Qu'est-ce qu'une assurance vie en unités de compte (ou contrat multisupport) ?

Rédigé par Guillaume ROUSSELOT

Publié le 06 Juillet 2023

L’assurance-vie joue un rôle prépondérant dans l'épargne des français avec un encours impressionnant de 1.885 milliards d’euros au début de l'année 2023 ! Toujours plébiscités et avec un rendement moyen de 2% en 2022, les seuls fonds euros englobent 75% des avoirs malgré l’incitation persistante des établissements financiers à miser davantage sur les unités de compte.

Chahutée par la remontée des taux, l'assurance vie présente des performances contrastées : Pricebank pointe ainsi du doigt de gros écarts entre les bons et mauvais contrats. Devant les centaines de propositions possibles, comment choisir les meilleures assurance vie ? Entre les frais, le rendement, les modes de gestion, découvrez nos conseils pour tout comprendre et s'offrir enfin un contrat performant !

3 contrats pour une assurance vie performante et diversifiée 

Fonctionnement de l’assurance-vie multisupport avec UC

L’assurance vie en bref

Surnommée le couteau suisse de l’épargne, l’assurance vie constitue un placement aux multiples casquettes. Elle est à la fois un produit d’épargne, de prévoyance, une niche fiscale et un outil de diversification permettant d’investir dans le fonds euros mais aussi dans une multitude de supports financiers : c’est la raison pour laquelle, on parle de contrat « multisupport ». Plus rares de nos jours, les contrats d’assurance-vie monosupport n'intègrent qu’un fonds euros.

L’assurance vie est une enveloppe fiscale ouverte à tous, sans aucun plafond de versement. Selon les fonds sélectionnés, votre épargne peut présenter une garantie ou non du capital investi. Chaque épargnant peut détenir autant de contrat qu’il le souhaite et l’argent n’est pas bloqué (à tout moment (hors Loi Sapin)). Enfin, au décès de l’assuré, les sommes épargnées reviennent aux bénéficiaires désignés au contrat avec des atouts en matière de succession.

Sans aucun doute, les meilleurs contrats assurance vie se souscrivent au sein des banques en ligne et courtiers en ligne. Moins gourmands en frais et mettant à disposition des choix d’investissements plus variés, votre épargne s’apprécie mieux dans le temps.

Composition d'un contrat assurance vie

Au sein de votre assurance vie, deux choix d’investissement s’offrent à vous selon vos objectifs, horizon de placement et appétence au risque :

1- La gestion libre permet d’investir partiellement ou totalement :

• sur un ou des fonds euros : le capital est ici garanti (cf "Bon à savoir" ci-dessous).
• sur des unités de compte (UC) permettant de diversifier votre épargne en vue d’une meilleure performance sur le long terme.

2- La gestion pilotée est ensuite adaptée à tous ceux recherchant une solution clé en mains. Vous déchargez la gestion du contrat et le choix d’investissement à la société de gestion.

Gestion libre ou gestion pilotée en assurance vie ?

Gestion libre : entre fonds euros et unités de compte !

Le fonds en euros est un fonds sécurisé, géré par votre assureur qui génère un rendement annuel. Investis dans des obligations de l’État français et autres pays européens ou d’entreprises, la performance de ces fonds avoisine les 2% en moyenne. Il existe désormais des fonds euros, plus dynamiques, partiellement investis en actions et immobilier afin d’optimiser le rendement tout en sécurisant au mieux votre capital.

De leur côté, les unités de compte (UC) présentent un risque de perte en capital variable selon la nature de chacun d’eux et la conjoncture du moment. Toutefois, sur le long terme, investir sur ces UC vise à obtenir un meilleur rendement au sein de votre assurance-vie.

Les différents UC et supports d’investissement disponibles sont les suivants :

• des OPCVM (SICAV, FCP) : ce sont des fonds composés d’actions ou d’obligations gérés par des sociétés de gestion,
• des ETF (Exchange-Traded Fund) : Gestion passive par excellence, ces fonds répliquent un indice, un secteur, une matière première ou un ensemble d’actifs à moindres frais !
• des fonds immobiliers à travers des OPCI, SCI ou de la pierre papier (SCPI),
• des actions en direct appelées également titres vifs,
• du private equity qui sont des fonds d’entreprises non cotées en bourse.

