L'exemple Monzo illustre la bonne santé des Fintechs britanniques

L'exemple Monzo illustre la bonne santé des Fintechs britanniques

La Fintech Monzo est en passe d'atteindre la deuxième valorisation du secteur au Royaume-Uni suite à sa prochaine levée de fonds de 100 millions de livres selon le Sunday Times. La néobanque dépasserait ainsi sa concurrente Revolut.
Banques en ligne

Rédigé par Olivier BALBASTRE

le 19 Avril 2019

Monzo la Fintechs britanniques

La banque mobile Monzo, deuxième valorisation au Royaume-Uni

La banque mobile Monzo, uniquement accessible pour les personnes qui résident sur le sol britannique, serait sur le point de réaliser un nouveau tour de table à 100 millions de livres. Le Brexit ne semble pas décourager les investisseurs qui se penchent sur le cas des Fintechs au Royaume-Uni. Cette opération, acceptée par le conseil d’administration selon le Sunday Times, aurait pour conséquence de doubler la valorisation de cette licorne qui atteindrait 2,5 milliards de dollars.

A titre comparatif, la néobanque Revolut a été valorisée à 1,7 milliard de dollars suite à sa levée de fonds de 250 millions de dollars il y a tout juste un an. Pour rappel, Monzo a été lancée en 2015 et ne pesait que 65 millions de livres en 2017. C’est donc une ascension fulgurante pour la néobanque qui a déjà séduit 1,7 million de clients outre-Manche. Monzo se positionne ainsi comme la deuxième jeune pousse la plus valorisée derrière OakNorth qui a bouclé un tour de table à 440 millions de dollars pour une valorisation chiffrée à 2,8 milliards de dollars.

Partenariat Monzo-OakNorth pour la distribution de produits d’épargne

D’ailleurs, Monzo et OakNorth sont deux banques en ligne qui disposent d’une licence bancaire. Un rapprochement entre les deux néo-banques s’est récemment opéré, permettant à la première de proposer à ses clients des comptes épargne. Également créée en 2015, la Fintech OakNorth s’est spécialisée dans les prêts aux PME avec des délais très courts grâce à une plateforme dont le fonctionnement repose sur les données et le jeu des algorithmes de machine learning. OakNorth s’est ensuite diversifiée en proposant des crédits afin de financer des opérations immobilières, puis une offre de produits d’épargne dédiée aux particuliers.

Monzo est une banque mobile plutôt destinée au départ aux Millennials. Après avoir lancé une carte prépayée MasterCard, elle a déployé un compte courant (y compris une solution pour les 16-18 ans) s’appuyant sur le fameux triptyque : carte bancaire, compte courant et application mobile. La fondateur Tom Blomfield confiait au Guardian à l’automne dernier après une précédente levée de fonds : « Monzo donne une visibilité et un contrôle en temps réel. C’est une des applications à écran d’accueil : vous avez cinq ou six applications que vous utilisez pour vivre votre vie et Monzo est l’une d’entre elles ».

Pas encore rentable, Monzo regarde vers les États-Unis

Les clients de Monzo ne payent pas de frais de tenue de compte ni de cotisation pour disposer d’une carte bancaire. La banque est 100 % mobile avec une assistance non stop via une messagerie instantanée accessible depuis l’application bancaire. Monzo se décrit comme « une alternative à la banque du passé [désireuse de] régler des problèmes plutôt que de vendre des produits financiers ».

La néo-banque puise ses revenus sur le découvert, sur l’exploitation des données utilisateurs et donc sur de nouveaux produits comme l’épargne. Une ouverture sur le marché aux États-Unis est prévue cette année. Cependant, à l’inverse de OakNorth, Monzo n’est pas encore rentable. Le Guardian indique que le déficit de la Fintech s’élève à 33,1 millions de livres en 2018 contre 7,9 millions en 2017. Cette accentuation des pertes est causée par la hausse des coûts d’exploitation.

La concurrence est aussi rude sur le marché britannique des banques mobiles avec la présence de la néo-banque allemande N26 et des britanniques Revolut, Starling Bank et Atom Bank. Cette dernière, qui s’intéresse exclusivement aux consommateurs âgés entre 18 et 34 ans, a levé 149 millions de livres en mars dernier. Et Starling Bank n'est pas en reste puisque la banque mobile vient de boucler un tour de table de 75 millions de livres en février.

Les investisseurs ne semblent donc pas perturbés par le Brexit, notamment par l'attrait des Fintechs britanniques qui contribue fortement à faire de Londres le leader européen en la matière. D’après les chiffres recueillis par le cabinet PitchBook et révélés par London & Partners, en 2018, 1,8 milliard de livres ont été investis dans les startups londoniennes contre 963 millions à Berlin et 797 millions à Paris.



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