Orange Bank une application qui complique l'activité des banques traditionnelles ?

Orange Bank une application qui complique l'activité des banques traditionnelles ?

Orange Bank bouscule les certitudes des banques et peut-être à terme la hiérarchie souvent décriée comme fossilisée et immuable. Pourquoi ? Parce que l'opérateur de téléphonie veut être un mobile bancaire et non une banque mobile. Explications.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 08 Novembre 2017

Orange Bank une application qui complique l

Orange Bank : la banque mobile comme énième service de l'opérateur pour ses clients

Les cartes du secteur de la banque n’ont sans doute pas été rebattues à ce point depuis le lancement de la Banque Postale. Malgré leurs efforts et leurs atouts, les banques en ligne grignotent des parts de marché mais peinent à être rentables (à l’exception notable de fortuneo). Bien que bâtie sur les atours des néo-banques, Orange Bank n’est pas une banque mobile mais un mobile bancaire. Autrement dit : la banque n’est plus qu’un service supplémentaire proposé par l’opérateur téléphonique à ses clients.

Et Orange dispose d’un portefeuille de 25 millions de clients mobiles rien que dans l’hexagone et d’un réseau dense d’agences physiques maillant le territoire. Pour Martine Leconte, spécialiste des banques pour le cabinet d’audit RSM, si « on ne voit pas très bien en quoi l’offre va être différenciante [Orange] dispose d’une énorme force de frappe ». Et pour les banques traditionnelles qui arguent que le modèle économique n’est pas rentable, il faut rappeler qu’Orange n’a pas d’obligation véritable de gagner de l’argent sur cette activité.

Applications mobiles bancaires : la concurrence réagit

Le directeur général de Boursorama Banque, Benoît Grisoni, livre une réaction au lancement d’Orange Bank dans un entretien sur France Inter en trois points. Il se réjouit que « Orange veuille faire de la banque [car] le secteur bancaire était un petit peu vu négativement », tout en restant humble par rapport à la capacité « en moyen humain et marketing » de ce nouvel entrant. Enfin, Benoît Grisoni distingue les deux offres, Boursorama étant une « banque complète [incluant] toutes les solutions financières » pour répondre aux besoins des clients, sous-tendant une expertise pas toujours maîtrisée avec aisance par les nouveaux acteurs. Il rappelle enfin que Boursorama est la banque en ligne leader avec une activité qui a doublé en 3 ans, un portefeuille de 1,1 million de clients en octobre 2017 et un taux de recommandation de 90 %.

La riposte organisée par les autres banques mobiles est plurielle mais réelle, comme autant de preuves que l'arrivée d'Orange Bank mobilise tout un secteur. Cela se formalise notamment par le lancement des offres mobiles Avantoo (Crédit Mutuel), Eko (Crédit Agricole), C-Zam (Carrefour), les rachats du Compte Nickel par BNP Paribas et de Fidor par la BPCE, ou encore l'arrivée de Caroline Lehericey (ex Bouygues Telecom) à la tête d’Hello bank!. Sans compter les offres à venir de La Banque Postale, d’Altice (SFR) ou de E.Leclerc (acquisition de Morning par la banque Edel) et le positionnement des néobanques en France comme N26 ou Revolut.



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