Les agences bancaires ferment ou se réinventent

Les agences bancaires ferment ou se réinventent

32 500, c'est le nombre d'agences des réseaux bancaires en France qui seraient maintenues en 2020. Elles étaient 37 261 en 2016. L'étude Sia Partners explique cette tendance par une baisse de leur fréquentation et le saut numérique opéré par les grands groupes bancaires.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 02 Mai 2018

Les agences bancaires ferment ou se réinventent

Une dynamique des fermetures d’agences bancaires

Les plans stratégiques des banques françaises comportent tous depuis plusieurs années une contrition de leur réseau d’agences physiques. Autrefois amenées à côtoyer la clientèle au plus près de leur domicile, les agences bancaires étaient omniprésentes. Désormais, le changement de comportements des usagers et la montée en puissance des nouvelles technologies rendent cette fonction plus floue. Résultat : l’étude Sia Partners évalue à 12,6 % la part des agences qui vont fermer à l’horizon 2020. Ce phénomène s’accélère puisque que le rythme de ses fermetures programmées d’agences est quatre fois plus rapide que durant la période 2012-2016. La France entame en réalité un rattrapage par rapport aux voisins européens. Entre 2012 et 2016, le rythme dans l’hexagone était limité à 3 % contre 24 % en Espagne, 12 % en Allemagne et 11 % en Italie.

Les causes de ce mouvement de fermeture

Cette accélération puise sa source avant tout dans la baisse de fréquentation des agences. Toujours selon l’étude Sia Partners, moins d’un client sur cinq pousse une fois la porte de son agence bancaire par mois. L’étude observe par ailleurs une chute de la rentabilité des agences et la diminution des souscriptions sur place. Pour Damien Schmitt, senior manager chez Sia Partners, « entre 80 et 90% des souscriptions se font aujourd'hui en agence. Ce sera 50% après 2020 et la tendance va aller en s'accélérant. » Pourquoi ? Car « dans deux ou trois ans, lorsque les banques auront terminé la digitalisation de leur parcours clients, les volumes de souscription en agence vont radicalement baisser ». L’autre dynamique en cours, c’est justement la numérisation des produits et des services bancaires, à laquelle s'ajoute la concurrence accrue portée par les banques en ligne et les banques mobiles.

L’Ile-de-France la plus touchée par ses fermetures

Sia Partners ose esquisser la géographie des fermetures des agences bancaires. Les experts estiment que la France devrait répondre au même processus que celui ayant sévi en Allemagne, car la création de richesse est relativement bien répartie sur l’ensemble du territoire. Toutefois, un territoire semble plus exposé que les autres : la région Ile-de-France. L’étude pense que LCL sera l’établissement qui fermera le plus d’agences (14 %), devant la Société Générale et BNP Paribas (10 %), puis le groupe BPCE (5 %). Or, l’Ile-de-France accueille 698 agences de la Société Générale, 632 de la BNP Paribas et 608 de LCL. De plus, Damien Schmitt rappelle que « cette région est beaucoup plus exposée aux nouveaux acteurs et aux usages digitaux ». Mais la France devrait tout de même conserver un bon maillage puisque la présence commerciale de proximité demeure toujours « le premier vecteur d’acquisition de clients ».

En termes de perspectives, le contact humain reste essentiel pour les Français, notamment pour les produits bancaires complexes. Néanmoins, l’agence bancaire qui reste ouverte se réaménage pour se réinventer en pôle plus spécialisé. L'objectif : offrir à la clientèle un service à forte valeur ajoutée autour de conseillers experts aidés par les outils d’intelligence artificielle les délestant de tâches chronophages.



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