Comparer les contrats d'assurance vie : une nécessité pour les épargnants

Comparer les contrats d'assurance vie : une nécessité pour les épargnants

L'association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV) émet un avertissement sur les écarts de rendement entre les contrats d'assurance vie. L'organisme appelle les compagnies d'assurance à une plus forte transparence en ce qui concerne la redistribution des bénéfices. Explications.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 11 Janvier 2019

Les épargnants comparent les contrats d

Des rendements plus faibles et un manque de transparence

Une étude de la CLCV, parue en septembre dernier, alertait déjà les épargnants sur « le défaut d’équité dans l’attribution du rendement ». Les rendements servis par les contrats d’assurance vie varient en effet du simple au triple (de 0,75 % à 3,5 %). D’où l’intérêt de comparer les offres du marché pour sélectionner le contrat d’assurance vie le plus attractif. La question du rendement des contrats d’assurance vie en fonds euros garantis devient prioritaire puisqu’il tangente désormais l’inflation. La moyenne des taux servis en 2017 s’élevait à 1,8 %, exactement le niveau de l’inflation pour l’année 2018. Or, les experts s’attendent à une baisse des taux servis par l’assurance vie en 2018 autour de 1,6 %, synonyme d'un recul du pouvoir d’achat pour les épargnants disposant de ce type de placement.

Un produit d’épargne toujours plébiscité par les Français en 2018

L’assurance vie demeure pourtant un produit prisé des Français malgré des rendements à la baisse. La collecte enregistrée sur les onze premiers mois de l’année 2018 est de 23 milliards d’euros. La Fédération française de l’assurance note même un pic en novembre avec une collecte nette de 2,7 milliards d’euros. Philippe Crevel, le directeur du Cercle de l'épargne, cabinet d'études sur l'épargne et sa réglementation, explique que « l'assurance vie bénéficie d'une part de l'augmentation du taux d'épargne des ménages qui atteindrait, sur le dernier trimestre, 15,6 % du revenu disponible brut, et d'autre part de la moindre attractivité du Plan d'Épargne Logement qui a cessé d'être un concurrent depuis la baisse de son rendement et sa fiscalisation. ».

Rendement assurance vie : un taux de redistribution en baisse

Pour regagner des marges de manœuvre, la CLCV milite pour « une redistribution des bénéfices plus élevée afin que les détenteurs de fonds en euros ne se retrouvent pas en perte de pouvoir d’achat sur leurs économies. ». L’association de défense des consommateurs relève également un manque de transparence des compagnies d’assurance avec des contrats peu lisibles et des refus de participer à l’enquête pour 58,2 % des professionnels. Le rendement moyen est notamment rogné par le poids des frais de gestion. Sur une période de huit ans, le taux moyen de redistribution des bénéfices du panel de l’étude atteint « 71,29 % contre 75,21 % l’an dernier. Et les écarts sont significatifs, de 109,16% pour l'un des contrats proposés par la MAIF à 50,5% sur un produit géré par CNP Assurances pour la Caisse d'Epargne. ». Ce sont les bancassureurs qui présentent des rémunérations les moins séduisantes. Leur taux est de 19,84 % après huit ans contre 26,38 % pour la concurrence. La comparaison des contrats d’assurance vie revêt donc toute son importance, d’autant qu’il faut rappeler que ce produit n’est pas transférable d’un établissement à l’autre.

Comparer les frais de gestion des contrats d’assurance vie

Souscrire un contrat d’assurance vie en ligne reste une solution pertinente même si les taux servis en 2017 fluctuent : 1,77 % sur les fonds en euros chez Boursorama Banque et ING Direct, 1,92 % chez monabanq, 2 % chez Placement-Direct, 2,15 % pour BforBank ou 2,80 % chez Fortuneo. En termes de coût, les banques en ligne n’imposent pas de frais sur versements sur leurs fonds en euros et sur les unités de compte. Elles ne ponctionnent pas non plus de frais d’arbitrage, tout en proposant un nombre de 1000 arbitrages gratuits par an. Les frais de gestion sur les fonds en euros oscillent entre 0,60 % (BforBank, Fortuneo, monabanq) et 0,75 % (Boursorama, ING Direct) tandis que les frais de gestion sur les unités de compte vont de 0,75 % (Boursorama, Fortuneo) à 0,85 % (BforBank, ING Direct). Ainsi, sur ce strict critère des frais de gestion, Fortuneo est la plus intéressante, ING Direct la plus onéreuse. Notez qu’en moyenne les frais de gestion des fonds en euros se situent entre 0,4 % et 0,8 % et ceux des unités de compte autour de 1 %.



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