L'épargne des Français appelée à financer les entreprises

L'épargne des Français appelée à financer les entreprises

Le contexte des taux bas oblige les épargnants français à se tourner vers d'autres placements plus risqués mais plus rémunérateurs. Cela tombe bien puisque le gouvernement cherche à flécher l'épargne vers le financement des PME TPE. Mais plus facile à dire qu'à faire.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 10 Janvier 2018

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L’épargne garantie ne rapporte plus

Depuis des décennies, l’épargne française est orientée sur des produits sans risque à capital garanti. Ainsi, les livrets réglementés comme le Livret A ou le LDDS et l’assurance-vie continuent d’être fortement plébiscités par les Français. Le souci est que les taux d’intérêt sont très faibles que ce soit les fonds euros de l’assurance-vie ou le livret A et son taux bloqué à 0,75 % jusqu’en janvier 2020. Autrement dit : l’épargne ne rapporte plus rien. Pire, avec l’inflation, les épargnants perdent du pouvoir d’achat. Les conseillers bancaires font donc un effort de pédagogie pour éduquer financièrement leurs clients en les incitant à prendre plus de risque. Peine perdue ?

Investissement risqué : ça bloque toujours

Parmi les alternatives aux produits d’épargne traditionnels, l’investissement en actions, en obligations ou sur différentes classes d’actifs constitue des sources complémentaires de rendement. Afin de doper la croissance économique des entreprises et accessoirement réduire le taux de chômage, le gouvernement français aimerait justement réorienter l’épargne vers les fonds propres des PME TPE. Pourtant, les tentatives en ce sens (contrat d’assurance-vie euro-croissance, contrats vie-génération, PEA, PEA-PME) n’ont guère donné de résultats. Pour expliquer ce constat, les économistes mettent en avant le peu d’appétence des Français pour le risque, le poids de la fiscalité, l’environnement du marché et le manque de volonté des acteurs du financement à proposer des produits adéquats.

Banques et pouvoir législatif en désaccord sur les solutions

La réflexion se poursuit avec en point d’orgue la convocation des représentants des établissements bancaires le 22 janvier 2018 à l’Assemblée nationale. A la pointe dans ce dossier, la députée La République en Marche Amélie de Montchalin a déjà distillé quelques pistes au cours des Rencontres de l’épargne. Elle n’envisage pas de faire bouger la fiscalité après l’instauration de la flat tax ni d’encourager les investissements dans les PME TPE via des réductions d’impôt sur le revenu ni de mettre en place de nouveaux produits d’épargne. La députée plaide pour que les banques commercialisent un « panier d’actifs » en suggérant d’inclure plus de fonds en actions dans les titres non cotés.

La Présidente de la Fédération bancaire française, Marie-Anne Barbat-Layani, est apparue perplexe. Celle-ci milite pour un nouveau produit d’épargne de long terme, condition sine qua non pour que les banques emploient cette épargne dans le financement des entreprises. Débat en cours.



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