Crédit Agricole SA dévoile ses objectifs pour 2022

Crédit Agricole SA dévoile ses objectifs pour 2022

Le nouveau plan stratégique 2019-2022 du Crédit Agricole cherche à améliorer et à sécuriser les objectifs de rentabilité, en se dotant d'une raison d'être et en s'appuyant sur trois leviers : croissance sur tous les marchés, synergies des revenus et transformation technologique.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 11 Juin 2019

Objectifs 2022 du Crédit Agricole

Les objectifs financiers du Crédit Agricole SA pour 2022

Le Plan stratégique 2022 du Crédit Agricole prend le relais du plan précédent intitulé « Ambition Stratégique 2020 », dont les objectifs financiers ont été atteints en grande partie un an à l’avance. Ce plan 2019-2022 vise à « amplifier et accélérer la trajectoire du Groupe dans un environnement incertain et marqué par la montée des exigences sociétales », notamment les exigences en matière de protection de la santé et de l'environnement.

La banque mutualiste espère dépasser 5 milliards d’euros pour son résultat net part du Groupe contre 4,4 milliards d’euros en 2018. Autrement dit : le Crédit Agricole SA n’anticipe qu’une augmentation de ce résultat net à hauteur de 600 millions d’euros, une fraction de ces profits étant issue du dénouement partiel d’un système financier de garantie interne au groupe bancaire.

Des projections prudentes par rapport au contexte

Cette évolution escomptée équivaut à une hausse annuelle moyenne de 3 %, un score modeste à remettre en perspective dans un environnement particulièrement instable. Ainsi, dans ses projections, le Crédit Agricole table sur une stagnation des taux bas, source indéniable de la compression actuelle des marges financières des banques. Même prudence pour la détérioration du coût du risque sur les prochaines années, donc l’accroissement du nombre de défaillances des entreprises, évaluée à 700 millions d’euros d’ici fin 2022.

Le Crédit Agricole prévoit une hausse annuelle pendant trois ans de 2,5 % de ses revenus. Pour y parvenir, la banque mutualiste va élargir son offre d’assurance dommages aux entreprises, développer des partenariats et des acquisitions stratégiques et investir dans le secteur du paiement avec une enveloppe dédiée de 450 millions d’euros. Par ailleurs, sa filiale internationale Amundi vise 5 % de hausse moyenne pour son résultat net entre 2018 et 2022.

Le Crédit Agricole veut faire 600 millions d’économies

Le Crédit Agricole va également faire 600 millions d’euros d’économies pour baisser son coefficient d’exploitation. L’idée est qu’il bascule sous le seuil des 60 % (hors contribution au Fonds de résolution unique), alors qu’il est actuellement à 62 %. Cette efficacité opérationnelle combinée à la sécurisation de son modèle d’affaires diversifié doit permettre de tenir l’objectif de rentabilité sur capitaux propres tangibles (ROTE) à plus de 11 % (contre 12,7 % en 2018).

La réduction du coefficient d’exploitation de l’ensemble des métiers du groupe bancaire mutualiste passe notamment par l’automatisation, avec des chantiers déjà ouverts dans les domaines de l’assurance et du crédit à la consommation. La direction cherche enfin à optimiser les process et les achats, ainsi qu’à mutualiser les outils partagés par le groupe et les 39 Caisses régionales. La seule mutualisation des infrastructures et de la production informatique est censée assumer le quart de l’objectif d’économies.

Le Crédit Agricole se dote d’une charte définissant sa raison d’être

Face à la grande diversité des entités du groupe, le Crédit Agricole adosse son nouveau plan stratégique à une ligne directrice commune pour fédérer les équipes autour d’un projet partagé. Cette raison d’être qui doit infuser sur les futures offres du groupe est la suivante : « agir chaque jour dans l’intérêt de nos clients et de la société ». Pour Philippe Brassac, directeur général, « il y a un mouvement profond de recherche de sens dans la société actuelle. Formuler une raison d'être, c'est réexprimer des choix stratégiques fondamentaux pour l'avenir de l'entreprise. ».

Il est rejoint par Dominique Lefebvre, président du groupe mutualiste, pour qui cette raison d’être « est plus une confirmation des valeurs qui nous animent. La diffusion des valeurs dans le groupe emprunte sans doute des chemins différents que ceux qu’elle emprunte dans les groupes plus centralisés. ». La banque verte veut devenir la banque préférée des Français, allant même jusqu’à lier la rémunération de ses dirigeants avec l’indice de recommandation client.

L’accent mis sur la transition énergétique

L’image des banques auprès du grand public passe aussi par une inflexion en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique. Or, les grandes banques françaises sont régulièrement tancés par les ONG sur leur financement des énergies fossiles. Dans son nouveau plan stratégique, la banque verte s’engage à déconnecter entièrement son portefeuille de l’exposition au charbon d'ici 2050. L’établissement bancaire mutualiste arrêtera ses financements d’ici 2030 dans les pays européens et de l’OCDE et d’ici 2040 en Chine.

Pour transformer cette volonté en actes, le Crédit Agricole « demandera aux entreprises de lui communiquer d’ici 2021 un plan détaillé de fermeture de leurs actifs industriels d’extraction et de production de charbon thermique dans le calendrier ». Cette position affirmée a été bien accueillie par Les Amis de la Terre France et Oxfam France, deux ONG en pointe dans la dénonciation de l’inaction des banques vis-à-vis de l’Accord de Paris. Philippe Brassac, directeur général de Crédit Agricole SA, a d’ailleurs indiqué que « les nouveaux usages, la transition énergétique ou encore la santé pourraient être nos nouveaux moteurs ».



Patrimoine
Construire son patrimoine
L'actualité patrimoine