L’assurance vie permet ainsi d’accéder à une grande diversité de supports, ce qui élargit considérablement l’éventail des stratégies : le souscripteur fait évoluer la répartition de ses investissements grâce aux arbitrages : selon vos objectifs et appétence au risque, vous déterminez la part souhaitée sur le fonds euros, les fonds actions, les ETF, des SCPI ou quelques actions pour une diversification accrue !

Si vous pressentez les marchés boursiers à la baisse, il est possible de ramener son épargne sur le fonds en euros, en s’acquittant des éventuels frais d’arbitrage. La mise en place des "stop loss" permet d'arbitrer automatiquement et limiter les pertes sur son contrat.

Gestion pilotée au sein de l’assurance vie

À la gestion libre, il est possible d’opter pour une gestion pilotée ou gestion sous mandat. Selon votre profil risque et vos objectifs (préparation à la retraite, constitution d’un capital, transmission, etc.), vous optez pour un gestion sur mesure via un « profil » adapté (exemple : profil prudent, équilibré, dynamique...).

Le gestionnaire investit pour vous sur différents fonds et va arbitrer selon les opportunités et conditions du marché. Au fil du temps, il se doit de respecter l’allocation cible répartie entre le fonds euros et les unités de compte.

Cette gestion pilotée est donc attirante sur le papier et assez pertinente pour les personnes peu passionnées par la finance : la gestion est déléguée sans perte de temps pour l’assuré.  Toutefois, attention à la facilité et aux frais supplémentaires de ces gestions pilotées (si supérieurs à 1%).

Nous restons au final assez mitigé sur les performances globales des gestions pilotées. il y a plusieurs inconvénients potentiels à la gestion pilotée:

• Frais de gestion plus élevés : l'expertise d'un gestionnaire "professionnel" se paie !
• Moins de contrôle personnel : Si vous aimez avoir le contrôle de vos investissements, cela peut être un inconvénient.
• Résultats non garantis : Malgré le fait que la gestion soit pilotée par un professionnel, les gains ne sont jamais garantis et le risque de perte en capital demeure.

Pour palier au risque de perte en capital, certains contrats multisupports incluent une garantie décès ou garantie plancher. En cas de décès du souscripteur et si le capital placé en UC offre une moins-value, cette garantie prévoyance permet aux ayants-droit de récupérer la totalité des cotisations versées par le souscripteur.

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La fiscalité de l’assurance vie : avant et après 8 ans

Jugée complexe, la fiscalité de l’assurance-vie n'en demeure pas moins avantageuse. Pour la résumer et comme pour un PEA : vos gains restent non-imposables tant qu'ils dorment dans votre contrat. Si vous décidez de retirer les fonds, seuls les intérêts et les plus-values sont taxés, pas votre capital !

Fiscalité de l'assurance vie en cas de rachat selon ancienneté et date des versements

Avant les 8 ans pour vos versements effectuées depuis le 27/09/2017, un rachat sur votre contrat est soumis à la flat tax de 30% (12,8% d'impôts et 17,2% de prélèvements sociaux). Vous pouvez opter pour l'imposition à l'IR si votre tranche d'imposition est notamment inférieure ou égale à 11%.

Après 8 ans, c'est bien plus avantageux : vous profitez d’un abattement avant imposition de 4 600€ pour une personne seule et 9 200€ pour un couple. Ensuite, le taux d'imposition passe de 12,8% à 7,5% pour les produits et plus-values dépassant cet abattement. Attention, cela ne concerne que les premiers 150 000 € versés et n'oubliez pas que les prélèvements sociaux sont toujours là après 8 ans.

En synthèse :

• Pas de retrait = pas d’impôt. (Hors PS 17,2% sur intérêts du fonds euros)
• Sur vos retraits, seuls les gains sont imposés.
• Au bout de 8 ans, le taux d’imposition est plus bas (7,5% au lieu de 12,8%).
• Surtout, en fractionnant vos retraits et optimisant les abattements, vous pouvez minimiser votre impôt !

