Gérer à distance comptes bancaires, produits d'épargne ou contrats de prêt, avoir la bonne réponse au moment et savoir proposer opportunément les nouveaux produits, accepter les horaires décalés, être à l'aise avec tous les canaux de communication et rester calme et réactif en toutes circonstances… le web-conseiller n'est pas un agent bancaire comme un autre. Le secteur de la banque et de la finance, pour avoir été un peu bousculé ces derniers mois, continue de figurer parmi les réservoirs d'emploi les plus solides.
En 2011, plus de 30 000 personnes ont été recrutées à tous les niveaux de compétences du secteur bancaire français, mais les perspectives sont en demi-teinte : si les activités de financement et d'investissement voient leurs effectifs sérieusement stagner, la banque de détail continue d'avoir besoin de bras, et les chargés de clientèle, notamment à distance. Un avenir plutôt dégagé pour des profils évolutifs : deux recrutés sur trois ont moins de trente ans, détiennent un bac plus deux et trois à orientation commerciale, profitent d'une formation coachée par l'établissement qui les embauche et visent rapidement plus haut : le web-conseiller de banque en ligne peut devenir chef d'équipe, celui de banque de réseau intégrer une agence… En trois ans en moyenne, une évolution est possible. En toute logique, le turn-over et l'intérim caractérisent aussi le secteur, qui s'efforce pourtant de donner des perspectives attrayantes à leurs nouvelles recrues. Responsabilité des postes, évolution, primes à l'efficacité, promotion de l'esprit d'entreprise compensent des conditions d'exercice par toujours faciles pour les débutants, dont le profil-type BTS ou licence pro Banque, Management des unités commerciales, DUT Tech de Co ou Gestion des entreprises et des administrations sera d'autant plus apprécié qu'il aura été valorisé par une période de formation en alternance. Les banques en ligne, en prenant un essor remarquable ces dernières années, ne sont pas devenues pour autant les plus grandes pourvoyeuses de postes de web-conseillers. Monabanq recrute entre trente et soixante conseiller personnels et commerciaux chaque année ; Boursorama banque a choisi de spécialiser ses services et cible ses embauches à une quinzaine de conseillers sur un service commercial à distance ― chargé des ouvertures de comptes ―, son service clientèle comptant dix équipes de huit conseillers qui doivent connaître chaque produit banque, bourse ou assurance-vie sur le bout du doigt. Un service commercial crédit en ligne est entièrement dédié à ce segment que la web-banque en ligne a été l'une des premières à mettre en place. Quand le web-conseiller doit remplacer en toutes circonstances l'agence physique, il faut bien se prémunir de toute panne de service ou d'info…
Mais qu'elles émanent des banques de réseau ou des banques en ligne, dans tous les cas, les plateformes centralisent des équipes assez restreintes, managées par un cadre souvent passé par la case web-conseiller. Certaines banques de réseau n'hésitent pas à afficher le vrai sens de leur politique de recrutement des chargés de clientèle à distance : les postes ouverts aux web-conseillers mènent logiquement à la gestion de clientèle en agence. Une bonne école… Avoir mémorisé tous les produits proposés par son employeur, en constante inflation depuis une vingtaine d'années ― près d'une trentaine par banque en moyenne aujourd'hui ― est déjà un challenge très formateur.