« Acheter au son du canon »
Le CAC40 qui agrège les 40 plus grandes capitalisations boursières des entreprises françaises est passé de plus de 6000 points en février à moins de 4000 points un mois plus tard. Les effets de la pandémie du coronavirus, qui place plus d’un milliard de personnes en confinement, sont considérables. Il faut également ajouter la chute du cours du pétrole, fruit du conflit ouvert entre les pays exportateurs que sont l’Arabie Saoudite et la Russie. Conséquence : les investisseurs ont alors cherché à tout prix à récupérer de la liquidité, faisant dévisser les indices boursiers mais aussi les cours de valeurs refuges comme l’or ou encore le bitcoin.
Mais comme le dicton le rappelle : mieux vaut acheter au son du canon et vendre au son du clairon. Autrement dit : les investisseurs doivent saisir les opportunités quand la situation se dégrade fortement comme actuellement et vendre quand tout va pour le mieux. Sauf que les incertitudes sur la durée de la pandémie (donc du confinement) empêchent de savoir si le krach boursier a touché le fond de la piscine. D’où la leçon des spécialistes formulée ainsi : trop tard pour vendre, trop tôt pour acheter. Mais réfléchir pour avoir un coup d’avance apparaît logique et judicieux.
Les principales caractéristiques du PEA
Les investisseurs qui voudraient se lancer doivent déjà disposer d’une enveloppe susceptible d’accueillir des supports boursiers, c’est-à-dire des actions, des obligations et des organismes de placement collectif (OPC). Les produits d’investissement classiques sont le compte titres, les unités de compte des assurances vie ou bien entendu le Plan d’Epargne en Actions. Le PEA est un portefeuille d’actions d’entreprises européennes plafonné à 150 000 euros. Le titulaire doit être majeur et résident fiscal en France.
Les revenus sont soumis aux prélèvements sociaux (17,20%) mais, après 5 ans, les plus-values sont exclues du calcul de l’impôt sur le revenu. En cas de retrait avant 5 ans de détention d’un PEA à partir du 1er janvier 2019, le gain net décroché depuis l'ouverture du plan est imposé au taux de 12,8 %. Le PEA se compose de deux poches : un compte espèces, réceptacle des versements, des dividendes et des prélèvements de commissions, et un portefeuille actions qui abrite les actifs. La gestion peut être directe et libre (l’investisseur fait ses arbitrages) ou pilotée (gestion sous mandat confiée à un gestionnaire d’actifs). Rappelons que les intermédiaires financiers ponctionnent des frais notamment sur les droits de garde (commission fixe ou variable).
Diversification et horizon de placement
Secteur d’activité, zone géographique : la diversification reste le maitre mot dans une stratégie d’investissement. Idem pour le rythme de l’investissement en augmentant de manière progressive son exposition afin de lisser le risque dans le temps. Il est par exemple conseillé de placer 20% à 50% de son épargne sur des supports boursiers en programmant des versements ultérieurs au cas où le krach boursier emmène les valeurs à des niveaux encore plus bas par rapport au point d’entrée.
Dans ce contexte, la rédaction du Revenu a relevé cinq actions du CAC40 intéressantes actuellement. Pour ce faire, les spécialistes combinent capacité de rebond et attractivité de la valorisation dans une projection à douze mois. Il s’agit d’Axa, de Bouygues, de Carrefour, de Sanofi et de Total. Avec des valorisations redevenues très abordables comme jamais depuis longtemps, les perspectives de rendement apparaissent performantes à long terme.
Il faut toutefois élaborer son portefeuille par rapport à ses projets de vie qui n’ont pas tous le même horizon (achat immobilier, départ à la retraite, etc.). Plus l’horizon de placement est court (moins de trois ans), plus la prudence est de mise. En revanche, au-delà de cinq ans, l’investisseur a plus de latitude pour prendre des risques sur son PEA, tout en conservant une épargne de précaution sur des véhicules moins risqués tels que les livrets d'épargne réglementés ou l'assurance vie en fonds euros à capital garanti.