Les néobanques s'installent dans le paysage bancaire français

Les néobanques s'installent dans le paysage bancaire français

Le cabinet KPMG présente une étude sur la place grandissante des néobanques en France. De la simplification des services bancaires à l'exploitation des données en passant par la flexibilité, ces Fintech auraient capté 34 % des souscriptions de comptes courants au premier semestre 2018.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 23 Janvier 2019

Les néobanques s

Où en sont les néobanques en France ?

Focalisées sur les services de banque au quotidien et sur les services de paiement, les néobanques constituent de nouvelles alternatives aux banques traditionnelles et aux banques en ligne. Sur le marché hexagonal, cinq acteurs se détachent. Nickel, racheté par BNP Paribas, recense plus de 1,15 million de comptes ouverts en janvier 2019. Sa particularité : ouvrir un compte accessible à tous en 5 minutes chez un buraliste agréé. Nickel est un établissement de paiement contrairement à ses concurrents qui disposent d’une licence bancaire et évoluent sous le statut d’établissement de crédit.

Lancée en 2007, la néobanque allemande N26 revendique 600.000 clients (2,3 millions d’utilisateurs dans les 24 pays où la Fintech est présente). C’est la première banque européenne 100 % mobile proposant un service bancaire en temps réel. Sa position la met en confrontation directe avec la néobanque britannique Revolut qui enregistre 500.000 clients en France (3,5 millions en tout). Revolut est la plus innovante avec son accès à 26 devises dont 5 crypto-monnaies à frais réduits dans l’hexagone et à l’étranger. Enfin, Orange Bank qui a conquis 200.000 clients en une année d’existence se démarque par une position hybride (phygitale) tandis que C-Zam, en libre-service dans le réseau Carrefour, peine à convaincre.

Néobanques : une expérience client simple et innovante

Les néobanques bousculent le marché bancaire en exploitant ce que les banques traditionnelles, et les banques en ligne dans une moindre mesure, ne font pas. Toutefois, leur périmètre d’actions demeure limité aux services de banque au quotidien et de paiement. Leur différence ? Les néobanques sont imbattables sur l’approche expérience utilisateur. Leurs processus d’entrée en relation sont simples et innovants, leur offre transparente. Par exemple, la souscription d’un compte Nickel se fait par une borne interactive et l’ouverture d’un compte C-Zam passe par l’achat en libre service d’un coffret en magasin. Pour les néobanques 100 % mobiles, tout se déroule sur l’application mobile ergonomique. Enfin, Orange Bank fait le pont entre l’agence physique (réseau de boutiques Orange) et l’appli mobile bancaire.

Les néobanques ont concentré 34 % des ouvertures de comptes courants au cours du premier semestre 2018, à un rythme de 23.000 nouvelles souscriptions hebdomadaires. Nickel, N26 et Revolut représentent 85 % de ce résultat. D’après l’étude KPMG, sont particulièrement ciblés les clients aux « revenus modestes ou confrontées à des difficultés financières », les Millennials « en quête d’autonomie, de rapidité, de praticité et d’indépendance » et les clients « souhaitant des services bancaires innovants sans renoncer à leur banque traditionnelle ».

N26 et Revolut à l’assaut des grands marchés internationaux

Les auteurs comparent aussi les atouts et les faiblesses des néobanques par rapport aux banques et aux GAFA. Il en ressort qu’elles savent parfaitement tirer « tout le parti des systèmes d’informations modernes et des données clients pour inventer et lancer de nouvelles offres, mais elles doivent encore se construire un capital et une notoriété, deux critères sur lesquels les banques traditionnelles sont bien établies ». En attendant, les néobanques N26 et Revolut continuent de lever des fonds pour se développer à l’international et pérenniser leur modèle économique.

La seconde a récemment été valorisée à 2 milliards de dollars après avoir décroché sa licence bancaire auprès de la Banque de Lituanie. Revolut va pouvoir étoffer singulièrement son offre à ses clients en distribuant des comptes d’épargne, des prêts et des autorisations de découvert. Pour attaquer de nouveaux marchés, la Fintech londonienne peut compter sur une levée de fonds de 250 millions de dollars opérée en avril 2018. Objectif : rassembler 100 millions d’utilisateurs en 2023.

La trajectoire est similaire pour N26 qui vient de boucler un tour de table de 300 millions de dollars, pour une valorisation atteignant désormais 2,7 milliards de dollars. Cette enveloppe doit servir également à l’expansion de ses activités pour devenir « la première banque mobile mondiale ». Parmi les investisseurs, on trouve Insight Venture Partners, société américaine de capital-risque et de private equity, le fonds souverain singapourien GIC, le géant chinois Tencent, ou l'assureur allemand Allianz, à travers son bras de corporate venture Allianz X.

En France, Nickel surfe sur son succès, se félicitant d'être rentable. L'objectif est de densifier son réseau de buralistes dans tous les territoires pour continuer d'accroître son accès. Enfin, Orange Bank enrichit sa gamme de produits en lançant sa carte Visa Premier payante (7,99 euros par mois) le 07 mars prochain. Cette carte bancaire haut de gamme, accessible sans condition de revenus, permettra notamment d'exempter les clients de commissions sur les retraits et les paiements en devises.



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