T3 2019 : les banques françaises au niveau mais BNP surperforme

T3 2019 : les banques françaises au niveau mais BNP surperforme

C'est dans un contexte de taux négatifs pénalisant que les banques françaises ont successivement annoncé leurs résultats pour le troisième trimestre 2019. Quelles informations les investisseurs ont-ils pu extraire des bilans de passage et des messages relayés ? Décodage.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 14 Novembre 2019

BNP Paribas décolle

BNP Paribas : les investisseurs saluent les économies

Dans un environnement des taux bas qui fait pression sur la marge et le produit net bancaire, la solution passe par la maitrise des coûts. C’est ce qu’a réussi à faire BNP Paribas avec des économies trimestrielles de 166 millions d’euros pour un cumul de 1,7 milliard d’euros depuis 2017. L’objectif est de générer 3,3 milliards d'euros d’économie l’an prochain. Le plan de transformation est en adéquation avec les ambitions : 178 millions d’euros ce trimestre, ce qui fait 568 millions d’euros sur les neuf derniers mois.

Les investisseurs ont salué cette aptitude de BNP Paribas à faire progresser ses revenus à une allure plus rapide que ses coûts. Le groupe bancaire a notamment dégagé 2,873 milliards de revenus dans la banque de financement et d’investissement (+12 %) grappillant des parts de marché. Les revenus de Corporate Banking ont bondi de 11,7 % pour s’établir à 1,04 milliard d’euros, tandis que le ratio de fonds propres durs atteint 12 % (+ 10 points de base).

Le produit net bancaire de BNP Paribas ressort à 10,986 milliards d’euros (+5,3 % dont +4 % à périmètre et change constants). Du côté du bénéfice net, c’est un repli de 8,8 % à 1,938 milliards d’euros, au dessus du consensus fixé à 1,8 milliard d’euros. Enfin, BNP Paribas peut se targuer d’avoir amélioré son coefficient d’exploitation à 68,1 % (+2,2 points), son objectif étant le seuil de 64,5 % l’année prochaine. Rappelons que BNP Paribas est leader européen sur les services bancaires et financiers à partir de quatre pôles domestiques (France, Belgique, Italie, Luxembourg).

La Société Générale consolide son ratio de fonds propres

La Société Générale acte une contraction de 34,8 % de son bénéfice net au troisième trimestre (854 millions d’euros) et le repli de son produit net bancaire à 5,9 milliards d’euros de 8,4 %. Les revenus de ses activités de marché refluent aussi de 9,2 %. En cause, les cessions d’activités (finalisation de cession en Serbie, au Monténégro et en Moldavie) et la restructuration dans la banque de financement et d’investissement (fermeture des activités de trading pour compte propre et de gré à gré sur les matières premières, trois opérations de titrisation synthétique).

La banque précise : « Á fin septembre, 55% des réductions d'effectif annoncées ont été réalisées au niveau mondial. Les autres initiatives de réduction de coûts ont également été initiées et sont en bonne voie. ». Le produit net bancaire dans la banque de détail recule de 3,6 % et le bénéfice de 2,8 %. Pour 2019, la Société Générale prévoit une évolution de ses revenus entre 0 % et -1 %.

Les marchés ont surtout été rassurés par l’amélioration des fonds propres notamment obtenue par la réduction de dix milliards d’euros des encours pondérés dans les activités de marché. Le ratio de fonds propres durs (CET1) gagne 46 points de base sur un trimestre, pour se positionner à 12,5 %, un niveau supérieur aux exigences réglementaires de 250 points de base. Le directeur général du groupe, Frédéric Oudéa, rappelle l’importance prioritaire accordée au capital : « Avec ce 12,5%, nous apportons une réponse définitive au questionnement de début d'année ».

Crédit Agricole : des résultats trimestriels en progression

Le Crédit Agricole SA (CASA), entité cotée de la banque, affiche un bénéfice net part de groupe de 1,22 milliard d’euros (+8,2 %). Fin septembre, le groupe bancaire présentait une rentabilité sur capitaux propres tangibles (ROTE) de 11,3 %. Le directeur, Philippe Brassac, se réjouit : « C'est la plus belle performance en termes de rentabilité de toutes les sociétés financières cotées ». Sur ce trimestre, le produit net bancaire a grimpé de 4,9 % à 5,07 milliards d’euros.

Banque de détail, banque de financement et d’investissement, gestion d’actifs, épargne retraite, assurance dommage : toutes les activités du groupe bancaire sont en croissance, le tout boosté par un « bel effet de ciseaux positif ». En effet, le poids des charges (+1,5 %) s’élève moins rapidement que les revenus, alors que des investissements ont été réalisés dans le cadre du développement du pôle de gestion d’épargne et d’assurance. En termes de solvabilité, le CET1 est de 11,7 %, à mettre en parallèle avec les exigences de la Banque centrale européenne (BCE) de 8,5 %.

L’activité de la banque de détail est également dynamique avec un portefeuille client garni de 210 000 clients supplémentaires en France et en Italie sur les neuf premiers mois de 2019. Cette conquête se décline ainsi : 156 000 clients dans les caisses régionales, 40 000 chez LCL et 20 000 au Crédit Agricole Italia. Quant au contexte des taux bas, le Crédit Agricole n’a pas l’intention d’appliquer des taux négatifs sur les dépôts. Par contre, la filiale assurance-vie de Crédit Agricole Assurances, Predica, facture plus lourdement (2,5 %) les placements supérieurs à 100 000 euros, si le contrat d’assurance vie ne comprend pas d’unités de compte.

Notons enfin que le groupe BPCE est parvenu à dégager un bénéfice net trimestriel en progrès de 18,5 % (943 millions d’euros). Le groupe bancaire mutualiste profite d’un effet de base positif en lien avec les coûts de transformation et de restructuration engagés l’an dernier. Ainsi, ôté de cet effet, le bénéfice net n’est en hausse que de 3 %, pour un produit net bancaire de 5,9 milliards d’euros (+0,8 %). Sur 2019, BPCE présente un recul de son PNB (-1,3 %) et de son bénéfice net (-6%).



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