Monzo, Revolut, les banques mobiles britanniques sur le point de débarquer

Monzo, Revolut, les banques mobiles britanniques sur le point de débarquer

L'écosystème des banques mobiles au Royaume-Uni est foisonnant. Entre levées de fonds et licence bancaire, des acteurs comme Monzo ou Revolut affichent leurs ambitions en France, en Europe et dans le monde. Retour sur leur trajectoire.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 30 Novembre 2017

Lles banques mobiles britanniques sur le point de débarquer

Monzo lève 80,5 millions d’euros

Plus de 80 000 clients à la fin de l’année 2016, près de 200 000 il y a un semestre à peine et actuellement 500 000 utilisateurs enregistrés : la Fintech Monzo poursuit son ascension fulgurante. Celle-ci se traduit par une nouvelle levée de fonds de 71 millions de livres sterling auprès d’acteurs comme la Fintech états-unienne Stripe (valorisée à 9 milliards de dollars), Michael Moritz, grande fortune galloise, ou bien le fonds d’investissement Goodwater Capital basé en Californie. Cette somme s’ajoute aux 20 millions de livres collectées en février dernier, incluant Orange Digital Ventures, Thrive Capital ou Passion Capital. La campagne était liée avec une opération de crowdfunding de 2,5 millions de livres.

Monzo ne masque pas ses objectifs : « continuer à grossir comme nous l'espérions pour 2018 et avancer dans notre objectif d'offrir Monzo au plus grand nombre possible, au Royaume-Uni et au-delà ! ». L’objectif est de franchir le seuil du million de clients, perspective envisageable depuis l’obtention de la licence bancaire au printemps dernier. Monzo bascule actuellement son offre de cartes prépayées vers une offre de compte courant (21 000 ouvertures enregistrées). L’idée : créer « une plate-forme ou une place de marché qui donne aux gens visibilité et contrôle sur leur argent, qu’importe les services qu’ils utilisent ».

Revolut à l’assaut de l’Europe et de la France

Pour pérenniser le modèle économique (perte nette en 2016 de 6,7 millions de livres), la Fintech cible plusieurs leviers : internalisation de diverses briques, retraits hors zone euro limités, etc. Monzo cherche surtout à monétiser les données de ses utilisateurs et veut faire de son application mobile une porte d’entrée pour atteindre le seuil de rentabilité début 2019. Mais la concurrence est rude, notamment au Royaume-Uni avec Atom Bank qui a levé 83 millions de livres et Tandem Bank qui a récupéré la licence bancaire du magasin Harrods. Et toutes aspirent à distribuer leur offre sur le Vieux Continent à l’image de Starling Bank qui a déclaré au salon Money 2020 prochainement lancer son application mobile en Irlande mais aussi dans d’autres pays en Europe comme la France.

La plus avancée demeure l’ambitieuse Revolut qui a bouclé un tour de table à 66 millions de dollars avec comme participants des acteurs majeurs du capital-investissement de la Silicon Valley comme Index Ventures et Balderton. La start up annonce 1 million d’utilisateurs inscrits dont 150 000 en France, le tout sans faire de promotion. Revolut a lancé son appli dans la langue de Molière en septembre 2017 et ouvert un bureau en France à la Station F. Pour Maxime Bensadoun, représentant de la néobanque dans l’hexagone, « la France est notre deuxième marché après le Royaume-Uni ». Détentrice, du statut d’établissement de monnaie électronique, Revolut a sollicité une licence bancaire en Lituanie pour le printemps 2018.

Sur le marché français, les banques mobiles britanniques seront en concurrence frontale avec la néobanque allemande N26 (100 000 clients en France) ou encore Orange Bank qui vise 2 millions de clients sur la prochaine décennie.



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