » à l’aise avec ses revenus du moment. Ce chiffre est toutefois stable voire en baisse par rapport à 2014.

Un patrimoine financier concentré sur les produits non risqués

Ces contraintes financières provoquent logiquement plus de fragilité ce qui se traduit par un usage du découvert bancaire. Dans cette enquête, 28,5 % des sondés témoignent avoir été en situation de découvert au moins à une reprise sur les douze derniers mois. Et 10,3 % d’entre eux sont tombés plus de six fois dans le rouge sur l’année écoulée. Néanmoins, ils étaient 31,5 % à le signaler entre 2012 et 2014. Enfin, pour faire face aux contraintes financières, les Français se détournent du crédit renouvelable (5,3 % en 2018 contre 6,2 % en 2012).

Le patrimoine financier des Français en 2017 est de 5014 milliards d’euros. Il se répartit ainsi : 39 % vers les contrats d’assurance vie en fonds en euros garantis, 30 % vers les dépôts bancaires, 24 % vers les actions et assimilés, 6 % vers les organismes de placements collectifs (OPC) et 1 % vers les obligations et assimilés. En termes de dépôts bancaires, 11 % des sommes le sont en numéraire et dépôts à vue, 7 % sur les livrets d’épargne réglementée, 5 % sur les livrets ordinaires et compte à terme, 5 % sur les plans d’épargne logement et 2 % sur les autres produits d’épargne réglementée.

Recul du revenu disponible moyen de 1,2 % entre 2008 et 2016

Une étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) s’intéressant au « Portrait social de la France » a essayé d’évaluer l’impact des réformes sociales et fiscales des deux quinquennats précédents sur le pouvoir d’achat des Français. La publication évalue à 1,2 % la baisse de celui-ci en huit ans en euros constants. Entre 2008 et 2016, l’étude des revenus notifiés au fisc via les déclarations fiscales montre que les Français ont vu s’évaporer en moyenne 440 euros de revenu disponible. Ce dernier coïncide avec le reste à vivre des personnes une fois retirés les impôts et les cotisations.

Pourquoi une telle baisse ? Les auteurs pensaient en réalité calculer une somme supérieure de l’ordre de 930 euros. Pour eux, 510 euros découlent des mesures législatives fiscales et sociales, 400 euros du changement démographique (plus de retraités, de personnes seules et de familles monoparentales) et 20 euros des conséquences du chômage sur les revenus. Ils n’expliquent pas vraiment pourquoi la contraction du revenu disponible n’est que de 440 euros. Les auteurs sont en revanche certains que la politique de redistribution a permis de réduire les inégalités notamment pour les plus fragiles. Les 5 % les plus pauvres ont eu un gain de 450 euros de revenus annuels disponibles supplémentaires (+ 3,9 %), alors que les 5 % les plus riches ont perdu 5640 euros (-5,1 %).



Patrimoine
Construire son patrimoine
L'actualité patrimoine