Paysage bancaire : les banques de détail gardent la main…pour le moment

Paysage bancaire : les banques de détail gardent la main…pour le moment

13%, c'est la part des usagers bancaires en France qui disent détenir un compte dans une banque en ligne. Opportunisme ? 4% y domicilient leurs revenus. C'est ce qui ressort de l'étude Colombus Consulting/OpinionWay sur les modèles à venir de la banque de détail.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 09 Mars 2020

Paysage bancaire : les banques de détail gardent la main…pour le moment

Un paysage bancaire qui évolue doucement mais sûrement

Les banques traditionnelles continuent de dominer le paysage bancaire. 96% des personnes interrogées ont un compte dans une banque de détail et 93% y hébergent leurs principaux revenus. Arrivent en tête le Crédit Agricole, la Banque Postale et la Caisse d’Epargne. Mais le changement des comportements et l’évolution des besoins des clients ont tendance à effriter le modèle historique établi « Un client, une banque, un conseiller ».

Désormais, les usagers veulent de l’instantanéité, des prix réduits, des conseils personnalisés, des tarifs transparents et de la souplesse. Voici la liste des atouts des…banques en ligne. L’étude Colombus Consulting/OpinionWay indique qu’un Français sur dix est client d’une banque en ligne (13%). Et 4% y flèchent leurs principaux revenus. Le podium est dominé par Boursorama Banque, puis complété par ING et Hello bank!. Et les néobanques ? 4% des répondants disent avoir ouvert un compte dans une banque mobile mais uniquement 1% en font leur banque principale.

Les banques mobiles : reconnaissance, un peu, adhésion, pas encore

Si ce taux de pénétration demeure à peine visible, le taux de reconnaissance des néobanques par les Français ne cesse de grimper. Attention, toutes les banques mobiles ne sont pas identifiées sur le même plan. La palme revient à Orange Bank avec un taux de reconnaissance de 79%. Nuance toutefois puisque seulement 4% la connaissent « bien », 11% « assez bien » et 64% « seulement de nom ». A ce titre, elle devance largement Nickel, C-Zam, N26 et Revolut.

Soulignons ici que les trois premières néobanques mentionnées existent dans le concret des consommateurs. Les offres sont commercialisées en boutiques (Orange), chez les buralistes (Nickel) et en grande surface (Carrefour pour C-Zam). Des lieux physiques visibles et fréquentés. Sans compter un éclairage soutenu par les stratégies marketing. Cela n’empêche aucunement N26 et Revolut de rafler la mise. Les deux acteurs revendiquent plus d’un million de clients en France chacun. Seul Nickel rivalise. Ces banques 100% mobiles étrangères ont opté pour la discrétion mais l’efficacité du bouche-à-oreille. Résultat : les Français connaissent moins, mais ceux qui connaissent adhèrent plus.

Une mobilité bancaire toujours aussi faible

L’étude renseigne aussi sur le niveau de mobilité bancaire des Français. Malgré les mesures prises pour changer de banque plus facilement, seules 7% des personnes interrogées déclarent l’avoir fait en 2019. Alors, qui a récupéré le ruisseau d’usagers bancaires en partance de leur ancien établissement ? Pratiquement les trois-quarts sont allés vers…une banque traditionnelle. Les banques en ligne ont accueilli 18% d’entre eux, les néobanques 7%.

De quoi rassurer les banques de détail sur leur pouvoir d’attraction dans un contexte peu porteur : changement socio-démographique structurant, concurrence et exigences accrues, renforcement réglementaire contraignant, évolution des habitudes des clients, et remise en cause du modèle historique. Toute la question actuelle du devenir des agences bancaires en est un condensé. Pour illustrer ces modifications du paysage bancaire, l’étude montre que le site internet est le canal de contact le plus emprunté. De manière globale, les outils en ligne (93%) priment sur le rendez-vous en agence ou le téléphone (83%). Enfin en termes de confiance, les banques traditionnelles (97%) mènent encore face aux banques dématérialisées (88%).

Au final, les banques de détail gardent la main mise sur le paysage bancaire. D’autant que les Français continuent de plébisciter leur conseiller bancaire. Autre perspective : les clients sont 89% à penser que les banques ont la légitimité pour distribuer des services extra-financiers. Mais la concurrence identifie aussi des perspectives intéressantes, puisque 32% des sondés n’hésiteraient pas à s’orienter vers une banque en ligne ou une néobanque pour des services de paiement. Idem pour des services d’assurance (26%), d’épargne (24%) ou de crédit (22%). Or, les banques en ligne sont en capacité de les accueillir, grâce à une gamme de produits bancaires constamment enrichie.  



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