Les banques françaises à l'heure de l'open banking : exemple avec la BPCE

Les banques françaises à l'heure de l'open banking : exemple avec la BPCE

Le groupe bancaire BPCE va proposer des services et des produits financiers en marque blanche à des néobanques ou des sites e-commerce. Cette stratégie s'inscrit dans un contexte où l'open banking entre en confrontation avec le risque accru de désintermédiation de la relation client.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 05 Mai 2018

Les banques françaises à l

BPCE s’apprête à vendre ses services financiers via des tiers

Contraintes par les évolutions réglementaires qui militent en faveur de l’innovation et de la concurrence, les banques françaises lancent leurs propres places de marché de services financiers. C’est le cas que la BPCE qui s'aventure dans ce projet avant l’été. Yves Tyrode, directeur général en charge du digital de BPCE, indique au journal Les Echos que la banque va « ouvrir une vraie offre d’API [ainsi que] l’accès à d’autres produits et services de la banque, notamment des services de Natixis à destination des entreprises. ».

L’idée est que des plateformes e-commerce et des sites marchands commercialisent leurs produits financiers en marque blanche. Yves Tyrode poursuit : « Nous créons un nouveau canal de distribution, chacun de nos métiers pourra ensuite décider d'offrir ou non ses services sur cette plateforme. ». Les premiers essais portent sur des produits et des services bancaires simples comme l’utilisation des données de géolocalisation des distributeurs de billets automatiques ou la mise à disposition de pièces administratives de clients à des tiers.

L’open banking et la menace de désintermédiation

La Société Générale s’inscrit dans ce sillage en proposant une place de marché identique au début de l’année 2019. L’établissement vise divers distributeurs tiers, « notamment les néobanques qui ont une offre réduite ». Une étude tout juste publiée par Moody’s Investors Service résume ce scénario d’open banking : les banques contraintes par des obligations réglementaires vendent leurs produits en marque blanche par l’entremise de partenaires technologiques comme les Fintech et les GAFAM, ceux-ci s’accaparant l’essentiel de la relation clientèle sans devoir répondre aux barrières réglementaires.

Pour Fadi Abdel Massih, analyste chez Moody's et co-auteur du rapport,  la « désintermédiation de la relation client serait une menace si elle finissait par réduire les marges des banques en faisant de ces dernières des fournisseurs de bilan pour les applications digitales et activités en contact direct avec la clientèle. ». Or, pour l’heure, les banques françaises refusent de perdre la relation client.

L’équilibre est donc précaire quand on relève les propos de Françoise Mercadal Delasalles, directrice générale déléguée du Crédit du Nord, qui déclare que les banques de détail « ont plutôt intérêt à pousser leurs propres produits partout où elles peuvent le faire pour éviter de se faire désintermédier massivement. Le fonctionnement en architecture ouverte est devenu une nécessité absolue. ».

Mais, pour l'heure, « le modèle traditionnel (...) tient toujours et n'a pas de remplaçant » relève Julien Maldonato, expert de la transformation digitale dans l'industrie financière chez Deloitte, avant d'ajouter « Ce n'est pas la révolution susceptible de faire basculer les Français au point de changer de banque principale : il n'y a pas eu d'effet fort sur la redistribution des parts de marché ». Jusqu'à quand ?



Articles les plus consultés

Patrimoine
Construire son patrimoine
L'actualité patrimoine