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L’avantage transmission de l’assurance vie au décès

L’importance de la clause bénéficiaire

Lors de la souscription au contrat assurance vie, l’assuré désigne le ou les bénéficiaires du capital épargné en cas de décès : cette mention se nomme la "clause bénéficiaire". Vous désignez les personnes de votre choix : conjoint, enfants, petits-enfants, mais aussi éventuellement un ami, une association, bref, toute personne sans qu’il y ait forcément un lien de famille particulier.

A votre décès, l'assurance-vie souscrite se transforme ainsi en précieux héritage ! Une clause bénéficiaire standard est, par défaut, proposée par les assureurs de type :

« Mon conjoint non séparé de corps ou en instance de divorce à la date du décès, à défaut mes enfants nés ou à naître, vivants ou représentés, par parts égales, à défaut mes héritiers. »

Avantage de l’assurance vie au décès

L'assurance-vie bénéficie d’un atout fiscal selon l’âge du souscripteur au moment de chaque versement effectué au contrat.

Fiscalité de l'assurance vie au dècès de l'assuré

Pour des versements effectués avant 70 ans, les sommes sont hors succession en bénéficiant d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire. Ensuite un taux d'imposition réduit à 20% est appliqué jusqu’à 852 500€ puis 31,35% au-delà. Si vos bénéficiaires ne sont pas vos héritiers directs, c'est une aubaine !

Les versements après 70 ans sont intégrés à la succession et au barème de droit commun mais bénéficient toutefois d’un abattement de 30 500 €. Notez également l’exonération totale de droit de succession sur les plus-values et intérêts (pas négligeable sur de vieux contrats). Cet abattement de 30 500 € est global et non par bénéficiaire.

Il est possible de renoncer au bénéfice d’un ou plusieurs contrat assurance-vie : selon les modalités de la clause bénéficiaire cela peut permettre d’avantager ses propres héritiers ou de favoriser les autres bénéficiaires au contrat. C’est une éventualité parfois pertinente afin d’optimiser la transmission de patrimoine au sein d’un famille.

Les 3 critères pour choisir et avoir une assurance vie performante

En 1, surveillez les frais du contrat !

Les contrats assurance vie n'enregistrent pas les mêmes performances sur le fonds euros, les unités de compte et gestion pilotée. Au final, les contrats des banques traditionnelles se trouvent en queue de peloton lors des classements réalisés par la presse financière spécialisée. 

Pour optimiser le rendement et ne pas se faire spolier avec excès, il est nécessaire de scruter les frais du contrat assurance vie convoité et notamment :

• les frais d'entrée (ou frais sur versement) sont perçus lors de chaque versement au contrat. Ils peuvent atteindre jusqu’à 4% ! Ne cédez pas aux arguments des assureurs, exigez 0% comme ceux des courtiers et banques en ligne,
• les frais de gestion de l’assureur qui le rémunèrent pour sa gestion financière et fiscale : ponctionnés annuellement sur les sommes placées, ils doivent idéalement ne pas dépasser 0,9%,
• les frais de gestion du fonds : ceux des ETF sont jusqu’à 3 ou 4 fois moins chers que les fonds plus traditionnels avec des tarifs compris entre 0,1 et 0,5,
• les frais d'arbitrage sont calculés sur les sommes transférées en cas de changement de supports : pour une gestion active et autonome, veillez à n’avoir aucuns frais d’arbitrage. Il sera ainsi facile et peu coûteux de changer la répartition de votre contrat (x % fonds euros, x % ETF, x % SCPI, x% titres vifs),
• De manière plus opaque, on y trouve également des rétro commissions versées aussi bien à l’assureur qu'au distributeur.

En 2, prenez date et diversifiez !

Prendre date sur un bon contrat assurance vie, le plus tôt possible, avec une alimentation régulière permettra à la fois de profiter :

• des avantages fiscaux,
• du mécanisme vertueux des intérêts composés,
• des performances des unités de compte avec une prise de risque moindre au fil du temps.

