Rendement moyen de l’assurance-vie : 1,5 % à 1,6 %
La moyenne des taux servis des contrats d’assurance-vie au cours de l’exercice 2017 oscille entre 1,5 % et 1,6 %. Cette tendance baissière se poursuit. Pour rappel, le score était de 2,5% en 2014, 2,3% en 2015 et 1,8% en 2016. A ce chiffre, il faut aussi retrancher les prélèvements sociaux, qui sont passés de 15,5 % à 17,2 % à compter du 1er janvier 2018. Résultat : le taux moyen crédité sur les comptes des détenteurs de contrat d’assurance-vie fluctue entre 1,26 % et 1,35 %. Or, selon l’Insee, l’inflation avoisine 1,2 %, ce qui ne laisse que très peu de marge aux épargnants pour alimenter leur pouvoir d’achat.
Les premiers résultats fournis montrent toutefois des écarts conséquents. Ainsi, les rendements les plus élevés obtenus dans la catégorie des fonds en euros classiques atteignent 2,8 %. En règle générale, les bons élèvent franchissent le seuil des 2 % nets de frais. La palme revient au fonds euro dynamique Target Sécurité Euro (Primonial/Oradéa) avec un rendement culminant à 4,05 %. Ce fonds dynamique bénéficie de sa gestion à coussin et des performances enregistrées sur les marchés boursiers et les grandes valeurs internationales. Toutefois, ces fonds impliquent de diversifier son capital, dont 20 % à 50 % doit être placé sur des supports à risque.
Assurance-vie : les raisons de la baisse du rendement
La baisse des rendements servis par l’assurance-vie en 2017 était attendue. Les taux obligataires restent bas. Par exemple, l’OAT française 10 ans est sous le seuil des 1 %. Or, 80 % de l’épargne continue d’être investie sur ces titres d’emprunt qui rapportent peu. Heureusement, les anciennes obligations toujours présentes jouent le rôle d’amortisseur. Et la bonne forme des marchés boursiers a permis aux assureurs de booster leur rendement grâce aux plus-values d’actions détenues dans leur portefeuille. Par ailleurs, l’encadrement réglementaire s’est accentué avec la loi Sapin 2 et la directive Solvabilité 2. Résultats : les assureurs sont invités à la modération et à la consolidation de leurs fonds de réserve, autrement appelés provisions pour participation aux bénéfices (PPB).
Le cabinet d’études Goodvaleurformoney.eu évalue à 3,5 % les PPB mais certains assureurs, comme la GMF ou ACMN Vie, surenchérissent en mettant à l’abri près de 5 % du rendement. Cette cagnotte servirait à protéger les performances futures qui « pourraient encore diminuer pendant les deux prochaines années » estime Gérard Bekerman qui préside l’Afer. Elles pâtissent de l’appauvrissement des fonds en euros dû au remplacement des obligations anciennes plus rentables pour des titres bien moins intéressants aujourd’hui. Le cabinet d’études estime le rendement de l’assurance-vie en 2018 à 1,4 %, avec ensuite une possible stabilisation. Toutefois, le scénario est basé sur une remontée des taux obligatoires à 1,60%...autrement dit, l’épargnant aurait plus intérêt à acheter des obligations directement plutôt que de placer son capital sur un fonds en euros.
Et l’épargne en ligne dans tout ça ?
Avant de se focaliser sur les résultats de l’assurance-vie en ligne, il faut expliquer pourquoi les taux servis varient du simple au quadruple. La première étape consiste à distinguer les fonds en euros classiques et les fonds alternatifs qui sont régis par des mécanismes différents. Plus risqués, ces derniers sont notamment dédiés aux versements nouveaux, sous condition d’une sensible diversification des placements sur des supports en unité de compte. Pour les contrats plus classiques, les écarts s’expliquent par la nature des actifs, notamment la présence d’actifs en immobilier, le montant des frais de gestion (allant de 0,5 % à 1 % par an) et la politique de mise en réserve. En effet, les assureurs n’ont pas l’obligation de distribuer l’intégralité des gains obtenus.
Du côté, de l’assurance-vie en ligne, le fonds opportuniste Euro Allocation Long Terme de Spirica (Crédit Agricole) se distingue avec un rendement de 3 % en 2017 (3,04 % en 2016). De quoi donner le sourire aux titulaires de contrats d’assurance-vie en ligne BforBank Vie, Linxea Spirit ou Mes-Placements Liberté. Pour ceux qui détiennent le fonds en euro exclusif, le score atteint 2,15 %. Les détenteurs de Fortuneo Vie, Mes-Placements Retraite, Yomoni Vie, WeSave Patrimoine ou Linxea Avenir (Suravenir Opportunités) sont bien servis avec un score de 2,80 % (3,10 % en 2016). En revanche, le contrat en euros exclusif baisse fortement en deux ans pour glisser à 2 %. Enfin, c’est la grise mine pour les épargnants possédant des contrats Boursorama Vie, ING Direct Vie et Monabanq Vie Premium, avec 1,77 % pour le fonds en euro Eurossima (2,10 % pour le fonds opportuniste).
Pour rappel, l’instauration du prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30 % est avantageuse pour l’assurance-vie, sauf pour ceux dont les versements sont supérieurs à 150 000 €. L’état souhaite justement les inciter à opter pour un autre placement, notamment pour financer les entreprises. Néanmoins, pour les autres, même avec un rendement qui se tasse à 1,50 %, l’assurance-vie est toujours plus avantageuse que le livret A (0,75 %), le PEL (1 %), les obligations (1 %) et le monétaire (avoisinant 0). A méditer.