Comment reconnaître et choisir une banque éthique ?

Comment reconnaître et choisir une banque éthique ?

Banques en ligne

Rédigé par Stéphanie LORMEAU

Publié le 18 Février 2022

Le secteur bancaire a été durement pointé du doigt par les politiques et les populations à propos de leurs dérives ayant conduit à la crise financière de 2008. Si depuis les banques travaillent à redresser leur image, les associations de défense des consommateurs et de l’environnement les attaquent sur leurs lacunes en matière d’éthique. Mais une banque éthique, c’est quoi ?

Comment choisir une banque éthique ?

Industries fossiles, transports carbonés, agriculture intensive, délocalisation, exclusion bancaire : Oxfam ou les Amis de la Terre placent les banques devant leurs responsabilités vis-à-vis des générations futures. Ces associations invitent les clients à bien réfléchir à l’intérêt d’une épargne plus responsable et solidaire.

Et ces efforts payent puisque de plus en plus de personnes veulent savoir à quoi servent leurs placements. De nouvelles néobanques vertes viennent s’inscrire dans le mouvement de banque éthique qui reste pour l’heure isolé. De nouvelles solutions « vertes » et « plus sociales » comme les fonds ISR et les critères ESG s’imposent en éléments de sélection des investissements.

Alors, quelles sont les banques éthiques ? Pas simple de classer les banques sous l’angle éthique. La traçabilité des fonds des épargnants et les multiples filiales des grands groupes bancaires freinent tout effort de transparence. Essayons néanmoins de comprendre le rôle d’une banque éthique, son fonctionnement et son offre pour les particuliers désireux d’accéder à un investissement responsable et solidaire.

Qu’est-ce qu’une banque éthique ?

Le mouvement de banque éthique s’imbrique dans celui plus large de l’économie sociale et solidaire (ESS). Ce modèle délaisse le profit, comme priorité guidant les actions d’une banque, pour privilégier des valeurs d’intérêt général, de solidarité, d’initiative citoyenne et de transparence.

Les banques alternatives s’intéressent également aux modes de gouvernance et axent leur vision sur les problématiques de protection de l’environnement et du réchauffement climatique. Une banque éthique cherche donc à faire émerger des organisations qui promeuvent des services et des biens utiles sur le plan social et culturel tout en respectant l’environnement.

« A quoi sert mon argent placé sur un produit bancaire ? » C’est la question centrale que cherche à résoudre une banque éthique en œuvrant pour une prise de conscience de la population sur le fléchage de l’épargne. L’idée : faire bouger les mentalités pour basculer du monde actuel à un monde plus responsable, ce que retranscrivent les études relayées sur les banques par Greenpeace, Les Amis de la Terre ou Oxfam.

A savoir : Oxfam France et Les Amis de la Terre ont publié une étude à charge sur le sujet, intitulée « La colossale empreinte carbone des banques : une affaire d’État ». Etude critiquée par les banques pour sa partialité.

Comment fonctionne une banque solidaire ?

Une banque solidaire permet à de petits porteurs de projets, qui ne parviennent pas à se financer via les banques traditionnelles, de pouvoir lancer leurs initiatives. Parmi les clients des banques éthiques et solidaires, on trouve des structures coopératives, des fédérations de mutuelles ou d’associations, ou encore des travailleurs indépendants.

Leurs secteurs d’activité vont de l’agriculture biologique à l’économie circulaire, en passant par les énergies vertes ou le commerce équitable. Concrètement, les clients font des dépôts bancaires dans ces établissements sur des livrets d’épargne. L’argent sert alors à financer des projets responsables à vocation sociale, culturelle ou environnementale.

Des opportunités de placements se développent également autour des fonds ISR (investissement socialement responsable) via de l’assurance-vie ou du crowdfunding vert (plateforme de financement participatif). Désormais, la finance durable analyse les entreprises sous le regard de critères financiers et extra-financiers type ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance).

