Quel est l’engagement des banques françaises ?
Dans un communiqué publié le 11 décembre, date à laquelle les grands groupes bancaires ont été conviés à l’Élysée, la Fédération bancaire française (FBF) décline les engagements convenus. En premier lieu, « aucune hausse de tarifs pour les particuliers ne sera appliquée par les banques pour 2019, même si certaines d’entre elles ont déjà communiqué leurs nouvelles grilles tarifaires. ». Logiquement, les clients de la Banque Postale n’auront pas à subir la hausse des frais de tenue de compte de 1,20 euro ou ceux du CIC l’augmentation de leur carte bancaire de 1 euro.
Un deuxième axe concerne la clientèle financièrement fragile, donc régulièrement soumise à des frais supplémentaires faisant suite à des incidents bancaires. La FBF précise que « chaque établissement bancaire mettra en place un plafonnement global qui permettra de réduire significativement les frais facturés en cas d’accumulation d’incidents de paiement et d’irrégularités de fonctionnement du compte ». Toutefois, cette limite reste à l’entière liberté de la banque afin qu’elle tienne compte de ses propres coûts.
Enfin, un troisième point évoque les besoins de financement des usagers et la volonté d’instaurer des conditions d’accès au crédit plus avantageuses pour les cas suivants : achat d’un véhicule neuf ou d’occasion, et projets d’équipements de logements moins énergivores. Le communiqué indique que « les banques, selon des modalités définies individuellement par chacune d’entre elles, s’engagent à proposer une offre de financement à des conditions préférentielles (qui pourraient porter par exemple sur les taux, ou les frais de dossier, ...ou les conditions d’assurance pour les véhicules). ».
Que vont gagner les usagers bancaires ?
Ces engagements s’ajoutent à celui pris en septembre dernier sur le plafonnement à 25 euros par mois des frais d’incidents pour les clients bénéficiaires de l’Offre Spécifique Clientèles Fragiles. Le dernier rapport annuel sur les tarifs bancaires rappelle pourtant que seuls 10 % des clients éligibles ont recours à cette offre spécifique. Les banques prétendent que ces derniers rechignent à souscrire une formule jugée stigmatisante, quand les associations de consommateurs pointent un manque de promotion pour une offre peu lucrative.
Les banques portent aussi une oreille attentive aux artisans et aux commerçants pénalisés par les manifestations, blocages et autres dégradations. Elles ont réaffirmé « leur engagement à examiner avec bienveillance et au cas par cas les situations des artisans, des commerçants et des entreprises, impactés dans leurs activités ». La FBF a confirmé en précisant mobiliser et sensibiliser l’intégralité de ses réseaux nationaux et territoriaux sur cette problématique. Saluant ces engagements, certaines associations de consommateurs restent sceptiques face au flou de leur mise en place.
Outre la question de la validité des plaquettes tarifaires déjà remises, l’UFC-Que Choisir s’inquiète de possibles créations de nouvelles tarifications servant à compenser le gel des frais bancaires. De plus, ce gel est positif vis-à-vis des augmentations prévues, mais quid des baisses envisagées ? Ainsi, Maxime Chipoy résume : « chaque profil bénéficie du gel des tarifs sur certains postes de dépenses dont le tarif devait augmenter au 1er janvier et est perdant sur d’autres lignes qui devaient au contraire baisser en 2019. ». Le gain annuel moyen serait inférieur à...1 euro !
A ce petit jeu, les clients ont plus à gagner en privilégiant par exemple une banque en ligne. De Boursorama Banque à Fortuneo en passant par Orange Bank ou ING Direct, la gratuité permet de réelles économies avec plusieurs dizaines d’euros de grappiller chaque année voire plus, sans compter les attrayantes primes de bienvenue, allant de 80 à 160 euros.