Record de collecte pour le livret A

Record de collecte pour le livret A

Alors que le rendement du livret A est gelé à 0,75 % au moins jusqu'en février 2020, le produit affiche une collecte de 2 milliards d'euros au mois de mars. C'est un afflux record d'épargne sur la dernière décennie.
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Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 02 Mai 2019

Record de collecte pour le livret A

Le cap des 400 milliards d’euros d'encours pour le livret A et le LDDS

En cumul sur le premier trimestre de l’année, la collecte du Livret A grimpe à 7,9 milliards d’euros. Sur la même période l’an passé, elle s’élevait à 6,38 milliards d’euros. Et le mois de mars a contribué à ce résultat : 1,97 milliard d’euros selon les chiffres récemment dévoilés par la Caisse des dépôts. Ce score est le plus élevé depuis dix ans et 2009, année durant laquelle a été instaurée la généralisation de la commercialisation du livret A dans les établissements bancaires.

Le Livret A est un produit d’épargne très prisé des Français. Malgré un regain d’optimisme affiché, ces derniers continuent de mettre de l’argent de côté. Leur stratégie se poursuit : placer leurs économies sur des produits non risqués pour le capital, y compris lorsque les rendements sont insuffisants. En effet, en comparant les taux servis et l’inflation (1,1 % en mars 2019), les Français perdent du pouvoir d’achat.

L’engouement pour l’épargne sûre et liquide se traduit aussi par le niveau de collecte du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) qui atteint 540 millions d’euros au mois de mars et 1,75 milliard d’euros depuis le début de l’année. Ainsi, le livret A et le LDDS ont accumulé 2,5 milliards d’euros en mars, et déjà 9,7 milliards d’euros en 2019. Les encours s’envolent à plus de 400 milliards d’euros.

Quelles sont les raisons pouvant expliquer cette situation ?

Le début de l’année est généralement propice à l’épargne dans l’hexagone. Outre l’effet de saisonnalité, le déploiement de mesures favorables au pouvoir d’achats annoncées en décembre par le gouvernement a un impact. Par exemple, la prime exceptionnelle a concerné plus de deux millions de salariés qui ont perçu en moyenne 450 euros. Il faut ajouter la revalorisation de la prime d’activité pour les travailleurs modestes et la défiscalisation des heures supplémentaires. Prévues pour alimenter la consommation des ménages, ces mesures ont plutôt servi à gonfler le taux d’épargne.

Depuis une décennie, l’encours du Livret A et du LDDS a progressé de 57 %. Idem pour les espèces et les comptes courants qui ne rapportent pourtant rien : 550 milliards d’euros actuellement, soit un bond de 62 % en dix ans. Si leur patrimoine financier est toutefois en hausse, les Français en ces périodes troubles n'hésitent pas à grossir les dépôts à vue et leurs avoirs en numéraire.

Les placements de précaution représentent de nos jours 30 % de l’épargne financière des ménages. En réalité, c’est un niveau bas, en comparaison du point haut de 42 % en 1995 ou même de la barre des 35 % régulièrement franchie au cours des années 2000. Dans le temps, ces données de la Banque de France nuancent donc cette propension des Français à être fourmis qui augmenterait, les générations précédentes étant aussi frileuses.



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