L’Autorité des marchés financiers (AMF) donnent quelques exemples de critères ESG :

  • la consommation énergétique des entreprises financées (critère E) : rejet de CO2, recyclage des déchets, part d’énergie verte dans la consommation, etc.
  • les actions sociales déployées (critère S) : formation des salariés, qualité du dialogue social dans l’entreprise, accès à l’emploi donné aux personnes en situation de handicaps, etc.
  • la qualité de la gouvernance les actions sociales (critère G) : part des femmes dans les postes décisionnaires, lutte contre la corruption, transparence de la rémunération des dirigeants, etc.

Bon à savoir : les fonds ISR et ESG sont à la mode dans les portefeuilles des investisseurs particuliers. Les critères extra-financiers sont de plus en plus regardés comme gages de solidité d’une entreprise. Mais, s’ils revêtent une forme d’investissements socialement responsables, ils sont loin de soutenir seulement des activités durables…

Quelles sont les banques coopératives ?

La réglementation empêche les projets de banques éthiques et solidaires de se développer. En France, le Crédit Coopératif existe depuis plus d’un siècle mais reste adossé au groupe BPCE. Seule la Nef tente de rester la plus indépendante possible.


La Nef, réelle banque éthique et solidaire

La NEF reste la seule banque éthique suffisamment indépendante en France. L’établissement a vu le jour en 1988, et comptait 40 000 sociétaires-clients en 2020. L’objectif de la banque solidaire est d’atteindre le cap des 300 000 sociétaires-clients d’ici fin 2022 pour se pérenniser.

Malgré ses plus de 30 ans d’existence, la NEF est un nain à l’échelle du marché bancaire. La banque coopérative financière ne propose d’ailleurs pas encore de compte bancaire pour les particuliers, mais uniquement des solutions d’épargne et de prêt pour les professionnels.

La NEF ne possède pas d’agrément bancaire, mais le statut d’établissement de crédit spécialisé reconnu par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Autrement dit, la NEF n’a pas le droit de revendiquer le terme de banque. On note aussi que l’établissement de crédit éthique demeure partenaire du Crédit Coopératif, filiale du groupe BPCE…


Le Crédit Coopératif, seule banque coopérative

Fondé en 1893, le Crédit Coopératif est la seule banque coopérative en exercice dans l’hexagone. Elle comptait 517 sociétaires, dont le poids dans les décisions est identique malgré les écarts de parts détenues dans la société. Autrement dit, peu importe le volume de capital investi, chaque sociétaire a le même poids dans les décisions stratégiques.

Le Crédit Coopératif possède 56 Conseils locaux, composant eux-mêmes 13 Comités à l’échelon régional. En 2020, l’établissement accompagnait 69 500 clients (personnes morales, mutuelles, fondations, associations, institutionnels) à travers la souscription de produits et services à vocation solidaire et éthique.

La banque coopérative déploie un réseau de 65 agences localisées dans toutes les plus grandes villes françaises. Cette présence est complétée par 3 agences virtuelles. L’ensemble fait travailler 1954 collaborateurs dont 60,9% de femmes (plus d’un tiers occupent un poste de cadre).


Crédit Mutuel, Crédit Agricole et BPCE, de grands groupes bancaires coopératifs

Dans le paysage bancaire, il faut également associer à ce mouvement de banques éthiques des établissements coopératifs de proximité, aussi appelés les banques mutualistes. C’est le cas des réseaux Banque Populaire et Caisse d’Epargne, dont les sociétaires possèdent 100% du capital via des parts sociales. Leurs représentants siègent aux conseils d’administration et aux conseils d’orientation et de surveillance.

On retrouve cette même organisation décentralisée de banque coopérative du côté du Crédit Mutuel. La banque appartient à ses sociétaires (dont 22 000 administrateurs), qui contribuent à l’élaboration de la stratégie d’entreprise dans le cadre d’un fonctionnement démocratique. Structure professionnelle et syndicale, la Confédération nationale réunit 18 fédérations, elles-mêmes articulées en caisses locales.

Banque mutualiste incontournable, le Crédit Agricole compte 10 millions de sociétaires au sein de ses 39 Caisses Régionales. Si le groupe Crédit Agricole s'est doté d'une charte Ethique depuis une quinzaine d'années, cette banque coopérative doit encore faire des efforts pour limiter son empreinte carbone. En revanche, elle est tres impliquée dans les associations locales et s'engage depuis plus de 13 ans en faveur de projets solidaires notamment à travers les Coups de pouce Solidaires de Crédit Agricole S.A.


