Quand la banque devient verte et éthique... BPCE crée une nouvelle banque en ligne écolo : Pop Green

Quand la banque devient verte et éthique... BPCE crée une nouvelle banque en ligne écolo : Pop Green

La Banque Populaire du Sud lance Pop Green, une e-agence qui s'adresse à un public en accord avec les valeurs éthiques et de développement durable. L'établissement se démarque par le fait de regrouper plusieurs produits et services bancaires écologiques sous une même enseigne. Défrichage.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 14 Juin 2021

Une offre bancaire « verte » pour les particuliers

Dans son clip promotionnel, l’offre Pop-Green destinée aux particuliers met l’accent sur les arguments suivants : un accès continu pour la gestion de ses comptes bancaires, zéro papier grâce à la dématérialisation numérique, zéro carbone grâce à l’absence d’agences physiques (et de déplacements), des solutions de prêts durables, une épargne dite solidaire, et des conseillers spécialement formés.

L’offre concerne donc la banque au quotidien, les projets de mobilité, l’habitation ou l’épargne. Les clients particuliers pourront par exemple souscrire un éco prêt à taux zéro (éco PTZ) ou un prêt pour la rénovation énergétique afin d’améliorer l’isolation de leur maison et alléger leurs factures énergétiques (chauffage, climatisation). Le prêt mobilité est une opportunité pour financer l’achat d’un nouveau véhicule électrique individuel (NVEI comme un vélo à assistance électrique, une trottinette électrique, un mono-roue, un hoverboard, etc.).

En matière de placements financiers, les clients ont la possibilité de souscrire un livret d’épargne CODEVair du groupe BPCE qui flèche les fonds vers le financement de projets écologiques régionaux. De quoi contribuer au développement de TPE et PME locales sur des problématiques relatives à la protection de l’environnement. Enfin, les épargnants peuvent opter pour un placement dans des fonds ISR (investissement socialement responsable) basés sur des critères extra-financiers. Ces produits visent à combiner gouvernance des entreprises et des collectivités publiques, impact social et sociétal sur les acteurs, travailleurs comme consommateurs, et performance économique.

Une offre bancaire « verte » aussi pour les professionnels et les associations

La nouvelle banque en ligne écolo s’adresse aussi aux professionnels et aux agriculteurs. Là encore, les principaux arguments commerciaux concernent les solutions de financement des projets de développement durable ou de transition vers l’agro-écologie. Pop-Green distribue notamment des avances de trésorerie afin de soutenir et d’accompagner la transformation en agriculture biologique. Les associations bénéficient, elles, d’une offre exclusive, d’avantages (50% de réduction sur l’assurance par exemple) ainsi que d’une prime de bienvenue de 50 euros.

La marque de la Banque Populaire du Sud (Nîmes, Montpellier, Perpignan) s’intéresse enfin aux start-up et à leurs projets innovants. Ainsi, les porteurs de projets associés aux préceptes de développement durable peuvent profiter de conditions de financement préférentielles. Pour rappel, le développement durable correspond à un « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » (Organisation des Nations Unies, 1987).

Dans son communiqué de presse, la Banque Populaire du Sud se félicite de renforcer « son action sur son territoire pour accompagner la transition vers un avenir plus durable et un monde plus équitable et s’inscrit, dans la lignée de l’engagement du Groupe BPCE, en faveur d’une finance plus inclusive et d’une société plus respectueuse de l’environnement. ». Sur son site, Pop-Green rappelle que la banque a réalisé 824 000 euros d’actions de mécénat et de partenariats non commerciaux. Elle consacre 4,6% de sa masse salariale à la formation et a dépensé près de 1,1 million d’euros en faveur de la coopération et de l’engagement social.

Une vague verte qui saisit l’univers de la banque en ligne

Les Français sont de plus en plus sensibles aux questions liées à l’environnement, au changement climatique, au monde décarboné et à l’économie locale et solidaire. En lançant Pop-Green, la BPCE ne fait que s’inscrire dans un mouvement social plus large qui concerne particulièrement les plus jeunes générations entrant dans la vie active. Le croisement des valeurs éthiques et responsables à la technologie trouve forcément un débouché dans le monde des Fintech. Presque logiquement voit-on fleurir les projets de banque mobile sur le marché en France : Helios, Green-Got et OnlyOne.

L’origine de ces projets est une prise de conscience, l’envie de faire bouger les choses et une dénonciation de l’inaction des banques. Concrètement, en finançant l’économie carbonée (pétrole, chimie, transport, etc.), les banques traditionnelles font partie des mauvais acteurs dans le film du changement climatique. Idem, en finançant des sociétés qui ne proposent pas de gouvernance solidaire et responsable, les banques sont des complices de l’accroissement des inégalités (textile, grande distribution, tabac/santé, etc.). Ces Fintechs vertes proposent donc aux épargnants de financer par leur épargne des projets éthiques à l’instar de Pop-Green.

Et leur slogan claque comme des rappels à l’ordre : « Le compte à impact positif » pour OnlyOne, « Dépolluons la banque » pour Hélios ou « Changez de banque pour changer le monde » pour Green-Got. Leur offre se cantonne pour l’heure au simple compte de dépôt avec appli mobile et carte de paiement. Ces établissements ne sont pas des banques et l’argent doit être placé sur un compte de cantonnement : Treezor (Société Générale) pour OnlyOne Solaris Bank pour Helios. Ce qui pose le problème de « à quoi sert véritablement l’argent au final » tant son traçage est flou.

Un vrai caillou dans la chaussure de ces Fintechs vertes qui ne disposent pas de l’agrément d’établissement de crédits. Mais elles avancent. Ainsi, Hélios a financé Kwita Wije, un projet de centrale photovoltaïque développée par l'entreprise Akuo Energy. Green-Got réfléchit à commercialiser une assurance vie ISR en partenariat avec Suravenir (Crédit Mutuel Arkéa) et OnlyOne s’implique dans des projets de lutte contre la déforestation et la malnutrition.

Reste à savoir si les Français passeront des paroles des enquêtes d’opinion aux faits réels en confiant leur argent à ces nouveaux acteurs. Une bascule déterminante pour la viabilité de ces Fintechs.



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