Revolut : un compte bancaire protégé, des crédits conso et des autorisations de découvert en France

Revolut : un compte bancaire protégé, des crédits conso et des autorisations de découvert en France

La néobanque Revolut annonce disposer d'une licence bancaire délivrée par la Lituanie. Quel champ des possibilités s'ouvre pour la Fintech londonienne qui revendique 3,5 millions de clients dont 480.000 en France ? Réponses.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 02 Janvier 2019

Revolut dispose d

Revolut obtient sa licence bancaire

Comme l’allemande N26 ou la hollandaise Bunq, Revolut va désormais pouvoir s’appuyer sur sa licence bancaire pour passer à la vitesse supérieure. La Fintech créée en 2015 a en effet annoncé le 13 décembre dernier l’obtention de ce précieux sésame de « banque spécialisée » décerné par la banque centrale lituanienne (Lietuvos Bankas). Mis en place en 2017 par les autorités de Vilnius, ce statut unique allège les exigences de fonds propres par rapport aux institutions bancaires traditionnelles : 1 million d’euros au lieu de 5 millions d’euros.

La banque mobile Revolut sera toutefois bridée en termes de services d’investissement. Pour le reste, la néobanque britannique pourra distribuer des crédits sur tout le continent via le passeport européen. Avec le flou régnant autour de la sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni, le passeport européen était d’ailleurs devenu vital pour continuer de croître sur les marchés de l’Europe continentale, notamment en France, son deuxième marché, et en Pologne. Revolut devra néanmoins patienter entre trois et six mois avant de pouvoir exercer sa licence.

La banque mobile Revolut fourmille de projets

Revolut avait fait officiellement sa demande de licence bancaire depuis un an. Jusqu’alors, elle opérait en tant qu’établissement de monnaie électronique et de services de paiement sous la tutelle du Financial Conduct Authority, le régulateur outre-manche. Cette absence de licence bancaire n’a pas empêché la néo-banque de se développer, affirmant ouvrir « entre 8000 et 10.000 nouveaux comptes par jour en Europe [pour] plus de 4 milliards de dollars en volume de transaction mensuel ». Revolut a même atteint le seuil de rentabilité en début d'année, avec un chiffre d’affaires en 2017 multiplié par cinq (12,8 millions de livres).

Le cofondateur, Nikolai Storonsky, se projette : « Avec l'obtention de cette licence bancaire, le développement de notre plateforme de trading qui avance vite, et cinq marchés internationaux en passe d'être lancés, nous faisons honneur à notre réputation d’Amazon de la banque. Notre vision est simple : une app avec des dizaines de millions de clients, et avec laquelle vous pouvez gérer absolument tous les aspects de votre vie financière tout en bénéficiant de la meilleure technologie. ». Les clients pourront verser leur salaire sur le compte Revolut, bénéficier d’un découvert autorisé et, très rapidement, souscrire un prêt à la consommation en quelques minutes à un taux avantageux.

Revolut à la conquête du monde

La néobanque a construit sa réussite notamment sur les transferts d’argent en devises associés à un taux de change réel sans prélèvement de commission. Elle n’a de cesse d’innover en misant sur les cryptomonnaies ou en lançant prochainement une plateforme de trading sans commission. Cette dernière idée réplique le modèle de Robinhood qui cartonne auprès des jeunes investisseurs américains. Valorisée à 1,7 milliard de dollars en avril dernier, la licorne clame ses intentions de devenir une « entreprise mondiale de tech » qui s’adresse à tous les publics. Elle prévoit une application bancaire dédiée aux enfants avec un compte limité et une version plus accessible pour les séniors.

La stratégie de Revolut est aussi de rapidement grossir à l’international. En 2019, la néobanque veut se déployer aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon et à Singapour. Son plan d’expansion en 2020 vise les marchés indien et brésilien, avant de s'attaquer l’année suivante à l’Afrique et à l’ensemble de l’Amérique du sud. Quand on évoque les difficultés à pénétrer le marché aux États-Unis, le directeur marketing, Chad West, réplique : « Les challengers américains s'y prennent mal. Il ne suffit pas de proposer une app et du paiement. Nous aurons les transferts internationaux d'argent gratuits, les dépenses en devises. Les Américains adorent gagner des points, des récompenses : nous allons nouer des partenariats avec de grandes enseignes pour déverrouiller une boisson gratuite, etc. ».

L’objectif de Revolut est de se constituer une base clients aux États-Unis de 500.000 personnes fin 2019. La banque mobile revendique déjà 100.000 préinscriptions, avec en ligne de mire, les grandes métropoles New York, San Francisco, Los Angeles et Chicago.



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