Monabanq, une banque en ligne qui propose plus d'éthique

Monabanq prône l’idée d’associer clients et collaborateurs autour de valeurs éthiques. Au-delà de son slogan « les gens avant l’argent », la banque en ligne démontre son engagement et a su déployer de belles initiatives :

Démarche RSE : Dès 2006, Monabanq a su marquer sa différence avec une démarche RSE qui tient compte des impacts sociaux, économiques et environnementaux.

Partenariat avec l’association SOS Villages d’Enfants : En 2019, partant d’une initiative des collaborateurs de Monabanq, cette dernière noue un partenariat avec l’association afin de favoriser l’inclusion et lutter contre les exclusions. L’ouverture d’un compte courant déclenche ainsi le versement d’un euro à l’association et même la possibilité de verser leur prime de bienvenue à l’association SOS Villages d’Enfants. La banque en ligne a su élaborer également une campagne solidaire grâce au format de publicité Goodeed : Chaque visionnage du spot promotionnel d’un internaute ciblé et prévenu se transformait en don pour l’association.

Programme Green by Monabanq : la banque en ligne s’engage pour améliorer son empreinte carbone et celle de ses clients à travers le service Green by Monabanq accessible gratuitement aux clients et sur inscription. Il permet aux clients d’estimer leur empreinte carbone, plus précisément leurs émissions de dioxyde de carbone, grâce à l’analyse de leurs dépenses issues de leurs relevés bancaires. A ce bilan, les clients disposeront de conseils tirés du site de l’ADEME leur permettant peut-être de consommer autrement.

Certification « Great Place to Work® »: Monabanq se préoccupe du bien-être de ses collaborateurs ainsi que celui de ses clients. Cette distinction constitue le plus haut niveau de reconnaissance de la qualité de l’environnement de travail d’une entreprise.


La Banque Postale : la banque universelle

La Banque Postale implique ses collaborateurs dans sa gouvernance. Surtout, elle se distingue dans le classement de banques éthiques par le fait d’accueillir tout le monde, et en particulier les bénéficiaires de minima sociaux et les ménages pauvres.

L’établissement propose une offre de produits et services pour les personnes :

  • en difficultés financières (Livret A, formule de compte simplicité, Service bancaire de base, microcrédits, caution logement Visale, aide via la plateforme APPUI) ;
  • en situation de handicap (relevé en braille, vidéo-conseiller en langue des signes, etc.) ;
  • accompagnant une personne protégée (dispositif d’accueil et de suivi dédié) ;
  • nouvellement venues en France (Livret A, Western Union).

La néobanque de la Banque Postale baptisée MaFrench bank, se donne également une réelle dimension sociétale et environnementale. Les clients peuvent effectivement personnaliser le visuel de leur carte bancaire au profit d'une association. Elle propose ainsi la carte Green avec GoodPlanet qui est une fondation qui sensibilise aux problèmes environnementaux. Avec sa carte White, elle soutient aussi Break Poverty, une association qui milite contre la pauvreté et favorise le droit à l’éducation pour tous.

Ma French Bank s'engage à reverser 30000€ à chacune des associations et reverse 5€/carte fabriquée à l’association en question. Le client a également la possibilité d’effectuer des dons à ces associations via « ma tirelire » Un moyen de faire parler d’elle et de montrer sa fibre solidaire.

 

Quelle banque responsable choisir ?

Le marché des banques responsables est limité. Les deux principaux acteurs sont la Nef et le Crédit Coopératif, même si d’autres essaient de se faire une place dans ce secteur.


Nef : une offre bancaire dédiée aux professionnels

Dans le paysage français, la NEF est l’établissement qui se rapproche le plus du concept de banque éthique. Son offre de compte courant, de produits d’épargne et de solutions de crédits bancaires a longtemps été accessible uniquement aux professionnels financés par la NEF.

