Frais bancaires en 2020 : à quoi s'attendre ?

Frais bancaires en 2020 : à quoi s'attendre ?

Après avoir respecté leurs engagements de geler les tarifs bancaires et de mieux promouvoir l'offre spécifique pour les clients en situation de fragilité bancaire en 2019, que faut-il attendre des banques en 2020 ? Voici les tendances qui se dégagent des nouvelles plaquettes.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 21 Octobre 2019

Frais bancaires 2020 : à quoi s

Frais de tenue de compte stables en 2020

D’après le rapport annuel de l’Observatoire des tarifs bancaires 2019, le montant moyen des frais de tenue de compte a progressé de 0,68 % entre le 31 décembre 2017 et le 31 décembre 2018. Cette moyenne s’élève désormais à 20 euros par an, allant de 10,80 euros à 30 euros selon les banques. Seules 13 des 109 banques passées au crible ne prélèvent pas de frais, et six sont des banques en ligne sans frais de tenue de compte.

En prenant du recul, on constate une augmentation très importante du tarif moyen des frais de tenue de compte entre fin 2012 et fin 2019 : + 164,08 %. Les observateurs indiquent une généralisation de la facturation de ces frais, à l’heure où les banques voient leurs marges s’éroder sous les coups de boutoir des taux bas, d’un choc technologique de transformation numérique et d’une concurrence accrue. Le cabinet Sémaphore Conseil aboutit aux mêmes conclusions depuis l'analyse de son panel représentatif de 18 banques : en dix ans, les frais de tenue de compte sont passés de 1,43 euros par an en moyenne à 17,06 euros (+1095 %).

Toutefois, les frais de tenue de compte en 2020 devraient se stabiliser. Il faut dire que les comparateurs de frais bancaires rendent beaucoup plus visibles aux yeux des clients l’augmentation de cette ligne tarifaire. Pour arriver à générer des frais et commissions, donc être moins dépendantes des revenus de taux, les banques actionnent d’autres leviers. Ainsi, le coût d’une prestation en agence bancaire est toujours plus cher par rapport à la même réalisée sur internet. Même tendance avec le chéquier (envoi de chéquier par lettre recommandée, émission de chèque de banque) ou la location d’un coffre-fort.

Les banques pénalisent les inactifs et les transferts de produits d’épargne

Les clients inactifs sont de plus en plus visés, notamment du fait que la Banque centrale européenne taxe de plus en plus les excédents des banques qu’elle stocke. Et les banques dans les autres pays européens commencent à le répercuter en taxant les dépôts des plus fortunés. En France, la question n’est plus un tabou, tout comme celle concernant la préservation des atouts du fonds en euros des contrats d’assurance vie (capital garanti, liquidité). Si la mobilité bancaire est préconisée par les autorités afin que les consommateurs profitent du jeu de la concurrence, les banques s’attèlent à frapper les clients désireux de transférer certains produits d’épargne (PEA et PEL en tête).

Si les frais bancaires les plus courants ne vont guère évoluer en 2020, d’autres lignes tarifaires bougent, à l’instar des rééditions du code secret ou des coûts de fabrication d’une carte. Les clients qui basculent en découvert bancaire ponctuel sont également attendus au tournant par les banques qui rehaussent le prix des lettres d’information, une ligne tarifaire qui n’est pas régulée contrairement aux commissions d’intervention plafonnées à 8 euros par opération et à 80 euros par mois. Enfin, si les taux de crédit immobilier sont avantageux, les banques devraient augmenter les frais de dossier pour contrebalancer le manque à gagner provoqué par les taux bas. Reste que l’Insee indique une stabilisation de la part des services financiers dans le panier moyen des ménages autour de 0,4 %. 



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