Les bons résultats de Crédit Agricole SA

Les bons résultats de Crédit Agricole SA

Alors que la faiblesse des taux pèse sur l'activité des banques, le Crédit Agricole s'affirme en champion de la solidité financière. La banque de détail offre une dynamique à la banque verte, qui présente par ailleurs un ratio de fonds propres grandement amélioré.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 15 Aout 2019

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Des résultats financiers au rendez-vous

Le bénéfice net part du groupe au deuxième trimestre 2019 du Crédit Agricole S.A. s’élève à 1,22 milliard d’euros, soit un recul de 14,9 % par rapport au record décroché lors du deuxième trimestre 2018. Le bénéfice brut d’exploitation grimpe de 3,8 % pour atteindre 2,11 milliards d’euros. Le produit net bancaire se contracte de 0,4 % et s’établit à 5,149 milliards d’euros. Enfin, le ratio CET1 vaut 11,6 %, soit un niveau supérieur de la cible de 11 % annoncée lors du plan moyen terme de la banque. Le directeur général, Philippe Brassac, commente : « Conformément aux annonces récentes du nouveau Plan moyen terme, Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. délivrent une nouvelle fois des résultats financiers à très haut niveau, illustrés notamment par un RoTE de 11% pour Crédit Agricole S.A ».

Un coût du risque très bas

Philippe Brassac se félicite que le « coût du risque reste très bas » avec une solidité financière qui se confirme. Globalement, les chiffres publiés le 2 août dernier sont plutôt supérieurs au consensus des analystes. Pourtant, le contexte n’est pas au beau fixe. Le Crédit Agricole a en effet subi une hausse de 37 millions d’euros de son impôt, et surtout l’envolée du coût du risque de crédit à hauteur de 60,3 %. Le groupe bancaire est ainsi lesté de 358 millions d’euros, c’est-à-dire 135 millions d’euros supplémentaires par rapport au deuxième trimestre de l’année dernière. Cette dégradation est en grande partie causée par le dossier Rallye, la maison mère de Casino. Enfin, les charges augmentent de 2 %, ce qui place le coefficient d’exploitation à 58,9 % (contre 57,3 % fin juin 2018).

La banque de détail progresse dans tous ces métiers

Malgré ces freins et la période de taux faibles, les moteurs du groupe mutualiste garantissent sa dynamique. C’est le cas de la branche dédiée à la gestion de l’épargne et assurances dont les revenus gagnent 91 millions d’euros. Idem pour la banque de détail qui génère 39 millions d’euros de revenus supplémentaires. Philippe Brassac s’enthousiasme : « Le revenu des métiers est en croissance de 1,9%, dans un contexte de taux très bas. Il y a toujours une interrogation sur le modèle de banque de proximité : or il faut souligner l'excellente performance opérationnelle de LCL, qui a augmenté de 1,5 % son produit net bancaire, de 8,5 % son résultat brut d'exploitation et de 6,5 % son résultat net. Cela donne de la résilience à LCL dans cet environnement de taux ».

Les offres digitales Eko et LCL Essentiel : une capacité à attirer de nouveaux clients

LCL gagne 28 000 clients particuliers et professionnels sur ce trimestre, notamment grâce à l’offre d’entrée de gamme LCL Essentiel qui en a séduit 8 000. Le compte mobile Eko by CA contribue aussi à attirer de nouveaux souscripteurs. Au premier semestre 2019, 33 000 clients supplémentaires ont opté pour l’offre bancaire à 2 euros par mois (80 000 fin 2018). En tout, le Crédit Agricole enregistre une progression de son portefeuille à hauteur de 140 000 clients. En ce qui concerne les produits d’équipements, le « parc de cartes haut de gamme particuliers enregistre une hausse de +8,8 % entre juin 2018 et juin 2019 ». L’encours de crédits croît de 6,6 % sur un an, porté par les prêts immobiliers (+7,4 %) et les crédits conso (+7,4 %). La collecte de l’épargne est positive (+4,1 %) grâce au Livret A (+10,9 %) et aux dépôts à vue (+9,4%).

Les produits d’assurance dans le vert

Le Crédit Agricole Assurances dessine une même tendance au cours du premier semestre 2019, avec un chiffre d’affaires qui progresse de 18,7 % pour s’établir à 20,4 milliards d’euros. Cette trajectoire est caractérisée à la fois par une collecte élevée en épargne-retraite (collecte nette semestrielle à 6,1 milliards d’euros, dont 2,8 milliards pour les unités de compte, + de 8,1 %) et par une dynamique des produits d’assurance dommages (apport net de près de 400 000 contrats), de l’assurance emprunteur (+9,8 % du chiffre d’affaires), de la prévoyance (+6,8 % du chiffre d’affaires) et des assurances collectives (+3,5 % du chiffre d’affaires). Le Crédit Agricole s’affirme comme « le premier assureur vie en France » en termes de cotisations en affaires directes, d’après les chiffres recueillis par l’Argus de l’assurance, aux dépens de CNP Assurances toujours leader en termes d’encours.

Perspectives : les points à surveiller

Le pôle de gestion d’épargne et d’assurance représente 29 % des revenus de la banque verte (18,6 milliards d’euros) contre 31 % pour la banque de proximité, 27 % pour les grandes clientèles et 14 % pour les services financiers spécialisés comme le crédit à la consommation ou le leasing. Les analystes vantent une bonne visibilité de l’activité, et la confirmation d’une capacité, depuis quatre années, à générer une forte rentabilité et à attirer de nouveaux clients (+1,8 million supplémentaires en France et en Italie). Toutefois, ils invitent à surveiller, entre autres, l’évolution des niveaux des taux d’intérêt, la montée en puissance de la concurrence des banques en ligne et des géants du web, le renforcement de la régulation européenne grande consommatrice en fonds propres, et la faible valorisation de certains actifs en dehors des caisses régionales (Amundi, Sofinco, Predica/Pacifica, etc.).  



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