Depuis 2021, cette offre peut être souscrite par toute entreprise qui désire savoir où va son argent en toute transparence. Ce nouveau compte éthique Nef Pro est associé à la technologie développée par la Fintech Manager One (qui appartient à la banque Wormser Frères).

En effet, la Nef publie la liste des prêts accordés aux entreprises engagées dans la transition sociale et écologique (agriculture biologique, circuits courts, énergies renouvelables, habitats participatifs et écologiques, espace de coworking, etc.). L’établissement exclut volontairement tous les projets soutenant les énergies fossiles, les agros-carburants ou encore le nucléaire.


Crédit Coopératif : une offre bancaire assez large

Le Crédit Coopératif présente l’offre suivante pour les particuliers :

  • Comptes courants :
    • Compte Agir : compte bancaire tracé (choix du domaine d’affectation des dépôts vers des projets à plus-value sociale et environnementale) ;
    • Essentiel Agir (3,70€/mois) : compte, carte Visa Classic et services associés (paiement mobile, banque à distance, épargne automatique, etc.) : la banque verse 0,05€ minimum à l’association choisie par le souscripteur à chaque opération avec la carte ;
    • Premium Agir (15,70€/mois) : compte, carte Visa et services associés (découvert bancaire autorisé de 200€, coffre-fort virtuel etc.) ;
  • Solutions de financement (Crédits à la conso, prêts immobiliers) ;
  • Produits d’épargne :
    • Epargne tracée (livret REV3, CODEVair) ;
    • Epargne solidaire (Livret Agir labellisé Finansol, rémunéré à 0,6% brut par an jusqu’à 15 300€ et dont 50% des intérêts vont à l’association sélectionnée par l’épargnant) ;
    • Epargne réglementée (Livret A, LDDS, Livret Jeune, LEP) ;
    • Epargne logement (PEL, CEL).
  • Placements financiers : OPC Ecofi Investissements, assurance-vie, comptes-titres ;
  • Assurances et prévoyance (moyens de paiement, assurance emprunteur).

A noter : il est possible de se tourner vers les banques traditionnelles plus « responsables » que leurs concurrentes, comme La Banque Postale (via son offre en ligne Ma French Bank), le Crédit Mutuel Alliance Fédérale (ou sa filiale en ligne Monabanq), le Crédit Mutuel Arkea (ou sa banque en ligne Fortuneo) ou le groupe BPCE (via son offre packagée Enjoy à 2€/mois).

Classement des banques éthiques

Plusieurs comparatifs des banques sous l’angle éthique ou environnemental existent. Le classement le plus commenté est celui issu de l’étude menée par Fair Finance France, longuement médiatisée par l’association Oxfam.

Les associations de défense de l’environnement, qui s’intéressent à l’impact du financement des activités des banques sur le réchauffement climatique, classent les établissements en trois catégories :

  • Impacts minimes : la Nef, le Crédit Coopératif ;
  • Risques modérés à risques importants : La Banque Postale, le Crédit Mutuel CIC, Banque Populaire Caisse d’Epargne (BPCE) ;
  • Risques maximum : Société Générale, Crédit Agricole-LCL, BNP Paribas.

Les grands groupes bancaires accompagnent logiquement les secteurs d’activité polluants et les projets d’envergure consommateurs d’énergie fossiles. Il n’est pas étonnant de les retrouver mal classés, ce qui ne les empêche pas, à côté, de soutenir des projets « verts », le développement de l’économie locale et des actions sociales.

Les établissements les plus vertueux sont la Nef et le Crédit Coopératif. Leurs valeurs éthiques sont centrales dans leur stratégie. Malheureusement, la réglementation empêche leur véritable indépendance vis-à-vis des grands groupes bancaires.

Enfin, les banques intermédiaires bénéficient de leur mode de gouvernance mutualiste (BPCE, Crédit Mutuel) et leur politique de solidarité (La Banque Postale). Toutefois, leurs activités de financement et leurs diverses filiales n’échappent pas aux principes capitalistiques.

