Néobanques en France en 2019 : explosion de l'offre

Néobanques en France en 2019 : explosion de l'offre

Le cabinet KPMG vient de publier les résultats de la seconde édition « Panorama des néobanques en France ». Pour les néobanques en 2019, trois tendances se dessinent : la simplicité et la rapidité, l'atout open banking, et la hausse des fonds levés.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 08 Aout 2019

Néobanques en France en 2019 : explosion de l

Un marché en pleine expansion

Longtemps cantonnée, l’offre des néobanques doit beaucoup au succès de Nickel, lancée en 2014 et accessible dans le réseau de buralistes agréés. Désormais, le marché des néobanques concerne dix-huit acteurs en France. Certaines banques mobiles ne s’adressent qu’aux particuliers comme Nickel (BNP Paribas), C-Zam (Carrefour Banque), Morning (banque Edel du groupe E.Leclerc), Max (Crédit Mutuel Arkéa), Orange Bank (Orange), Ditto Bank (Travelex), Xaalys, liste à laquelle il faudra prochainement ajouter Ma French Bank (La Banque Postale), Kard, PixPay et Starling Bank.

D’autres visent exclusivement pour l’heure les professionnels et les entreprises (PME/ETI surtout) : Anytime, Qonto, Manager.one (Wormser Frères), Shine, Holvi (BBVA), et prochainement Prismea Banque (soutenue par Treezor, rachetée par La Société Générale) et Margo Bank. Enfin, certaines néobanques délivrent des produits pour les deux cibles, à l’instar de Revolut, N26, Monese, Bunq, Veritas (Prepaid Financial Services) et Sogexia.

2,6 millions de comptes actifs pour les néobanques

Fin juin 2019, KPMG recense 2,6 millions de comptes actifs pour les néobanques, avec un accroissement du rythme de souscription depuis 2017, année où ont débarqué dans l’hexagone l’allemande N26 et la britannique Revolut. Ce n’est pas anodin puisque les deux Fintech captent respectivement 900 000 clients et 550 000 clients. Ainsi, avec Nickel (1,2 million de clients), ce trio couvre 80 % des comptes actifs en France dans les banques mobiles.

Afin de trouver leur place, certains acteurs comme Orange Bank tentent de capitaliser sur un réseau de points de vente physiques bien implanté pour proposer une expérience utilisateur hybride. D’autres attaquent des segments de niche comme les jeunes, les voyageurs, les travailleurs non salariés ou les entreprises. Stéphane Dehaies, associé KPMG France, en charge de l'activité business transformation banque, explique cet essor par l’évolution réglementaire, avec la directive européenne DSP2 ouvrant des perspectives pour développer de nouvelles activités, et par les nouvelles attentes des usagers (transparence des tarifs, instantanéité, flexibilité, etc.).

Les dénominateurs communs des néobanques en France

Les auteurs de l’étude relèvent trois leviers inhérents à la mise en place d’une banque mobile en France : une offre plus ciblée et plus différenciée, une entrée en relation simple et une expérience utilisateur optimale, et des partenariats stratégiques pour enrichir leurs offres. En termes d’équilibre financier, les néobanques se positionnent uniquement sur certains maillons de la chaine de valeur, ce qui leur permet de générer des économies qu’elles répercutent sur leurs grilles tarifaires, simples et transparentes (sans frais cachés).

KPMG détecte plusieurs types de partenariats stratégiques axés sur le support (le partenaire devient fournisseur de services ou expert dans le domaine de la mise en conformité vis-à-vis des exigences réglementaires), l’offre (le partenaire complète l’offre en produits extra-bancaires ou en solutions bancaires innovantes et nativement digitales), et la distribution (le partenaire permet de diversifier les canaux de commercialisation de l’offre ou de la promouvoir par sa visibilité).

Les limites des néobanques à moyen terme

Si les auteurs de la seconde édition « Panorama des néobanques en France » notent un succès commercial pour ces acteurs, ils n’en oublient pas d’énoncer les limites qui pourraient à moyen terme gêner leur essor. L’offre restreinte sur la banque du quotidien les empêche d’atteindre un statut d’alternative crédible aux banques traditionnelles. Et dès qu’elles souhaitent équiper leurs clients de crédits par exemple, les néobanques doivent obtenir leur agrément…et gérer les contraintes réglementaires qui vont avec. N26 et Revolut doivent actuellement en répondre.

En outre, malgré des applications mobiles didactiques, épurées, aux multiples fonctionnalités pratiques, les pure player ne parviennent pas à faire oublier aux utilisateurs l’apport d’un conseil humain personnalisé toujours très attendu. Ils pâtissent aussi d’un manque de fiabilité aux yeux du grand public qui s’interroge sur leur solidité au moment d’y placer son épargne. Enfin, les néobanques sont condamnées à innover sans cesse pour se démarquer de la concurrence, mais aussi pour accéder au seuil de rentabilité et attirer les investisseurs. Sur ce dernier point, tout va bien : au premier trimestre 2019, les néobanques ont levé 200 millions d’euros en France (1,5 milliard d’euros en tout pour les Fintechs).



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