2020 : fin du gel des tarifs bancaires
L’évolution des frais bancaires n’est pas rectiligne. Si les années 2014 et 2015 se sont caractérisées par une baisse due à l’instauration réglementaire de plafonnement des commissions d’intervention, l’année 2016 avait à nouveau enclenché la marche avant. La crise sociale, débutée en novembre 2018, a mis un coup d’arrêt à cette tendance haussière en 2019.
Les frais d’incidents bancaires ont ainsi été plafonnés pour les clients souscripteurs de l’offre spécifique (3 euros par mois) et ceux en situation de fragilité financière, respectivement à hauteur de 20 euros par mois (200 euros par an) et de 25 euros par mois (250 euros par mois). Encore faut-il que les clients soient informés de l’existence de cette offre bancaire et que les banques se mettent d’accord sur les critères définissant une personne en situation de fragilité bancaire.
Frais de tenue de compte : +110% en 5 ans
L’étude des grilles tarifaires des banques pour 2020 montre que l’accalmie est terminée. Une accalmie toute relative malgré tout, quand on constate que les frais de tenue de compte ont bondi de 110% entre 2014 et 2019. L’arrivée des banques en ligne et des néobanques a, sur ce point, permis aux clients d’accéder à des offres alternatives, incluant la gratuité des services bancaires classiques (gestion du compte courant, carte bancaire, opérations en devises, etc.).
Les frais bancaires appliqués aux particuliers constituent une source de revenus lucrative pour les banques, pressurisées par la persistance de taux d’intérêt historiquement bas. Les grands établissements ne se cachent d’ailleurs pas au moment d’expliquer, lors de la publication de leurs résultats semestriels, leur score moins élevé. La modération tarifaire en 2019 est une cause majeure, en particulier le plafonnement des frais d’incident bancaire, préparant ainsi le terrain à une révision à la hausse pour 2020.
Les services bancaires qui couteront plus chers en 2020
Sur quelles lignes tarifaires les banques vont-elles être les plus offensives ? Les frais d’incident bancaire semblent moins visés afin d’éviter de froisser les associations de consommateurs et l’exécutif, voire de pousser les clients vers la concurrence. Les hausses significatives concernent plutôt les tarifs de services ponctuels, autour des chèques (opposition, chèques de banque), de la carte bancaire (réédition du code secret, nouvelle carte bancaire), et des opérations réalisées en agence (virements bancaires), et les tarifs de transfert de produit d’épargne (PEA, PEL, CEL, compte-titres). Les banques sanctionnent donc les clients infidèles et incitent à la banque en ligne.
Attention aussi aux frais de dossier liés à la demande de crédit immobilier (+6% en moyenne). Rappelons que ces derniers correspondent à un pourcentage de la somme empruntée (1%). Les banques conservent ce pourcentage mais font varier le plancher et le plafond. Or, plus le plancher augmente, plus les petits emprunteurs sont pénalisés. En ce qui concerne l’augmentation du plafond, cette hausse implique des frais de dossier hypothétiquement plus élevés, le seuil de protection étant relevé.
Enfin, les frais bancaires dits de succession repartent à la hausse en 2020. Il s’agit du coût lié à la fermeture des produits bancaires détenus par la personne décédée (comptes courants, livrets d’épargne, assurance vie, etc.) et du coût du transfert des fonds d’un établissement bancaire vers un autre. Le site Meilleurebanque chiffre cette augmentation moyenne à 0,3%, avec des écarts importants entre les établissements. Négocier les frais de dossier et faire jouer la concurrence sont donc plus que recommandés pour faire des économies sur ses frais bancaires en 2020.