Retrait de cash : une solution supplémentaire pour les zones rurales et périurbaines
Le retrait d’argent dans un distributeur automatique de billets (DAB) n’est pas toujours une sinécure sur certains territoires. Dans son rapport sur l’état des lieux de l’accès du public aux espèces en France métropolitaine, la Banque de France chiffre à 3000 le nombre de DAB en moins, entre 2015 et 2018. Ce sont les communes de moins de 5000 habitants qui étaient les plus touchées puisqu’elles perdaient leur unique automate, avec un impact direct dans le quotidien des habitants et des consommateurs. Dans la foulée, l’alternative du distributeur de billets sans banque voyait le jour. Ce projet, mené par la société de transport de fonds, Brink’s, visait justement les zones rurales ou périurbaines.
Les alternatives aux retraits en DAB
D’autres alternatives existent pour retirer du cash à l’instar des relais commerçants déjà actifs. On peut citer les Points verts du Crédit Agricole et les retraits chez les buralistes agréés du réseau Nickel, filiale de BNP Paribas. Le souci est que cette solution reste réservée aux clients des banques. Autre possibilité depuis juillet 2018 : le cash-back. Concrètement, le client se rend chez un commerçant volontaire pour faire un achat de 20 euros. Il paye avec sa carte bancaire 40 euros, le commerçant lui remettant la somme manquante (ici 20 euros) en cash. Toutefois, ce dispositif manque de souplesse puisqu’il faut que le commerçant autorise cette démarche et que le client fasse un achat.
Appli Sonect : comment ça marche ?
L’application élaborée par l’ingénieur indien Sandipan Chakraborty apporte une meilleure réponse : permettre à un commerçant de se muer en DAB virtuel. Pour ce faire, l’utilisateur télécharge l’appli conçue par Sonect (Social Network for Electronic Cash Transfer) sur son smartphone. Après avoir enregistré ses coordonnées personnelles et bancaires, il précise le montant de son retrait. L’appli vérifie sa solvabilité avant, le cas échéant, de lui présenter un code-barres sur son mobile. La géolocalisation lui indique le commerçant de proximité disponible pour procéder au retrait. Sur place, il n’a plus qu’à présenter son code-barres et récupérer son cash. La consignation de la transaction se fait par la caisse enregistreuse du commerçant, qui partage avec Sonect une commission versée par la banque du client.
Loomis et Sonect, un partenariat mondial
Pour conquérir des parts de marché en France, Sonect collabore avec Loomis, le groupe suédois concurrent de la Brink’s, qui vise la constitution d’un réseau de 15 000 commerçants. En réalité, cet accord est conclu entre les deux entités au niveau mondial. Sonect peut déjà s’appuyer sur un premier retour d’expérience comme l’exprime Sandipan Chakraborty : « Nous avons lancé notre service en 2017 et, en dix-huit mois, nous sommes devenus le premier réseau suisse en nombre de points de retrait d'argent, avec 2.500 DAB virtuels, loin devant le deuxième réseau qui compte quelque 1.500 DAB physiques ». Pour accompagner son déploiement, Sonect vient de finaliser une première levée de fonds de 7,7 millions d’euros.
La Fintech suisse n’est toutefois pas seule sur ce segment d’activités. Outre-Rhin, la jeune pousse Barzahlen travaille déjà avec 10 000 commerces, transformés en agences bancaires. Même offre pour l’application soCash à Singapour. C’est en tout cas une solution intéressante pour dynamiser l’activité de certains commerçants et créer de nouveaux oasis dans les territoires en voie de désertification bancaire.