Écarts de performances sur 10 et 20 ans selon les frais et rendements d'une assurance vie :

Les meilleurs fonds euros sont compris entre 2,3 et 3,5% (selon la somme placée et la part investie en UC). Les fonds immobiliers (SCPI, opci, SCI) offrent une diversification supplémentaire à votre contrat avec une performance comprise entre 4 et 5% auxquels vous pouvez ajouter des titres vifs sur vos valeurs favorites ! De leur côté, les ETF répliquent astucieusement les meilleurs indices avec peu de frais de gestion.

En 3, devez-vous opter pour de simples ETF ?

Les ETF (Exchange Traded Funds) sont négociés sur les bourses, tout comme les actions. Ils visent à reproduire la performance d'un indice boursier spécifique (par exemple, le S&P 500 ou le CAC 40) ou d'un secteur d'activité, d'une classe d'actifs, d'une région géographique, etc.

Les ETF sont de plus en plus préférés aux fonds traditionnels et autres gestions pilotées plus onréreuses. Sans être un conseil en investissement, voici quelques exemples d'ETF couramment disponibles dans les contrats d’assurance-vie français :

• Lyxor CAC 40 ETF (FR0007052782) : Cet ETF suit l'indice CAC 40 Total Return Index qui intègre les 40 plus grandes entreprises françaises.
• Lyxor Euro Stoxx 50 ETF (FR0007054358) : Cet ETF vise à reproduire l'indice Euro Stoxx 50 Net Return qui comprend les 50 plus grandes entreprises de la zone euro.
• Lyxor MSCI World ETF (FR0010315770) : Cet ETF vise à suivre l'indice MSCI World Net Total Return, qui est un indice global comprenant 85% de la capitalisation boursière mondiale des pays développés.
• Lyxor S&P 500 ETF (LU0496786574) : Cet ETF suit l'indice S&P 500 Net Total Return Index, qui comprend les 500 plus grandes entreprises cotées sur les bourses américaines.
• Amundi MSCI Emerging Markets ETF (FR0010429068) : Cet ETF vise à suivre l'indice MSCI Emerging Markets Net Total Return, qui inclut des actions de 26 pays émergents.

Notre sélection des meilleurs contrats assurance vie

Choisir un contrat assurance vie ne se limite pas qu’à la simple comparaison des rendements des fonds en euros. L’analyse doit être plus fine en apportant beaucoup d’attention aux frais évoqués précédemment, à la simplicité de gestion du contrat (versement, arbitrage, rachats en ligne) ainsi que la variété des investissements possibles au sein du contrat (UC, ETF, SCPI, titres en vif).

" Autant vous ne maîtrisez pas la performance future des fonds et de votre contrat, autant vous devez être intransigeant sur les frais à la souscription du contrat ! " 

Dernier point, les meilleurs contrats permettent un gestion 100 % en ligne ainsi que la  mise en place d’option de type stop-loss ou bien la sécurisation des plus-values. Toutefois, en cas de questions, l'accessibilité de votre courtier par téléphone et e-mail constitue une exigence essentielle pour allier autonomie et accompagnement humain.

Nous vous encourageons à profiter pleinement des contrats des principaux acteurs en ligne tels que Fortuneo, Boursorama mais aussi Bourse Direct, Mesplacements.fr, Linxea sans oublier les autres habitués des podiums comme La MIF ou le contrat Garance qui complètent notre sélection des meilleurs contrats.

En synthèse, l'assurance vie est ainsi un instrument financier pertinent et polyvalent qui aide à réaliser divers objectifs financiers allant de la constitution d'un patrimoine à la protection de ses proches. Le choix du contrat doit être effectué avec soin, en tenant compte de ses objectifs financiers, de son profil de risque, mais également des frais et de la flexibilité et solidité financière de l'assureur.

Comme le disait Warren Buffet :

"Quelqu'un s'assied à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps."

L'assurance vie, bien gérée, peut être cet arbre que vous plantez aujourd'hui pour votre avenir financier et celui de vos proches ! Pricebank espère vous avoir donné des éléments de réflexion utiles pour que vous fassiez les meilleurs choix pour votre épargne et votre patrimoine. Nous restons à votre écoute sur ces sujets. Nous vous invitons également à réaliser notre bilan patrimonial.