Bourse en ligne : le magazine Le Revenu passe plusieurs courtiers en ligne au banc d'essai

Bourse en ligne : le magazine Le Revenu passe plusieurs courtiers en ligne au banc d'essai

Dans la concurrence qui sévit dans le secteur de la bourse en ligne, la qualité et l'étendue des services semblent désormais être des arguments plus forts que le seul tarif. En croisant les deux critères, le magazine Le Revenu plébiscite Saxo Banque. Analyse.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 31 Décembre 2018

Le banc d

Bourse en ligne : une bataille des prix sans précédent

Pendant longtemps, le monopole des grands réseaux bancaires a maintenu des tarifs très élevés sur les opérations de courtage. En quelques années, les acteurs venus du nord de l’Europe comme Binck, Saxo Banque ou Degiro ont changé la donne, imposant une concurrence accrue sur les prix. Cette bataille a pris une ampleur sans précédent au début de l’année 2018 avec pour illustration le coût d’un ordre de 5000 euros sur une action française qui est tombé à 4,25 euros chez Saxo Banque et moitié moins chez Degiro. L’Autorité des marchés financiers a relevé qu’un ordre de 5000 euros passé en ligne auprès des établissements bancaires est en moyenne facturé à 26,40 euros. Ce chiffre correspond à 0,53 % du montant de l’opération. On retrouve ce prix notamment chez Boursorama Banque avec un ordre de 5000 euros facturé 30 euros dans le cadre de la formule Découverte.

Epargnants peu actifs, préférez votre banque ou une banque en ligne

En réalité, le critère des tarifs des opérateurs de courtage n’est pas suffisant pour faire son choix. Tout dépend en grande partie du nombre de passages d’ordres effectués en un mois. Ce dernier est directement corrélé au profil d’actionnaire du souscripteur d’un compte-titres ou d’un Plan d’épargne en actions (PEA). Par exemple, les boursicoteurs occasionnels qui ne passent qu’un à deux ordres mensuellement doivent privilégier les produits distribués par leur banque, y compris si les frais de courtage sont plus onéreux. L’autre solution consiste à faire jouer la concurrence en actionnant le mandat de mobilité bancaire pour ouvrir un compte-titres ou un PEA dans une banque en ligne comme Boursorama, ING Direct ou Fortuneo moins onéreuse. Ces courtiers en ligne fournissent désormais une offre de plus en plus complète (assurance vie, obligations, actions étrangères, etc.) et développent des interfaces fonctionnelles, informatives et pédagogiques autour d’outils innovants et pratiques.

Saxo Banque s’impose comme le courtier le plus intéressant

Les investisseurs les plus actifs doivent plutôt opter pour un expert de la Bourse pour les particuliers. La gamme d’actifs accessibles est justement bien plus garnie (warrants, certificats, trackers, etc.). Le courtier Degiro, basé aux Pays-Bas, a choisi de pratiquer une tarification agressive pour conquérir des parts de marché. Toutefois, le magazine Le Revenu relève que ce modèle low cost est incompatible avec les complexités administratives appliquées en France. De plus, Degiro ne propose toujours pas de PEA. Entre Bourse Directe et Saxo Banque, les auteurs de l’étude comparative mettent en avant le second. Le courtier danois fait la différence par des frais de courtage sur les actions étrangères plus avantageux. Exemple : l’achat de 50 actions Apple sur le marché boursier des États-Unis coûte 0,44 euro chez Saxo Banque, 8,50 euros chez Bourse Directe et 50 euros chez la banque en ligne Fortuneo.

Les banques en ligne visent la clientèle des banques privées

En plus des tarifs, Saxo Banque s’avère très compétitive sur le catalogue de produits. Ainsi, sa plateforme de trading permet d’accéder à un grand nombre de marchés boursiers, dont des places asiatiques telles que Hong-Kong, Tokyo, Shanghai, Singapour ou Shenzen. L’investisseur peut intervenir sur les devises, les indices et les matières premières via les trackers, les contrats à termes et autres contrats pour la différence (CFD). Le courtier danois propose également l’échange d’obligations en direct et une série de fonds. Le seul bémol repose sur l’absence d’une assurance vie et d’un livret d’épargne qui pourrait rémunérer les liquidités.

Du côté de chez Binck.fr, la stratégie élaborée va à contresens. Les dirigeants axent leur politique commerciale sur les services, ce qui s’est récemment traduit par le lancement d’un contrat assurance vie 100 % en ligne en collaboration avec Generali Vie. Binck vise notamment le marché des banques privées alors que Saxo Banque qui lorgne aussi ce marché, a l'intention de déployer une offre de gestion sous mandat. Cependant ces deux stratégies différentes pourraient devenir au final complémentaires puisque les deux groupes viennent d'annoncer le rachat de BinckBanck par Saxo Bank pour 424 millions d'euros.

BinckBanck deviendra une filiale du groupe Saxo Bank. Kim Fournais, le directeur général de Saxo Bank, y voit ainsi l'opportunité de faire de " solides économies d'échelle pour les deux courtiers en ligne dans un contexte marqué par le durcissement de la réglementation et des exigences des clients ". On peut également y dénoter l'aubaine pour le groupe danois de s'apprioprier les clients de Binck, dont on ne sait pas encore si la marque sera conservée en France.



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