La Banque de France s'appuie sur la blockchain

La Banque de France s'appuie sur la blockchain

Depuis deux ans, la Banque de France expérimente un système de blockchain pour gérer les identifiants créanciers SEPA. L'heure est désormais à la mise en production des tests réalisés. Mais quel est le retour d'expérience de l'institution sur cette technologie disruptive? Explications.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 01 Avril 2018

La Banque de France s

Une expérimentation de blockchain interbancaire

C’est en juillet 2016 que la Banque de France a lancé une expérimentation utilisant une technologie de consensus distribué, plus connue sous le nom de blockchain. L’institution s’est appuyée sur la jeune pousse Labo Blockchain et sur la participation de la Caisse des Dépôts et Consignations pour amorcer le projet MADRE. L’objectif était de mesurer les risques et les opportunités des nouvelles technologies et leur impact sur les métiers de demain dans le secteur bancaire et financier. Entreprises technologiques, Fintech, start-up, monde académique, banques commerciales : de nombreux acteurs ont pris part à ce projet.

Accélérer la délivrance des identifiants créanciers SEPA

Cette collaboration a consisté à mettre en place une application de blockchain pour gérer le registre des numéros des identifiants créanciers SEPA (ICS) sollicités par les entreprises qui effectuent des prélèvements directement auprès de leurs clients. Le processus habituel est le suivant : l’entreprise sollicite sa banque qui elle-même s’adresse la Banque de France. La blockchain automatise ce circuit, faisant passer cette requête de plusieurs jours à quelques secondes. Thierry Bedoin, chargé de la transformation numérique de la Banque de France, explique que les collaborateurs jusqu’alors alloués à cette tâche seraient repositionnés « sur des fonctions plus stratégiques ».

2018, la phase de production de l’application blockchain

Pour l’heure, les banques continuent d’utiliser les canaux traditionnels pour obtenir les identifiants créanciers SEPA. Mais la Banque de France souhaite que, dès l’été prochain, six établissements puissent passer par la blockchain comme indiqué lors de la conférence récemment organisée par l'association de l'économie numérique Acsel et le cabinet Altéir Consulting. Depuis décembre, l’institution est parvenue à générer directement les identifiant via la blockchain, Thierry Bedoin se félicitant qu’elle soit à sa connaissance « la seule blockchain opérationnelle d’une banque centrale dans le monde ». La gestion des fraudes sur les moyens de paiement pourrait être le prochain champ d’investigation de la blockchain.



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