L'ambition de Revolut : faire mieux et moins cher que les banques, tout simplement

L'ambition de Revolut : faire mieux et moins cher que les banques, tout simplement

Revolut revendique plus d'un million de clients en France, et près de dix millions dans le monde. La néobanque britannique mise sur une croissance rapide par la conquête client en s'ouvrant à de nombreux marchés, tout en enrichissant son offre.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 06 Février 2020

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Revolut, 10 millions de clients dans le monde, 10% en France

Récemment de passage à Paris, où il était la vedette du Paris Fintech Forum, Nikolay Storonsky, fondateur et directeur général de la néobanque britannique Revolut en a profité pour communiquer sur sa détermination à vouloir « être le numéro un dans chaque marché où nous sommes présents ». A ce titre, la destination France n’est pas anodine, comme le confirme Nikolay Storonsky dans un entretien accordé à La Tribune : « En France, qui est notre deuxième plus gros marché après le Royaume-Uni, nous comptons près d'un million de clients ». Et de compléter : « Aujourd'hui, nous sommes présents dans 33 pays à travers le monde [Europe, Singapour, Australie] et comptons plus de 10 millions de clients, contre 3,8 millions à la fin 2018 ».

Revolut à l’assaut des États-Unis et du monde

L’objectif claironné par Revolut est de conquérir 100 millions de clients d’ici à 2025, avec un temps de passage, à la fin de cette année, fixé à 20 millions. Autrement dit : la néobanque londonienne espère doubler son portefeuille client en 2020, et ainsi « devenir plus gros, plus rapide et plus fort ». Pour y parvenir, Revolut va se lancer sur 24 nouveaux marchés, dont ceux du Japon et des Etats-Unis. Outre-Atlantique, elle retrouvera sa concurrente européenne N26 qui revendique 5 millions de clients dans le monde (20% en France !) et près de 250 000 clients au pays de l’oncle Sam. Mais Nikolay Storonsky l’assure : les banques traditionnelles sont ses « principaux concurrents, davantage que N26 ou Monzo à qui on nous compare souvent. Car on est capables de proposer quasiment les mêmes services, mais en mieux ».

Vers une nouvelle levée de fonds

Pour grandir à l’international, Revolut a besoin de liquidités, d’où la tenue prochaine d’une levée de fonds. La somme de 500 millions de dollars est annoncée, après une dernière levée de fonds établie à 250 millions il y a deux ans. La licorne serait alors valorisée entre cinq et dix milliards de dollars. De quoi financer le lancement sur de nombreux marchés et renforcer les équipes en interne (2150 collaborateurs actuellement, 5000 attendus). D’autant que le seuil de rentabilité n’est pas atteint. Malgré une perte de 39 millions d’euros en 2018, pour un chiffre d’affaire de 69 millions d’euros (contre 15 millions d’euros en 2017), Nikolay Storonsky ne se départit pas de son assurance iconoclaste : « Aujourd'hui, nous sommes rentables sur chaque utilisateur et notre objectif est d'atteindre la rentabilité globale d'ici la fin de l'année ».

Devenir une « méga application financière »

Les revenus de Revolut résultent des commissions interbancaires ponctionnées à chaque paiement, de la facturation de ses offres payantes (Revolut Premium et Revolut Metal) et de ses produits annexes tels que le trading, la vente et l’achat de cryptomonnaies et les assurances (en particulier autour des voyages). En décrochant sa licence bancaire en Lituanie, Revolut a pu commencer à se positionner sur le crédit à la consommation (distribué uniquement dans deux pays pour le moment). La néobanque vise également les services autour de la gestion de patrimoine et le marché très porteur des professionnels, comme le prouve la levée de fonds record de Qonto. En revanche, le crédit immobilier reste repoussoir, car c’est « une activité très différente, très gourmande en fonds propres ».



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