Quid des résultats trimestriels pour BNP Paribas et la Société Générale ?

Quid des résultats trimestriels pour BNP Paribas et la Société Générale ?

Les résultats du premier trimestre 2019 ne se ressemblent pas pour la BNP Paribas et la Société Générale. Si la première s'offre un regain de vitalité, la seconde reste sous pression malgré les restructurations. Décryptage.
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Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 07 Mai 2019

Résultats trimestriels de BNP Paribas et de la Société Générale

BNP Paribas retrouve des couleurs au premier trimestre

Le début d’année 2019 pour BNP Paribas se présente sous de meilleurs auspices que l’exercice trimestriel précédent marqué par la chute des marchés boursiers. L’établissement voit son résultat net bondir de 22 % lors du premier trimestre cette année pour atteindre 1,92 milliard d’euros. Ce score est le fruit combiné des mesures d’économies inscrites dans son plan de transformation numérique et du redémarrage des activités financières.

Il faut ajouter à ce tableau la plus value de 838 millions d’euros avant impôts enregistrée suite à la vente de 14,3 % de participations dans la société indienne SBI Life. Ce montant est à mettre en perspective du chiffre de 1,97 milliard d’euros attendu par les analystes. Au final, le résultat d’exploitation a grimpé de 0,2 % à 1,93 milliard d’euros avec une augmentation de 8 % à changes et périmètres constants.

Dans son communiqué, Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, relève : « Les revenus sont en hausse grâce à la progression de l'activité dans les pôles opérationnels, avec notamment une reprise de l’activité de la clientèle de CIB. Les frais de gestion sont bien maitrisés et bénéficient des mesures d'économies, ce qui permet de dégager un effet de ciseau positif. ».

Le produit net bancaire de BNP Paribas est de 11,14 milliards d’euros (+3,2 %) alors que le consensus misait sur 10,73 milliards d’euros. Cette hausse est même de 3,9 % à changes et périmètres constant. Comparativement au quatrième trimestre 2018, le groupe bancaire présente un résultat net accru de 33 % et un produit net bancaire en rebond de 9,7 %. BNP Paribas a pu compter sur des économies de 169 millions d’euros afin de minimiser les frais de gestion en hausse contenue de 2,3 %.

Pour rappel, la banque table sur une croissance moyenne de son produit net bancaire de 1,5 % jusqu’à 2020 contre 2,5 % auparavant. Elle a pris en considération un ralentissement de la croissance économique et l’évolution à moyen terme des taux d’intérêts. Ainsi, pour performer, la banque s’astreint à des économies de 3,3 milliards d’euros à compter de 2020 contre 2,7 milliards d’euros initialement.

La Société Générale en perte de vitesse

La Société Générale réalise un début d’année 2019 plus mitigé. La banque de la Défense annonce un résultat net trimestriel de 631 millions d’euros, ce qui équivaut à un recul de 26 %. Ce résultat s’explique par la faiblesse de l’activité des investisseurs et un reflux des revenus en banque de détail dans l’hexagone. Selon Infront Data cité par l’agence Reuters, le consensus anticipait un résultat net à 637 millions d’euros.

Ce ralentissement est accompagné d’une baisse des revenus de l’établissement bancaire à 6,19 milliards d’euros (-1,6 %). La Société Générale préfère se féliciter d’une solidité financière renforcée. Son ratio de fonds propres durs CET1 grimpe de 11,2 % à 11,7 % par rapport à la fin de l’année écoulée. Le groupe bancaire parvient à ce résultat en entérinant plusieurs cessions, comme celle à venir de banque slovène SKB Banka au groupe OTP Bank. Cette opération est toutefois liée à une dépréciation d’écart d’acquisition provoquant un impact négatif de 67 millions d’euros sur ce trimestre.

En ce qui concerne la banque de détail, malgré une dynamique commerciale, la Société Générale souffre du contexte des taux bas : -13 % du bénéfice net. D’ailleurs, les réseaux de banques de détail à l'international ont emmagasiné plus de profits. Philippe Heim, le directeur général délégué en charge des services financiers et des banques de détail à l'international, résume : « le résultat net de nos banques de détail à l'international atteint 246 millions d'euros au premier trimestre, contre 234 millions d'euros pour nos réseaux en France. ». S’il rappelle que l'environnement des taux en zone euro n'est pas comparable, Philippe Heim y perçoit « la forte dynamique de croissance et la bonne performance de nos réseaux en Afrique, en Europe de l'est et en Russie. ». 

Si le groupe bancaire souhaite accroître la rentabilité de ses fonds propres engagés dans ses activités internationales, elle fait des efforts en interne avec à la mise en œuvre de mesures de restructuration pour lesquelles La Société Générale escompte entre 250 et 300 millions d’euros cette année. Rappelons que le plan d’économies de 1,6 milliard d’euros 2015-2020 implique la fermeture de 500 agences et la suppression de 3500 postes.  



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