Banques en ligne et néobanques sous la loupe de l'ACPR

Banques en ligne et néobanques sous la loupe de l'ACPR

L'étude de l'ACPR montre que les banques en ligne et les néobanques ont réussi à se faire une place dans le secteur bancaire pourtant mature. Leur politique tarifaire et leurs services innovants ont séduit 4,4 millions de clients dont 1,3 million en 2017. Décodage.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 17 Octobre 2018

Banques en ligne et néobanques sous la loupe de l

Banques en ligne et néobanques : les chiffres clés

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) adossée à la Banque de France vient de publier au début du mois d’octobre un rapport sur les banques en ligne et les néobanques. Qu’en ressort-il ? L’une des premières observations est que ces acteurs sont parvenus à grappiller des parts de marché dans un secteur d’activité mature. Ainsi, à la fin de l’année 2017, les banques en ligne et les banques mobiles auraient conquis 4,4 millions de clients. Alors que le taux de bancarisation en France atteint 99 %, les auteurs du rapport en déduisent qu’elles ont attiré 6,5 % de la population nationale (score maximum théorique).

Autre chiffre intéressant : le nombre de comptes courants en ligne ouverts fin 2017. L’étude en recense 3,1 millions, ce qui correspond à 3,9 % des comptes courants en France (80 millions d’après le rapport Mercereau de 2014 relatif à la portabilité bancaire). En ce qui concerne l’acquisition clients l’an passé, les banques en ligne et les néobanques ont séduit 1,3 million de clients. Ce score est important puisqu’il représente un tiers des ouvertures de compte courant dans l’hexagone. L’étude s’appuie sur le taux de mobilité bancaire de 4,5 % annoncé dans le rapport Mercereau et sur le taux de multibancarisation.

Quel est le nombre de clients par banque en ligne ?  

Les 4,4 millions de clients des banques à distance ne se répartissent pas de manière équivalente entre les divers acteurs. Ces derniers sont souvent discrets sur la taille de leur portefeuille. Toutefois, Boursorama Banque est la banque en ligne leader sur ce critère avec 1,5 million de clients annoncés. Le Compte Nickel affiche sur son site un compteur dont le résultat dépasse 1,05 million de comptes souscrits. Complétant le podium, ING Direct flirte avec le million de clients dont 400.000 comptes courants, le reste se reportant sur les livrets d’épargne. Fortuneo disposerait de 400.000 clients en France, Revolut 375.000 (3 millions en Europe), Hello bank! 350.000, monabanq 310.000, N26 200.000 (1,5 million en Europe) et Orange Bank entre 100.000 et 200.000.

L’ACPR indique qu’à l’horizon fin 2020, les différents plans stratégiques des banques en ligne et des néobanques visent « un total de 13,3 millions de clients soit un triplement du fonds de commerce en trois ans (…) Si les plans stratégiques de certains  établissements pourraient se révéler trop ambitieux, il reste toutefois délicat de juger de projections de rentabilité pour des acteurs dont la stratégie d’innovation et de développement peut induire des transformations profondes du secteur. ».

L’apport des banques en ligne pour le secteur bancaire

L’ACPR s’interroge à juste titre sur le rendement des banques en ligne en pointant du doigt leur modèle économique, caractérisé par une clientèle parfois opportune et la récurrence des déficits. Ces derniers, en partie assumés, résultent d’une politique tarifaire d’acquisition client agressive (prime de bienvenue, campagne marketing) et d’une carence en produits d’équipements lucratifs (épargne, crédit). Bien que les situations varient d’un acteur à l’autre, l’étude souligne les faibles revenus : « en moyenne sur sept établissements 138 euros par an et par client (…) 20 % des clients rapportent systématiquement plus de 80 % des revenus et pour beaucoup d’entre eux plus de 90 % ». De plus, « la marge sur dépôt tirée des dépôts à vue et des livrets [alimente] en moyenne 55 % du PNB ».

Malgré tout, l’autorité prudentielle relève le rôle moteur joué par les banques en ligne et les néobanques dans l’évolution des services bancaires. La course à l’innovation a notamment permis de mieux exploiter les données à des fins marketing. Ont par exemple émergé des solutions de gestion des finances personnelles. La relation client s’adapte aussi aux nouveaux comportements axés sur l’instantanéité et la flexibilité. Les banques en ligne qui appartiennent à des grands groupes bancaires français endossent la fonction d’aiguillon pour mieux transformer la banque de détail dans les services proposés mais aussi dans la façon de repenser l’expérience client en agence comme sur les applications mobiles.

Pour aller plus loin

En savoir plus sur les banques en ligne :

La répartition des banques en ligne en fonction du nombre de clients

Les démarches pour ouvrir un compte bancaire en ligne



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