Les FinTech d'assurance vie en ligne cherchent leur modèle économique

Les FinTech d'assurance vie en ligne cherchent leur modèle économique

Face à un déficit de notoriété et une concurrence enracinée, les Fintech nichées sur l'assurance-vie en ligne souffrent. Le coût de l'acquisition client étant prohibitif, elles réorientent leur stratégie en proposant leurs services, algorithmes et robo-advisor, en marque blanche à d'autres entreprises ou banques.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 05 Février 2018

Les FinTech d

Robo-advisor : un intérêt de plus en plus manifeste

Les Fintech qui évoluent sur le marché de l’assurance-vie en ligne se rapprochent des acteurs traditionnels. Jérôme Coirier, fondateur de BeeAM, place de marché au service de la gestion d’actifs, souligne que les jeunes pousses « ont vite compris qu’il valait mieux s’allier avec [ces derniers] que s’attaquer directement à l’investisseur final. ». Leur modèle économique en BtoC ne semble plus être prioritaire, même si une enquête menée par l’IFOP pour Gambit Financial Solutions (société européenne spécialisée dans les solutions digitales de conseil en investissement) a montré que plus de la moitié des investisseurs (57 %) se disent intéressés par la possibilité d’investir dans les supports de placement proposés par un robo-advisor.

Mais 75 % estiment ce service comme complémentaire aux conseils d’un professionnel. Pour Geoffroy de Schrevel, Directeur Général de Gambit Financial Solutions, « cela conforte notre volonté d'accompagner la transition digitale des institutions financières et des conseillers en gestion, en mettant à leur disposition des solutions en marque blanche qu'ils puissent piloter eux-mêmes. ». Tout en conservant son indépendance opérationnelle, la Fintech belge s’appuie sur BNP Paribas qui a pris une participation majoritaire en septembre 2017.

Partenariat entre Advize et EasyBourse

Ce rapprochement illustre bien cette tendance. Ainsi, le robot-conseiller Advize vient d’officialiser un partenariat avec EasyBourse, le courtier en ligne de La Banque Postale, mais également avec un assureur basé au Luxembourg, OneLife, et une cinquantaine de conseillers en gestion de patrimoine (CGP). Pour Olivier Gentier, directeur général de la start-up, « aujourd’hui notre bataille n’est pas l’acquisition de clients mais d’équiper des clients existants ». Advize souhaite passer la vitesse supérieure en se tournant vers le BtoB, une alliance avec un grand acteur du marché devant d'ailleurs être prochainement dévoilée.

Pour l’heure, le robot conseiller en assurance-vie en ligne gère 10 millions d’euros d’actifs et 8 000 clients. Ces divers partenariats ont pour but d’atteindre le seuil de rentabilité en 2019 avec un milliard d’euros d’encours et pas moins de 100 000 clients. L’offre cible particulièrement la « clientèle d’entrée de gamme qui partirait chez Fortuneo, Boursorama ou l’agence du coin ». Jérôme Coirier insiste sur ce phénomène : « Les robo-advisors s'étaient lancés avec des frais de gestion, certes moindres que ceux des gestionnaires d'actifs traditionnels, mais encore trop élevés pour convaincre le grand public et attirer de gros volumes ».

WeSave avec Amundi et Yomoni avec le Crédit Mutuel Arkéa

Ce créneau est aussi visé par les concurrents WeSave et Yomoni, soutenus respectivement par Amundi et le Crédit Mutuel Arkéa. La plateforme d’épargne digitale haut de gamme, WeSave, a ainsi réduit son ticket d’entrée à 300 €. La Fintech offre des rémunérations en 2017 entre 2,27 % et 10,17 % selon les profils. En décembre, elle a lancé WeSave Conseil (anciennement WeLearn), une plateforme de conseil sur le patrimoine et d’agrégation qui vise, à l’horizon 2020, 100 000 utilisateurs et 10 milliards d’euros agrégés.

La Fintech Yomoni, dont la rentabilité de l’assurance-vie en ligne en 2017 oscille entre 2 % et 10,4 % selon les profils, vient de franchir le cap des 6 000 clients et des 50 millions d’euros d’encours. Score largement insuffisant pour être rentable, la jeune pousse table sur des partenariats avec Vie Plus et Bankin’ pour accéder aux objectifs affichés : 10 000 clients en 2018 et 1 milliard d’euros d’actifs sous gestion en 2020. La Fintech travaille notamment à l’élaboration d’une offre d’épargne salariale pour accompagner les chefs d’entreprise de PME et de TPE et leurs collaborateurs.



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