Les Français exigeants sur l'engagement sociétal des banques

Les Français exigeants sur l'engagement sociétal des banques

Alors que les initiatives des fondations, les actions de mécénat et les engagements pour le climat se multiplient, les banques peinent à convaincre. C'est ce qui ressort du sondage Elabe pour Wavestone « Quel rôle sociétal pour la banque au XXIe siècle ? ».
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 29 Juillet 2019

Engagement des banques

31 % estiment que les banques doivent faire plus pour la société

Lorsqu’on interroge les Français sur la catégorie d’entreprises qui devrait s’engager plus dans les actions utiles à la société au sens large (sociales, sociétales et environnementales), ils citent en premier les fournisseurs d’énergies (19 %), les entreprises de l’agro-alimentaire (14 %) puis, à égalité, les entreprises de la grande distribution et les banques (13 %).

Le classement n’évolue guère avec le cumul des réponses citées : 45 % pointent les fournisseurs d’énergies, 43 % les entreprises de la grande distribution et 39 % les entreprises de l’agro-alimentaire. En revanche, les banques (31 %) sont rejointes par les laboratoires pharmaceutiques et les entreprises de transport. Dans le détail, les établissements bancaires sont plus mentionnés par les 50-64 ans (37 %), et les sondés qui sont en situation de fragilité financière (38 %).

Choisir sa banque : 59 % disent que l’engagement sociétal compte

Le sondage Elabe pour Wavestone interroge ensuite les Français sur le poids que représente l’engagement d’actions considérées comme utiles à la société dans leur choix de rester ou non dans leur banque principale. La majorité prétend que ce niveau d’engagement joue un rôle important au moment de choisir une banque : 14 % une place très importante, 45 % une place importante. Seuls 12 % du panel déclarent que cela n’a aucun impact dans leur décision.

En détails, ceux qui se désintéressent le plus de cette problématique sociétale pour choisir leur banque sont les ouvriers (46 %) et les 25-34 ans (46 %). A l’inverse, les jeunes âgés entre 18 et 24 ans sont 71 % à s’en préoccuper ainsi que la catégorie des Français dont le niveau de diplôme est inférieur au bac (65 %).

Image positive des banques sur la sécurité et l’action locale

Les Français estiment, pour 61 % d’entre eux, que les banques contribuent à la protection des données personnelles, ce qui tranche avec leur regard sur le sujet vis-à-vis des géants du web. Autres fonctions pour lesquelles les banques sont plutôt plébiscitées par les Français : le développement de l’entreprenariat (58 %), le développement des territoires (46 %) et la lutte contre la fraude fiscale (44 %). A ce jeu, les banques mutualistes, très impliquées dans l’accompagnement des projets locaux, semblent cocher toutes les cases.

Plus en détails, l’enquête révèle des différences de perception selon les profils bancaires. Ainsi, les plus aisés leur sont gré des mesures en faveur de la lutte contre la fraude fiscale à 50 %, contre seulement 37 % chez ceux qui sont en situation financière très tendue. Autre écart : 55 % des communes de 100 000 habitants et plus sont satisfaites du rôle des banques dans le développement de leur territoire, contre 40 % seulement des communes rurales.

Les banques plutôt attendues sur les contributions sociales

En revanche, les établissements bancaires n’offrent pas une image positive en matière de développement d’une économie socialement plus responsable (34 %), notamment chez les cadres (73 % ont répondu non) et les 50-64 ans (72 %). Cette perception se dégrade encore plus pour les trois items restants : l’amélioration du pouvoir d’achat (26 %), la transition écologique (24 %) et la réduction des inégalités sociales (20 %).

Si les 18-24 ans semblent les plus conciliants, ce n’est pas le cas des cadres et des plus de 65 ans. Ainsi, 87 % des cadres estiment que les banques ne contribuent pas ou plutôt pas à la réduction des inégalités sociales en France. Logiquement, à l’avenir, les groupes bancaires sont invités à agir pour améliorer le pouvoir d’achat (57 % citent cette proposition), la lutte contre la fraude fiscale (49 %) et la réduction des inégalités sociales (39 %).

Lutte contre la pauvreté vs financement de la transition écologique

Pour être utiles à la société, les Français souhaitent que les banques musclent leurs actions en délivrant des services de microcrédits afin de permettre aux plus pauvres de financer leur projet : 51 % le citent, 27 % le citent en premier. C’est particulièrement sensible chez les plus de 50 ans (63 %), les titulaires d’un diplôme inférieur au bac (61 %), les habitants des communes rurales (60 %) et les ouvriers (59 %). Inversement, les 18-24 ans (47 %), les cadres (48 %) et les titulaires d’un diplôme bac+5 (49 %) évoquent plus le financement des projets axés sur la transition écologique (contre 38 % en moyenne).

La priorité donnée soit aux questions environnementales, soit aux questions de pauvreté, illustre une des fractures qui fissure la population en France. Parmi les autres actions des banques à renforcer : la possibilité pour les clients de choisir la destination de leur épargne (40 %), d’accéder à une gamme élargie de produits financiers socialement responsables (33 %) et d’obtenir plus d’informations sur le fléchage de leur épargne (33 %).



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