Les Français et l'investissement en bourse en 2018

Les Français et l'investissement en bourse en 2018

Même si l'attrait des produits en bourse reste limité par rapport à de nombreux pays, le nombre d'actionnaires individuels grimpe depuis deux ans en France. Cette dynamique est en partie soutenue par une fiscalité moins pesante depuis le 1er janvier.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 04 Décembre 2018

les francais et la bourse en 2018

Un nombre d’investisseurs en France qui remonte

Le baromètre de l’institut Kantar TNS, qui mesure l’évolution du taux de détention en produits financiers, confirme le regain d’intérêt des investisseurs français pour la bourse. Le nombre d’actionnaires individuels avoisinent 3,9 millions, marquant une tendance à la hausse depuis deux ans après avoir connu un creux en 2016. Ainsi, en 2018, le taux de détention d’actions en direct s’élève à 7,5 % contre 12,2 % pour l’assurance vie en unités de compte et 5,4 % pour les placements collectifs.

Le contingent d’investisseurs en actions (en direct ou par le biais des fonds) représente 8,8 % de la population contre 7,6 % en 2016. Une telle embellie n’a pas été remarquée depuis une décennie, preuve d’un retour en grâce dans un contexte des taux bas qui plombent le rendement des produits d’épargne classiques. La France demeure néanmoins bien en retrait par rapport à certains pays. Par exemple, aux États-Unis, 14 % des ménages sont détenteurs d’actions en direct. Avec la possession indirecte via les fonds de pension très développés, ce chiffre s’envole à 52 %.

Une aversion au risque à estomper

Les Français se singularisent pourtant par leur capacité à épargner : 14 % du revenu disponible, soit trois points de plus que la moyenne en Europe. Le cumul du stock de l’épargne s’établit à 12.000 milliards d’euros, dont plus de la moitié se porte sur l’acquisition immobilière.  Fin 2017, les actifs financiers se hissent à hauteur de 5.014 milliards d’euros, ce qui représente tout de même plus du double du PIB du pays. Toutefois, l’aversion au risque demeure très présente dans l'hexagone malgré les outils innovants pédagogiques mis en place notamment par les courtiers en ligne comme Boursorama Banque ou Binck.fr. Conséquence : les placements sans risques sont privilégiés : 30 % du patrimoine financier des Français est placé dans des dépôts bancaires et 32 % est investi sur les contrats d’assurance vie en fonds en euros garantis.

Lisser la volatilité des marchés

Si les actions non cotées captent 18,5 % des placements, La Banque de France précise qu’il s’agit en grande majorité des actions de société détenues par les dirigeants et les salariés. Avec 7 % des encours, l’assurance vie en unités de compte grappille des parts, tandis que les actions cotées restent scotchées à un niveau très bas (5,5 %). Nourris par une éducation financière limitée, les Français se singularisent par leur aversion au risque, facteur explicatif de ce constat. Ne gère-t-on pas mieux le risque quand on comprend mieux le fonctionnement des produits financiers ? Autre frein : l’investissement de placement qui doit être suffisamment long pour gommer les effets de volatilité des marchés.

La bourse : le meilleur placement à long terme

La diversification reste le mot d’ordre pour les investisseurs. Or, les placements sans risque pour le capital offrent de piètres rendements : 0,75 % pour le Livret A, 1,8 % en moyenne pour le contrat assurance vie en fonds en euros en 2017. Mis à part l’immobilier à Paris, rien ne vaut le placement en actions. Exemple : leur rendement sur 20 ans est de 6 % en moyenne. Pour accompagner le regain d’intérêt des épargnants, le contexte fiscal a récemment évolué. Depuis le 1er janvier 2018, les plus-values et les dividendes bénéficient du taux unique de 30 % (prélèvements sociaux compris). De plus, contrairement à l’impôt sur la fortune, les actions sortent du périmètre de l’impôt sur la fortune immobilière. Autre fenêtre de tir : la privatisaton à venir de certaines entreprises publiques (Aéroport de Paris, Française des Jeux) susceptible d'offrir des opportunités pour la promotion de l’actionnariat populaire.



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