Budget vacances 2023 des Français sous le règne de l'inflation

Budget vacances 2023 des Français sous le règne de l'inflation

Malgré le reflux en juin, l'inflation continue de manger le pouvoir d'achat des ménages. De quoi empêcher les Français de partir en vacances cet été ? Pas forcément. La période de repos hors résidence principale reste la norme bien que plane le sentiment de restrictions.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 03 Juillet 2023

Budget vacances 2023

Budget vacances 2022 : de 1500 à 2000 euros

La période est propice aux sondages sur le budget vacances estivales des Français. Et tous ne présentent pas les mêmes résultats. Prenons l’étude menée par CSA Research pour Cofidis parue le 13 juin dernier : pour 6 vacanciers sur 10 ayant l’intention de partir en juillet ou en août, l’enveloppe bondit de 1641 euros à 1986 euros (+20 % par rapport à l’an dernier). Le sondage met en lumière des écarts intergénérationnels : 1689 euros chez les 18-24 ans contre 2204 euros pour les plus de 50 ans.

Regardons désormais le sondage sollicité par Sofinco au mois de mai dernier. Le budget par ménage s’élève à 1512 euros. Ce montant marque une progression annuelle de 8 %. Les auteurs mettent en exergue les foyers avec enfants qui disposeraient d’un budget vacances 2022 de 1641 euros contre 1492 euros (+9 %).De son côté, l’enquête produite par Ipsos pour Europ Assistance, du 20 mars au 7 avril, annonce un budget moyen pour une famille de 2,5 personnes de 1809 euros. La même question posée en 2019 montrait que ce chiffre culminait bien plus haut à 2201 euros. En quatre ans, le constat d’une baisse de 392 euros est révélateur d’un resserrage des cordons de la bourse.

Des envies de départ, mais une recherche d’économie permanente

Interrogé par Challenges, Didier Arino estime que le budget sera en baisse pour 6 des 25 millions qui partiront dans une location. Pour l’expert du tourisme et dirigeant d'Hémisphère Consulting, « ceux qui doivent faire des arbitrages partent soit moins longtemps, soit moins loin ou sont encore à la recherche du bon plan, de la promotion ». Sur la même longueur, le PDG de campings.com, Jérôme Mercier, note « des réservations d’une durée supérieure à une semaine en baisse de 15 % » ainsi qu’un trajet réduit « de 50 kilomètres en moyenne ».

En matière de destinations touristiques, la France est donc privilégiée y compris vers des régions littorales plus proches et moins onéreuses en hébergement (Manche, nord-ouest, Pas-de-Calais). La recherche d’économies favorise aussi les lieux de villégiature à titre gratuit chez des amis ou dans la famille : 26 % pour le baromètre d'Europe Assistance qui précise au passage que trois quarts des Français ne renoncent pas pour autant à leur migration estivale.

Dans le sondage CSA Research pour Cofidis, les principaux postes de dépenses pour lesquels les futurs vacanciers seront vigilants sont les achats plaisirs et les souvenirs (59 %), les restaurants et l'alimentation (52 %) et les sorties, activités et loisirs (41 %). Optimiser les coûts passe aussi par le choix des dates de séjours (hors saison, première semaine de juillet, dernière semaine d’août), l’anticipation d’achat de billets de transport, et les promos.

Les effets de l’inflation restent bien réels

Toutes les enquêtes montrent néanmoins que l’inflation n’empêche pas les Français de vouloir partir. Pour Didier Arino, « on n'a jamais eu autant de gens qui nous disent que s'ils travaillent, c'est pour pouvoir partir en vacances. Il y a beaucoup d'angoisse chez les Français et c'est un peu profitons-en tant qu'il est encore temps ». Ainsi, beaucoup ne vont pas hésiter à puiser dans le budget courant pour mettre leur plan en action (43 % selon le sondage CSA Research/Cofidis). Près de 37 % piochent dans leurs produits d’épargne comme le Livret A dont le taux d’intérêt actuel (au 01/02/2023) est de 3 %, avant une prochaine réévaluation au 1e août.

Toutefois, l’inflation poursuit son œuvre destructrice du pouvoir d’achat malgré un léger tassement. Les prix à la consommation ont ainsi augmenté de 4,5 % en un an au moins de juin (contre 5,1 % en mai) d’après l’estimation provisoire de l’Insee. Les observateurs relèvent un repli des produits énergétiques même si les prix des carburants demeurent élevés pour les vacanciers. Les prix des rayons alimentaires atteignent eux 13,6 % en juin contre 14,3 % en mai.

Dans une dernière étude pilotée par la Fintech Yomoni, deux tiers des 55 % de sondés qui disent réduire leur budget vacances le font à cause de l’inflation. D’ailleurs, un tiers télétravaillera sur leur lieu de… vacances. En revanche, un Français sur trois renonce à partir cet été par manque de moyens.



Articles les plus consultés

Patrimoine
Construire son patrimoine
L'actualité patrimoine