Sumeria, la banque en ligne qui rémunère votre compte courant

Sumeria, la banque en ligne qui rémunère votre compte courant

Célèbre pour son service de transfert d'argent entre particuliers, Lydia s'invite sur le marché de la banque en ligne. Avec Sumeria, la Fintech vise 5 millions de clients d'ici 2027. Son principal appât : un compte courant rémunéré à 4 %?!
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 06 Juin 2024

presentation sumeria

Sumeria, la banque en ligne de Lydia

Depuis le 15 mai dernier, la Fintech tricolore Lydia a lancé sa nouvelle marque Sumeria. Le nom commercial renvoie à la civilisation antique, considérée comme le berceau de la civilisation pour avoir promu et diffusé entre autres l’écriture à des fins de tenue de compte. Sumeria est une néobanque qui propose une offre de comptes courants rémunérés. Autrement dit, comme les livrets bancaires, les clients font fructifier leur argent autrefois dormant sur leurs comptes courants.

La rémunération des dépôts est autorisée depuis 2004 suite à un arrêté de la Cour de Justice européenne. Celle-ci l’accorde arguant que les banques prélèvent bien des agios sur les comptes courants. Le renvoi d’ascenseur est resté lettre morte pour les établissements bancaires traditionnels, faute de rentabilité plombée par leurs coûts de fonctionnement. Issu du numérique, l’ex-Lydia Comptes est bien moins lesté par ses considérations et s’engage sur cette voie pour conquérir des parts de marché.

Actuellement, Sumeria possède déjà 2 millions de clients en portefeuille sur la partie bancaire et aspire à en attirer 3 millions supplémentaires. L’idée est de transformer une partie des 8 millions d’utilisateurs de l’appli Lydia. La stratégie est pertinente puisque la Fintech capte les jeunes générations : 50 % des 18-35 possèdent l’appli sur leur smartphone. L’expression “se faire un Lydia” est même passée dans le langage courant pour convenir d’un petit virement instantané entre amis. D’ailleurs, le service continue sur une appli séparée de celle regroupant l’activité de banque en ligne, Sumeria. 

L’offre : un compte rémunéré à 4 %

Pour faire basculer les jeunes clients étudiants ou actifs de Lydia vers Sumeria, la Fintech propose la rémunération de son compte courant à 4 %. Ce taux est valable jusqu’au mois d’août, avant de passer à 2 %. La seule condition : faire 15 opérations avec sa carte bancaire sur un mois. Le compte est associé à une carte bancaire Visa gratuite argentée, incluant la gratuité des paiements à l’étranger. Un argument de poids pour séduire la jeune génération qui voyage. La néobanque met également en place une offre premium à 9,90 euros par mois ou 99 euros par an. La carte au design noire augmente les plafonds de dépenses et met à disposition des services d’assurance.

Les clients de Sumeria ont la possibilité de créer plusieurs comptes courants, chacun disposant d’un IBAN et d’un moyen de paiement. Ils ont accès aux reçus numériques et bénéficient d’une fonctionnalité singulière avec la lecture du solde de son compte depuis l’écran d’accueil via les widgets ou l’écran de déverrouillage. La licorne française rassure sur la protection des données en sécurisant ce service par le biais d’une interface biométrique à reconnaissance faciale.

La néobanque cherche à faire la différence par l’expérience utilisateur en misant sur la simplicité et la fluidité. Le design de l’interface est soigné avec l’affichage de la carte virtuelle dans un wallet personnalisable. La néobanque est disponible sur ordinateur depuis les divers navigateurs, mais aussi sur mobile et montre connectée. Passant du bleu historique de Lydia au vert crocodile, l’appli téléchargeable sur les stores d’Apple et de Google fonctionne sous iOS et Android. L’ouverture d’un compte rémunéré Sumeria passe par l’étape de vérification de l’identité du client, mais ne prend que 10 minutes.

Devenir la banque numérique européenne

Pour atteindre ses objectifs, Sumeria va devoir se confronter à la concurrence d’acteurs bien implantés comme BoursoBank, Revolut ou N26, mais aussi au fameux seuil de rentabilité. Outre le compte courant, la néobanque propose déjà une solution de prêt à la consommation et un compte épargne rémunéré en partenariat avec CashBee. L’offre de carte Premium doit permettre de faire rentrer de l’argent tout comme le programme d’accompagnement baptisé Sumeria +. Facturé 4,90 euros par mois (ou 49,90 euros par an), il délivre des outils pour faciliter la gestion de son épargne et de ses finances personnelles. 

Dans sa quête de développement, Lydia lorgne déjà les marchés hors de France afin de s’ériger en « banque numérique européenne » de référence. En attendant, l’effort est réel avec un investissement sur trois ans de près de 100 millions d’euros. Cette manne provient de fonds propres et de marges futures dégagées. La croissance nécessite de renforcer les équipes humaines avec le recrutement de 400 personnes. D’un point de vue réglementaire, la Fintech a démarré les démarches pour obtenir l’agrément d’établissement de crédit qui va lui permettre d’enrichir son catalogue produit.

Pour Cyril Chiche, cofondateur et président de Lydia, les Français méritent « un compte courant aussi efficace que les autres services numériques qu’ils utilisent au quotidien. Les acteurs traditionnels, banques en ligne comprises, n’y arriveront pas, car l’activité de dépôt seule ne couvre pas leurs frais de structure. Il faut donc l'avènement d'un acteur numérique qui comme Uber, Airbnb ou Spotify transforme son secteur grâce à une structure de coûts radicalement plus légère. S’il est français, c’est encore mieux ».

Ironie du sort pour un acteur du tout en ligne : les usagers pourront demander conseil en se rendant cet été dans un lieu physique permanent à Paris sur « le modèle du Genius Bar d’Apple ».

 



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