Banques en ligne : Le Revenu plaide pour Boursorama Vie et Fortuneo Vie
Les contrats multisupports permettent au souscripteur de répartir son capital entre le fonds euro à capital garanti et les supports investis en unités de compte dont la valeur fluctue (actions, indices, immobilier, etc.). Le rendement d’un contrat d’assurance vie varie en fonction des actifs en portefeuille.
Chaque allocation étant personnalisable, comparer des taux de fonds euros ne fait pas toujours sens. Toutefois, leur prédominance reste un critère de différenciation entre les contrats commercialisés sur le marché. Dans son palmarès, Le Revenu en fait un élément de comparaison parmi d’autres (frais, gamme de supports, services, solidité de l’assureur, etc.).
Sont récompensés dans la catégorie des « meilleurs contrats proposés sur Internet » (nom commercial/assureur/distributeur) :
- Boursorama Vie (Generali Vie, Boursorama Banque) ;
- Fortuneo Vie (Suravenir, Fortuneo) ;
- Évolution Vie (Abeille Vie, Assurancevie.com) ;
- Linxea Avenir 2 (Suravenir, Linxea) ;
- Meilleurtaux Liberté Vie (Spirica, Meilleur Placement) ;
- Patrimea Premium (Oradéa Vie, Patrimea) ;
- PlacementDirect Vie (SwissLife Patrimoine et Assurance, Placement-Direct.fr) ;
- Titres@Vie (SwissLife Patrimoine et Assurance, Altaprofits).
Le Revenu met en avant dans la catégorie des « meilleurs contrats thématiques » :
- Ampli Assurance Vie (Ampli Mutuelle) ;
- Mon Petit Placement Vie (Generali Vie, Mon Petit Placement) ;
- Corum Life (Corum L’Épargne) ;
- Yomoni Vie (Suravenir, Yomoni).
Voici les solutions plébiscitées dans la catégorie des « meilleurs contrats banques et assurances » :
- Arpèges (AXA France Vie, AXA) ;
- Ébène (Sogécap, Société Générale) ;
- Cachemire Patrimoine Série 2 (CNP Assurances, La Banque Postale) ;
- Multiplacements Privilèges (BNP Paribas Cardif, BNP Paribas Banque privée).
2% en 2022 : des fonds euros de l’assurance vie plus rémunérateurs
Le rendement moyen en 2022 servi par les fonds euros de l’assurance vie s’élève à 2 % selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Ce record depuis 2015 démontre un bond par rapport aux deux dernières années (1,28 %). L’inflation (autour de 6 % début 2023) et la remontée des taux d’intérêt sont les deux paramètres d’influence.
Référence pour les banques, l’OAT (Obligation assimilable au Trésor) à 10 ans de la France a évolué durant plusieurs années en territoire négatif. Ce pilier de la poche obligataire du fonds euro de l’assurance vie a connu une rapide augmentation passant de 1 % à 2,7 % en un an. Les taux servis ont dû suivre.
Ce réajustement est également mécanique. Les banques veulent éviter que les épargnants ne retirent leur argent de leur assurance vie pour le basculer vers des placements plus rentables. Même si leur objectif patrimonial diverge, les livrets d’épargne réglementés redeviennent des produits concurrents. Le taux du livret A atteint 3 % depuis février 2023.
Toutefois, le risque de décollecte massif est faible. En 2022, les flux sortants représentaient 29,8 milliards d’euros, alors que les flux entrants affichaient un compteur à hauteur 38,2 milliards d’euros. D’ailleurs, pour lutter contre ces possibles mouvements de rachats partiels, les banques et les compagnies d’assurance ont pu s’appuyer sur les provisions pour participation aux bénéfices (PPB).
La cagnotte accumulée durant la période de taux bas devait servir justement en cas de périodes encore plus compliquées afin de soutenir les rendements. Une partie est donc décaissée pour doper les taux des fonds euros et maintenir l’effet concurrentiel de leur rémunération.
Cette stratégie est également utile pour gagner en agilité. En effet, la répercussion des hausses de taux des banques centrales se fait progressivement comme le rappelle l’ACPR dans son étude. La maturité longue des portefeuilles détenus par les assureurs freine leur réactivité et le redéploiement de leurs actifs.
Remontée des taux obligataires et danger de faillite : la Loi Sapin 2 comme paratonnerre
Le contexte de remontée rapide des taux peut poser problème aux établissements en matière de liquidité et de solvabilité. La récente actualité avec la faillite de la banque SVB illustre parfaitement cette problématique. Le principal écueil est de provoquer des retraits massifs avec des clients désireux de se débarrasser d’anciens coupons peu rémunérateurs, contrairement aux nouveaux émis.
En cas de mouvement d’ampleur, les banques et les assurances ne disposent pas des liquidités suffisantes. Elles sont contraintes de vendre à perte leur stock d’obligations. Et c’est le nœud du problème, avec un risque de faillite en bout de chaîne.
Suite aux différentes crises du système bancaire, la réglementation a considérablement renforcé les exigences de solvabilité et de fonds propres pour les établissements. En France, depuis 2016, la loi Sapin 2 et son article 49 ajoutent une couche protectrice contre le danger d’une ruée bancaire menaçant l’ensemble du système.
Le pouvoir confié au Haut conseil de stabilité financière (HSCF) peut décider d’imposer une réduction des taux de l’assurance vie servis sur les fonds euros. L’autorité peut aussi enclencher un mécanisme de protection du système, avec le blocage des rachats et des arbitrages sur le support de 3 à 6 mois pour éviter les sorties en capitaux massives.
Toutefois, l’assurance vie demeure un placement de long terme. Un blocage de quelques mois ne serait pas catastrophique pour les stratégies menées par la grande majorité des épargnants. De plus, l’assurance vie offre des avantages en matière de fiscalité bien difficiles à retrouver dans d’autres solutions aussi souples.
Enfin, le fonds de garantie spécifique aux assurances permet à chaque épargnant d’être sûr de récupérer jusqu’à 70 000 euros en cas de défaillance d’un organisme d’assurance (placement en liquidation judiciaire ou retrait de son agrément). Cette couverture est relevée à 90 000 euros pour les rentes d’incapacité ou d’invalidité et celles résultant de contrat d’assurance décès.
Fin 2022, l’encours global de l’assurance vie était de 1871 milliards d’euros, soit un peu plus d'un tiers de l’épargne des Français. Près de 18 millions de particuliers détiennent un contrat d’assurance vie (ou plusieurs) pour un capital moyen estimé à 100 000 euros par souscripteur.