Selon MoralScore

L’application compile plusieurs sources d’informations (ONG, médias, chartes, déclarations officielles, etc.) et décortique les résultats pour donner une note « morale » aux entreprises. Voici l’affinité éthique des banques avec les utilisateurs selon les critères de notation MoralScore :

  • Très bonne : La Nef (73 points), Ma French Bank (71 points) ;
  • Bonne : Le Crédit coopératif (63 points), Monese (61 points), La Banque Postale (61 points) ;
  • Moyenne : N26 (56 points) ;
  • Mauvaise : Revolut, ING, CIC, Orange Bank (46 points), Boursorama Banque (45 points), Caisse d’Epargne, Crédit Mutuel Arkea (43 points), BforBank (41 points), Nickel, Hello bank!, Crédit Agricole (38 points) ;
  • Quasi-nulle : Crédit Mutuel, HSBC France, Banque Populaire, Société Générale (35 points), LCL (31 points), BNP Paribas (25 points).

Quelles sont les banques vertes ?

La question du réchauffement climatique n’épargne pas le secteur. Les grands groupes bancaires sont considérés comme des acteurs de l’économie carbonée par leurs activités de financement direct et leurs investissements.


Zoom sur Green-Got, Hélios et OnlyOne

Plusieurs Fintechs ont choisi cette verticale pour attaquer le marché avec comme objectif de verdir l’activité bancaire :

  • Green-Got : établissement qui défend les valeurs d’écologie, de transparence et honnêteté, et de sécurité des fonds ;
  • Hélios : établissement qui s’engage sur l’accès à des financements responsables accélérant la transition d’une économie moins carbonée, en toute transparence ;
  • OnlyOne : établissement en faveur d’un compte bancaire à impact positif pour l’environnement, la protection de la biodiversité, et la solidarité locale et internationale ;

A noter : Bunq, néobanque néerlandaise, propose une offre EasyGreen qui inclut un programme de plantage d’arbres (un arbre planté tous les 100 euros dépensés), une carte Metal Card 100% inoxydable et des placements éco-responsables à discrétion du client.

On peut aussi ajouter :

  • WeDoGood : plateforme de financement dédiée aux porteurs de projets à vocation sociale et écologique ;
  • Lita.co : plateforme de levées de fonds pour des entreprises justifiant un impact social ou environnemental ;
  • GoodVest : assurance vie exclusivement investie sur des fonds eco-responsables ;
  • Greenly : outil simplificateur du bilan carbone des entreprises et des particuliers (accessible par exemple pour les clients de BNP Paribas ou de la banque en ligne Hello bank!).

Ces néobanques vertes constituent une solution alternative aux banques traditionnelles et aux banques en ligne. Elles rejoignent le courant des banques éthiques par l’entrée environnementale (agriculture durable, protection des forêts, énergies renouvelables, écomobilité, meilleure gestion de l'eau, réduction des émissions de CO2). Si la transparence est omniprésente, l’aspect social et solidaire apparait ici en retrait par rapport à la Nef et au Crédit Coopératif.


Néobanques vertes : trois acteurs pour une offre similaire

Voici l’offre des néobanques vertes :

  • Green-Got (offre unique à 6€/mois) :
    • compte bancaire ;
    • espace personnel sur l’appli mobile ;
    • carte de paiement MasterCard (avec blocage/déblocage) ;
    • compte épargne sans frais de versement ni de retraits.
  • Hélios (compte jeune (36€/an) ou (compte courant (6€/mois sans engagement)) :
    • compte bancaire ;
    • espace personnel sur l’appli mobile (suivi en temps réel des opérations, notifications instantanées, etc.) ;
    • carte bancaire Visa international en bois naturel (+carte virtuelle).
  • OnlyOne (offre à 6€/mois avec -50% pour les -25 ans) :
    • compte courant ;
    • espace personnel sur l’appli mobile (gestion de budget, notifications en temps réel, coffres à l’arrondi, etc.) ;
    • carte bancaire internationale en PVC recyclé à 85% (paiement mobile)
    • services : eco-coach personnalisé, accès au hub Place Impact.

