HSBC, l’Asie comme horizon
La banque britannique entrevoit le bout du tunnel après une décennie suivant la crise qui aura été marquée par une baisse du niveau de rentabilité et des vagues de suppression d’emplois. Le Financial Times indique d’ailleurs que 9 des 10 plus grandes banques d’investissement du monde viennent seulement de renouer avec un résultat net supérieur à celui obtenu en 2007. Ainsi, le produit net bancaire d'HSBC s'est contracté de 20 milliards de dollars en huit ans. L'établissement bancaire a rayé 20 pays de son champ d’action et a réduit ses effectifs de 87 000 emplois d’après une étude effectuée par l’agence Bloomberg.
Stuart Gulliver, le prédécesseur de John Flint, avait lancé il y a trois ans un large plan de restructuration. La banque a sorti de son bilan près de 296 milliards de dollars d’actifs. Sa ligne de conduite était de recentrer les activités sur le marché asiatique, son cœur de cible et son moteur de croissance. Cette zone apporte déjà 75 % des bénéfices à HSBC qui compte bien surfer sur le doublement du revenu moyen des ménages asiatiques d’ici à 2030 pour doper ses activités d’assurance, de gestion de fortune et de gestion d’actifs.
La banque mise sur la croissance et la technologie
Nommé en février dernier au gouvernail de la banque, John Flint a récemment présenté sa stratégie devant un parterre d’investisseurs réunis à Hong Kong : « Après une période de restructuration, il est temps pour HSBC de se remettre en mode croissance. ». Financé à hauteur de 15 à 17 milliards de dollars, son plan d’investissement se focalise sur l’expérience client et le déploiement des outils technologiques comme le cloud, l’intelligence artificielle, l’expérimentation blockchain ou la mutation de la plateforme de banque transactionnelle. La cybersécurité et la lutte contre la criminalité financière sont également au centre des préoccupations.
HSBC compte abaisser le processus de souscription de compte en banque privée de 65 à 10 jours et du délai d’octroi des emprunts pour les PME de 2 mois à 1 jour grâce à la numérisation de ses services bancaires. Si l’Asie concentre son attention, la banque britannique ne délaisse ni le Royaume-Uni ni les Etats-Unis. Sur le premier marché, HSBC cible le marché du crédit immobilier, la clientèle professionnelle et l’amélioration du degré de satisfaction clients. Elle veut « capitaliser sur l'IA, l'analyse de données et l'open banking pour développer des expériences utilisateurs immersives. ». Enfin, sur le marché états-unien, HSBC a choisi de maintenir son activité de banque de détail, escomptant « grossir sur tous les segments ».