Orange Bank met le cap vers les DOM pour oublier le tassement des souscriptions

Orange Bank met le cap vers les DOM pour oublier le tassement des souscriptions

La banque mobile Orange Bank est désormais présente aux Antilles, à Mayotte, à la Réunion ainsi qu'en Guyane Française. Les ultra-marins ont dû patienter quasiment un an après la métropole pour bénéficier de cette offre qui repose sur la gratuité, l'immédiateté et l'innovation.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 16 Octobre 2018

Orange Bank met le cap vers les DOM pour oublier le tassement des souscript

Confirmé au poste de directeur général d’Orange Bank mardi dernier par le conseil d’administration du groupe, Paul de Leusse a reconnu, dans un entretien donné au journal Le Monde, un tassement dans le recrutement de nouveaux clients. Le rythme mensuel d’acquisition tourne autour « de 15.000 à 20.000 clients », révélant des alizés moins porteurs après des débuts « sensationnels ». L’arrivée de l’offre bancaire mobile aux Antilles, à Mayotte, à la Réunion et en Guyane Française ouvre des perspectives pour relancer la conquête de nouveaux clients.

Orange Bank, une nouvelle opportunité pour faire baisser ses frais bancaires dans les DOM

Dans son rapport 2017-2018 publié par l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM), l’Observatoire des tarifs bancaires relève que les « tarifs moyens pondérés ont été principalement à la baisse » dans toutes les géographies d’étude. L’organisme qui scrute les pratiques bancaires commerciales dans les collectivités ultramarines souligne que « la principale baisse observée concerne les frais de tenue de compte qui diminuent de 0,90 euros ». En revanche, « les hausses les plus significatives des tarifs présents dans l’extrait standard portent sur les cartes de paiement international à débit immédiat (+ 0,92 euro) et les cartes de paiement à autorisation systématique (+ 0,43 euro) ».

Sur ce marché, Orange Bank peut faire valoir ses atouts, notamment la souscription sans condition de revenus et la gratuité de la majorité des services de banque au quotidien. C’est le cas de la carte bancaire Visa Orange qui est gratuite alors qu’il faut compter en moyenne 44,21 euros par an pour une carte de paiement internationale à débit différé dans les DOM (43,95 euros en métropole), et 40,87 euros par an pour une carte de paiement internationale à débit immédiat (41,80 euros en métropole).

Les clients d’Orange Bank ne s’acquittent d’aucun frais de tenue de compte à condition d’utiliser leur carte bancaire à trois reprises dans le mois. En cas de non respect, le forfait mensuel est facturé 5 euros. C'est toujours moins que les 19,23 euros ponctionnés en moyenne par an pour les frais de tenue de compte dans les DOM. L’assurance des moyens de paiement est également incluse gratuitement, alors que ce service est facturé 24,48 euros dans les DOM. Idem pour les retraits en euros hors réseau dont le coût est nul avec la banque mobile, alors qu’il s’élève à 0,85 euro par opération dans les DOM. Même remarque pour la commission d’intervention en cas d’incident de paiement. Gratuite chez Orange Bank, elle s'avère payante en moyenne à hauteur de 7,51 euros toujours selon les données collectées par l’IEDOM.

Aux frais bancaires concurrentiels s’ajoute une prime de bienvenue de 80 euros pour les nouveaux clients d'Orange Bank, avec 40 euros supplémentaires pour ceux qui sont déjà clients d’Orange (Livebox, Orange Mobile), de Sosh (Orange Caraïbes) ou de Koifé (Orange Réunion).

Orange Bank : le poids de l’agence physique dans les souscriptions d’une offre bancaire dématérialisée

Paul de Leusse explique que « le lancement de nos services bancaires dans les Départements et Régions d’Outre-Mer marque une nouvelle étape importante dans le développement d’Orange Bank. Nous sommes ravis d’offrir dès aujourd’hui l’accès à une banque mobile qui a déjà fait ses preuves dans l’hexagone. ». Si les jeunes sont particulièrement ciblés, le directeur général a néanmoins observé qu’en métropole le profil client est à « 60 % des familles », ce qui incite la banque mobile à élaborer un « compte famille [et] des offres croisées banque-téléphone ». Paul de Leusse estime que le développement d’offres payantes est inéluctable afin d’accroître la rentabilité d’Orange Bank dont les pertes au premier semestre 2018 s’élèvent à 68 millions d’euros.

La banque digitale veut également s’appuyer sur son réseau d’agences physiques qui concentre « 60 % des ouvertures de compte ». La formation des conseillers au métier d’intermédiaire en opérations de banques et en services de paiement devrait s’accentuer. Le nouveau patron d’Orange Bank fait d’ailleurs part de son heureuse surprise : « nous ne pensions pas que les boutiques Orange nous permettraient de pénétrer l'ensemble du marché. C'est une surprise positive. Certes, notre banque est digitale, mais nous voulons aussi adopter un positionnement multi-distributeur ».

Outre les réseaux Orange et Groupama, la banque mobile prospecte d’autres partenaires comme « un acteur issu du monde de l’immobilier [ou] de la grande distribution » notamment pour équiper sa clientèle en futur crédit immobilier. Pour l’heure, Orange Bank propose déjà une solution de prêt à la consommation depuis le mois de mars. Enfin, après le lancement dans les DOM, l'ouverture à d’autres marchés à l’international est prévue : Espagne, Sénégal et Côte d’Ivoire en 2019, Slovaquie, Mali et Burkina Faso en 2020.



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