Les banques mobiles vertes exploitent la recette des néobanques de première génération autour d’un compte, d’une carte de paiement et d’une appli mobile, le tout réuni sous un seul forfait accessible à tous. Les atouts technologiques permettent le suivi en temps réel et l’instantanéité, ce qui séduit les Millennials. Par contre, leur offre est pour l’heure très limitée et quasiment identique. Difficile de les différencier.

Des banques éthiques : entre théorie et réalité

Si l’éthique des banques est séduisant sur le papier, la réalité du marché vient nuancer ces bonnes volontés. L’économie sociale et solidaire a du mal à exister dans le secteur bancaire, avec une réglementation à la fois plus protectrice mais aussi plus castratrice. Quant aux vertus de l’indépendance vis-à-vis des grands groupes bancaires, elle reste une douce illusion, y compris pour les banques mobiles écologiques.

Pourquoi la banque éthique ne décolle pas ?

Principal acteur sur ce segment, la Nef dénonce l’inflation réglementaire comme fardeau. Alors que la demande de transparence et de traçabilité de l’épargne s’intensifie du côté des clients, la banque éthique est bloquée par les contraintes réglementaires qui s’appliquent à toute la profession.

La Nef regrette d’être traitée de la même manière que les banques systémiques, car son modèle économique s’en trouve fragilisé. Pourtant, les banques coopératives et solidaires n’ont évidemment pas du tout contribué à la crise financière de 2008, source de cette escalade législative.

La réglementation condamne même les banques éthiques à s’adosser ou à fusionner avec des grands groupes pour survivre. Et quelque part y perdre leur indépendance, donc leur âme. Cela pose souci pour leur image, car cette indépendance est le principal moteur de leur combat et de l’attraction qu’elles ont auprès d’un public toujours plus attentif au sujet de l’économie sociale et solidaire.

La preuve avec le partenaire de la Nef : le Crédit Coopératif dont le positionnement réel de banque solidaire est contrebalancé par son appartenance au groupe BPCE. Une banque mal classée sous l’angle éthique. Une banque qui compte parmi ses filiales, Natixis, un établissement pris dans la tourmente de la crise financière de 2008…

Des néobanques vertes vraiment transparentes ?

Le problème se retrouve également chez les néobanques vertes qui affirment cette transparence, mais qui n’ont pas réellement les moyens de l’appliquer. En cause : l’agrément bancaire qui les oblige à s’adosser à…des banques.

La Fintech Hélios a trouvé pour partenaire SolarisBank, une banque allemande qui a pour investisseurs les géants Visa et BBVA, sans doute pas les plus vertueux en matière éthique aux yeux d’Oxfam. Toutefois, la néobanque promet de dissocier les fonds des clients pour mieux suivre leur utilisation.

Et les concurrents ne s’en sortent pas mieux, puisque la banque mobile écolo OnlyOne a pour partenaire Treezor de la Société Générale. Chez Green-Got, l’intention est de développer l’offre en lançant une assurance vie composée de placements ISR avec Suravenir, filiale du Crédit Mutuel Arkéa.

Ces néobanques vertes parviendront-elles à faire bouger les lignes comme elles le souhaitent ? En auront-elles la latitude et l’énergie dans la durée ? Tout dépendra de leur force de conviction et de l’effet d’entrainement qu’elles exerceront sur une clientèle soucieuse de l’environnement.

Dans le cas contraire, leur pérennité passerait par un adossement aux banques traditionnelles, scénario éloigné de leurs valeurs existentielles. Pire, les néobanques écolo pourraient tout simplement être rachetées et se dissoudre dans un grand groupe, voire disparaître. A leur corps défendant, la réglementation toujours plus dense ne les aide pas.


Le sujet des banques éthiques nécessite une réelle réflexion et beaucoup de nuances. Si la Nef est sans conteste l’établissement qui correspond le mieux à la définition, nombreux sont les établissements à penser désormais autrement leur rapport au monde (gouvernance, proximité, solidarité, environnement).

Mais c’est à vous de déterminer vos besoins en associant les valeurs qui vous sont chères au moment de choisir votre banque. Et c’est tout notre rôle de vous accompagner sur ce chemin de réflexion à travers nos différents contenus !

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