Découvert bancaire : radiographie des difficultés financières des Français

Découvert bancaire : radiographie des difficultés financières des Français

56 % des Français ne sont jamais confrontés au découvert bancaire, d'après la récente étude OpinionWay pour Public Sénat et l'UNCCAS. Parallèlement, 23 % des Français présentent des comptes bancaires dans le rouge une fois par trimestre, 14 % chaque mois.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 25 Juillet 2019

difficultés financières des Français

Quelle est la fréquence des découverts bancaires en France ?

Si plus de la moitié des Français disent ne jamais être à découvert (56 %), le sondage de l’UNCCAS (fédération des Centres communaux ou intercommunaux d’action sociale) et de Public Sénat, commandé à l’institut OpinionWay, indique que 14 % le sont systématiquement tous les mois. Ils sont 5 % à l’être un mois sur deux, 4 % une fois par trimestre et 4 % une fois par semestre. Autrement dit : pratiquement un quart des Français est régulièrement en situation de découvert bancaire ; et se retrouve à payer des commissions d'intervention facturées par les banques.

Pour 16 % d’entre eux, cette situation survient dans la première quinzaine du mois, c’est-à-dire très tôt après avoir touché leurs revenus. Ce qui dévoile une situation plus que périlleuse. Pour les autres, les difficultés financières frappent le compte bancaire entre le 16ème et le 20ème jour du mois pour 10 % des sondés, entre le 21ème et le 25ème jour du mois pour 8 %, et entre le 26ème jour et la fin du mois pour 6 %.

Le découvert bancaire plus fréquent chez les femmes

Les femmes sont plus souvent à découvert que les hommes : 45 % contre 38 % (notamment tous les mois : 17 % contre 10 %). Même si l’écart est moins flagrant, c’est aussi le cas dans la catégorie des Français qui disent être à découvert une fois par trimestre : 25 % chez les femmes contre 21 % chez les hommes.

Les femmes souffrent aussi de cette situation plus tôt dans le mois : 18 % dans la première quinzaine du mois contre 14 % chez les hommes. Plusieurs éléments explicatifs se combinent comme l'essor des familles monoparentales, les écarts de salaires à fonction ou âge équivalents, ou les carrières professionnelles discontinues. 

Les 35-49 ans et les CSP- plus touchés

En termes d’âge, ce sont les 35-49 ans qui forment le plus gros contingent des Français à découvert (53 %), alors que les 65 et + sont deux fois moins nombreux (26 %). De 18 à 49 ans (entre 30 % à 32 %), les Français concèdent un découvert bancaire tous les trimestres (11 % chez les 65 ans et +). En revanche, sont plus concernés chaque mois les 25-34 ans et les 35-49 ans (19 %). Enfin, les 18-24 ans (23 %) et les 35-49 ans (24 %) pâtissent de cette fragilité financière dès la première quinzaine du mois (6 % seulement des 65 ans et +).

Côté statut professionnel, les inactifs (34 %) sont moins à découvert que les CSP+ (42 %) ou les CSP- (53 %). Les retraités ont notamment pu finir de rembourser leurs échéances de prêt immobilier et n'ont plus d'enfant à charge. Ce qui n'est pas le cas des CSP- qui ont plus de difficultés financières que les autres suite à des revenus moindres. Ils sont 22 % à être en découvert une fois par mois, contre 11 % pour les CSP+ et 10 % pour les inactifs. Surtout, les CSP- subissent cette situation plus tôt dans le mois (23 % entre le 1er et le 15 du mois, 17 % chez les CSP+), contrairement aux CSP+ (8 % entre le 26ème et la fin du mois, 5 % chez les CSP-).

Les solutions pour aider les personnes à découvert

Un compte à découvert non autorisé entraine des frais bancaires supplémentaires comme les agios si onéreux. Pour casser ce cercle vicieux, l’usager bancaire a intérêt à choisir une banque en ligne qui ne ponctionne pas de commission d’intervention. Notre comparatif indique que les banques qui facturent le moins de frais annuels liés aux incidents bancaires sont Boursorama Banque (42,77 euros) et Fortuneo (84,77 euros), loin devant BNP Paribas (175,35 euros) ou la Société Générale (166,61 euros).

Autre solution : se faire reconnaître comme « client fragile » pour profiter d’un plafonnement des frais bancaires (25 euros/mois ou 300 euros/an). Mais le mieux est de souscrire l’offre spécifique à la clientèle fragile (OCF) à 3 euros/mois, incluant un plafonnement encore réduit (20 euros/mois ou 200 euros/an). Pour détecter cette fragilité, les banques observent le niveau des ressources, la situation financière et la fréquence des incidents bancaires. Ainsi, l'enchainement de dépassement de découverts autorisés ou non sur un trimestre, ou un changement de situation personnelle (période de chômage, naissance d'un enfant, etc.), sont susceptibles de faire basculer un client dans cette catégorie.



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